vendredi 9 novembre 2012

Une célébration très particulière de la Fête internationale du Thé

Cela faisait quelques jours qu’un gros coup de fatigue m’a tenue éloignée de ce blog et depuis avant-hier, je subis une attaque en règle de microbes qui ont décidé de squatter mon nez et ma gorge en faisant la fête au son des dizaines de cloches qui carillonnent dans mon crâne. Hier, je me suis remise à la propolis et au thym, y ajoutant, sur les conseils de ma chère Michelle, du miel. Il n’était pas question de célébrer la Fête du Thé sans le principal. Je savais que ma nuit serait perturbée, alors j’ai décidé d’en faire un réveillon ! ! Je ne fête plus celui du calendrier grégorien, cette nuit de fête pour tous est pour moi le rappel d’un drame dont je ne me remettrai sans doute jamais tout à fait… Cette nuit sera donc celle de mon Nouvel-An, lié à la passion qui m’anime depuis des années, celle que je partage avec des millions d’autres, le Thé.
A minuit pile, j’ai infusé le premier thé de cette journée particulière, le choix était évident, Le Thé du Loup est le premier thé créé par ce jeune créateur de 26 ans rencontré en 2003 dans cette incroyable boutique ! A cause de papilles gustatives défaillantes, je l’ai corsé assez fort, et même si je l’ai partagé symboliquement avec tous ceux qui en Australie et dans une partie de l’Asie, où il fait déjà jour, je crois qu’il aurait été assez imbuvable en vrai.
Les cloches carillonnent toujours autant, alors je préfère mon ange musicien pour accompagner mes pensées, des tas de lieux, de personnes, de regards croisés, de partage autour de cette boisson millénaire.
Cette nuit spéciale continue, avec ce vieux Pu Er de 15 ans. Me revoilà une fois encore transportée vers ce lieu magique, Au bonheur serein et paisible. Cette belle rencontre autour de thés d’exception, cette ambiance particulière faite de regards croisés, qui remplacent le langage. Et que dire de cette théière en pierre qui, caressée avec tendresse m’offre des paysages jamais les mêmes. Les infusions se succèdent sur cette mer à thé, je suis maintenant au Boulevard Saint-Germain, d’où elle vient. C’est ce cher Vivien, à qui je pense avec émotion, son accueil discret, sa modestie, son sens du partage m’ont fait vivre une approche de thé que j’ai aimée, j’ai hâte d’y être la semaine prochaine, cette année il fête les 20 ans de Thés de Chine.
 Ces magnifiques feuilles m’amènent maintenant quelque part dans le Yunnan, j’ai une pensée émue pour les cueilleuses d’abord, pour ceux qui les ont manufacturées avec amour et savoir-faire.
 Un beau ciel bleu illumine cette journée. Toute l’Europe vaque à ses activités maintenant, et les passionnés dégustent leur boisson préférée.
J’aurais aimé un Matcha, mais je n’en ai plus (sauf celui de cuisine), je me tourne alors vers le fond d’un sachet de Gyokuro, et toujours le souci de le corser pour pouvoir l’apprécier. Et me revoilà à Paris, je me souviens de ma première rencontre avec Olivier chez Tamayura, encore des moments forts où il m’a initiée à la préparation du Matcha. Et je n’étais pas seule, c’est dans ce lieu sobre et épuré que j’ai rencontré quelqu’un sans qui mon blog ne serait pas ce qu’il est ! C’est Vanessa qui avec la générosité qui la caractérise, m’a proposé de le rendre plus accessible, c’est à elle que je dois les rubriques à droite. Nous nous rencontrerons aussi la semaine prochaine. Et bien sûr Tamayura sera incontournable également.
 Il fait toujours aussi doux, mais pas assez chaud cependant pour m’installer dehors.
Mais il y a un endroit où il fait encore 17°, une autre façon de le célébrer, ce sera un thé dans la serre. J’ai fait une deuxième infusion de ce Gyokuro que j’emmène dans ce lieu que j’aime. Je savoure mon premier bol entre les orchidées grimpantes et les plantes d’agapanthes. 
Le deuxième bol
 près de cette orchidée géante, toute petite il y a plus de 10 ans et qui porte aujourd’hui 14 hampes qui fleuriront bientôt et qui feront de jolies décorations de Noël.
Mais je me trouve tout à côté de ce datura qui diffuse un parfum aussi entêtant qu’envoutant. Malgré mon nez encore bouché, je le sens très bien, il me donne envie de dormir… Cela fait près de 14 heures que ce réveillon a débuté.
 Je résiste cependant, cette belle plante a une mauvaise réputation, celle d’endormir à jamais ceux qui s’endorment près d’elle.
 C’est à côté de ce magnifique jasmin que j’achève de savourer ce thé exceptionnel.
Lui aussi fleurira pour Noël.
Avant de quitter la serre, une petite pause
devant ces plants de citronnelle ramenés des Seychelles où j’ai découvert avec stupeur des plantations de thé. C’est là que j’ai assisté pour la première fois à la transformation des belles. Le décalage horaire est peu important, j’imagine que le