lundi 7 mai 2018

Quelques jours de vacances au Paradis

Eh oui, une longue semaine de vacances s'achève dans un endroit de rêve ! Toute consacrée à l'émerveillement, à la paix de l'âme et aux pensées positives... Emerveillement face à cette Nature qui revit. Après un premier mai flamboyant, comme chaque nuit avant d'aller dormir, le même rituel : aller admirer le ciel, 
et les nuages m'offrent un spectacle impressionnant : j'y vois un ange qui me fait un clin d'œil, cela me rappelle mon enfance quand, pendant la journée couchée dans l'herbe, la tête dans les nuages, j'essayais de me raconter une histoire à partir de leurs formes particulières, si on m'avait prise en photo alors, on aurait vu que je souriais aux... anges. 
Le lendemain, premier immuable rituel, admirer le ciel 
puis, un peu (beaucoup) impatiente, découvrir de que les vieilles dames ont encore à m'offrir après leur long repos nocturne. Impressionnant ! Comment après tant d'infusions la veille, elles donnent encore tant de douceur et de force. Je pense alors avec beaucoup d'émotion au voyage de ces feuilles, dans le temps et l'espace : combien de mains habiles les ont cueillies, travaillées, mises en briques et conservées pour donner, 38 ans plus tard, autant d'émotions gustatives ! Liées aussi à l'indéfectible Amitié qui me lie à celui qui m'en a fait cadeau ainsi que cette superbe théière qui les magnifie si bien... 
Une fois séchées, je les conserve précieusement. En ouvrant la boîte, je constate qu'une douce odeur de camphre s'en échappe encore. 
Un ciel bleu-soleil à l'heure de l'apéritif, 
un Matcha préparé dans mon cocon et bu en de lentes gorgées sur ma terrasse, "Autour d'une tasse de thé, savourer les douceurs de la vie"
A midi, Xavier nous invite au bord du Lac de Genval. Moments chaleureux et drôles (avec ces deux-là, il ne peut en être autrement). Par contre, dans les assiettes c'est la déception, seule ma filleule a aimé... Et à propos, même si tu es très chouuuuuu, je continuerai à t'appeler ma Puce adorée... Le reste de l'après-midi, tandis que Xavier rejoint la capitale, nous flemmardons sur la terrasse sans oublier de papoter bien sûr. Pendant ce temps, petit Billy s'en donne à cœur-joie dans ce jardin rempli d'odeurs qui l'excitent. 
Et le soir, avant d'aller rejoindre les bras de Morphée, un dernier rituel... 
"Il y eut un soir, il y eut un matin et Dieu vit que cela était bon" chantait M. C. Pichaud. Par quel mystère m'est revenue en tête cette vieille chanson guide, je ne le sais mais ce qui est certain, c'est que j'ai été très marquée par ce mouvement de jeunesse dont je garde des souvenirs très forts. 
Beaucoup plus récent mais tout aussi fort, celui de la découverte de Picorette d'où vient de thé aussi fabuleux qu'énigmatique vivement conseillé par François: (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2017/08/retour-au-paradis-deuxieme-partie.html
le J.E. Rare white tea Lung Jing. Enigmatique parce que je n'avais jamais entendu parler d'un Long Jing blanc, et quand on regarde les feuilles sèches, on voit clairement qu'elles ont été traitées de cette manière si particulière réservée à ce thé d'exception, feuilles pliées et aplaties à la main. C'est avec beaucoup de parcimonie que je le choisis, la boîte est quasi vide et il n'apparait plus sur le site de https://www.theodor.fr/fr/. Reste une solution, retourner chez Picorette...
Je savoure avec beaucoup d'émotion gustative ce thé fabuleux qui manifestement donne des notes caractéristiques des thés blancs mais avec quelques chose en plus que je ne parviens pas à identifier. Sans oublier bien sûr les merveilleux souvenirs... 
Les feuilles infusées retrouvent cette couleur vert tendre 
en harmonie avec celles de la nature après une longue période de dormance. 
Tandis qu'infuse mon thé du matin, j'admire ce qui m'entoure par les fenêtres de mon cocon, 
j'ai hâte de supprimer les branches mortes de l'azalée japonica pour qu'elle puisse retrouver sa splendeur. Comme chaque matin, je vais m'imprégner de l'énergie de mes arbres 
à commencer par les charmes dont le tronc principal montre des signes de faiblesse ou de vieillesse, il faudra sans doute faire appel à un spécialiste pour qu'il donne son avis... 
Ce chêne par contre ne risque rien, son énergie est à la fois très forte et apaisante, 
je m'en imprègne tandis que les yeux au ciel, j'admire sa magnificence. 
Les bouleaux à présent, trois aussi. La propriété en était couverte et lui a donné son nom : Berkenrode (Verges de bouleau). En hiver, ils donnaient des taches blanches caractéristiques de ses troncs mais ils ne vivent pas longtemps et on a dû en faire abattre plusieurs... 
Tout à côté, un triple sorbier qui, en été, offre aux oiseaux un festin de baies rouges. 
Un peu plus loin, un majestueux hêtre, comme un géant au pied d'argile ses racines ne pénètrent pas profondément dans le sol, ce qui en fait une proie facile lors de grosses tempêtes. 
Pas encore une seule fleur sur ce massif de rhododendrons 
contrairement à ceux-ci. 
Ils finiront par atteindre une bonne taille... j'espère ! 
Quant aux azalées, 
elles sont flamboyantes 
et très parfumées. Fabienne, j'ai pensé à toi, MERCI pour ton coup de fil et à très vite.
C'est pas tout ça mais je dois rentrer préparer ce thé énigmatique, cadeau de mon grand petit-fils qui fait sa vie en Chine. 
Et l'on n'entendit plus que le bruit des mandibules... 
Pas pour très longtemps, petit Dragon me donne un cours sur le ... yacult qu'il boit tous les jours ainsi que son grand-père. 
Une licorne, vous êtes mignons tous les deux. 
Un petit verre d'eau et en route pour la terrasse tandis que petit Georges va en exploration dans le jardin. Il revient en courant, je dois le suivre. 
Deuxième cours cette fois sur les fourmis affolées qui se cachent dans leur nid "pour protéger la reine"
Bientôt les fraises des bois, très abondantes ici. Je pensais en avoir terminé avec les leçons, mais que nenni. "Maintenant Nanny, ta leçon de Taekwondo"... Il parait que je n'ai pas fait beaucoup de progrès depuis la fois passée. Et je confirme ! Je voudrais d'ailleurs arrêter, je n'ai plus 20 ans mais le prof n'est pas d'accord : "il reste des pompes maintenant Nanny". Mais là, je résiste et j'ai une bonne excuse, je dois préparer le souper. 
Le petit monstre veut se servir mais je lui dis qu'il doit attendre que les grands soient à table, sa réponse se passe de commentaire... 
Il fait encore très chaud, le repas est vite englouti, c'est petit Georges qui tient le crachoir mais il trouve le temps long, il voudrait faire du jardinage, planter des graines par exemple. Je n'en ai pas mais je lui propose un plan B ou plutôt A comme arrosage. 
C'est avec joie et enthousiasme qu'il s'y met. 
Il tourne autour de la vasque 
pour qu'il y ait de l'eau partout. 
En le voyant si concentré, je me revois à son âge dans le jardin de ma grand-mère. C'est d'elle que je tiens mon amour de la nature et du jardin. 
Au tour des pivoines 
il y en a quinze en tout, autant d'allers-retours pour remplir son arrosoir. 
Je dois parfois modérer ses ardeurs, en lui disant cette phrase que ma chère grand-mère : "Les plantes aiment l'eau mais elles ne savent pas nager"... Moments d'émotion forte, j'avais la sensation qu'elle était à mes côtés. 
Quand il n'y en a plus, il y en a encore, 
les dernières pour cette fois-ci, même s'il voulait s'attaquer aux rhododendrons et aux azalées ! Une superbe journée s'achève par ces moments hors du temps, il y en aura d'autres, je voudrais aménager un petit parterre réservé à ce petit jardinier passionné... Le lendemain, je reprends le cadeau d'Alexandre, ma chère belle-fille m'avait noté son nom mais je ne trouve plus le papier, j'ai seulement retenu qu'il vient de montagnes célèbres dans le Nord-Est de la Chine. 
Les feuilles sèches forment un beau camaïeu de verts. 
Il fait déjà suffisamment chaud pour le savourer sur la terrasse. Des notes complexes que je ne parviens pas à vraiment définir pour le moment, 
les feuilles infusées sont impressionnantes : 
de grandes feuilles foncées assez épaisses en côtoient d'autres plus pales et quasi translucides. 
Avant de descendre pour le rituel des arbres dont je connais le nom japonais grâce à ma chère Cathy, le Shinin-yoku, je prépare un eau de fruit, Joie de Vivre qui reflète très bien mon état d'esprit du moment. 
Il est passé 19 heures, encore 25° sur la terrasse, 
Le soleil commence à entamer sa course vers le sommeil 
c'est l'heure de la lecture, je reprends Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra déjà abandonné 2 fois tant ce livre est dur à lire (il commence par la lapidation d'une femme). J'ai eu à l'époque la même réaction en lisant La condition humaine. Je savoure cette eau de fruit très douce mais impuissante à m'aider à dépasser mon aversion pour ces sauvages qui rendent les hommes lâches et fous, tout cela au nom d'Allah... Et que dire des femmes, humiliées, réduites à vivre cloitrées ! Une fois encore, je ne parviens pas à continuer la lecture du livre de cet auteur qui me fascine dont le nom de plume est composé des deux prénoms de son épouse, il est algérien, son nom est Mohammed Moulessehoul... J'en reparlerai certainement. Je suis à nouveau un peu stressée pour demain mais j'espère que ces jours de bonheur m'aideront à le dépasser... 

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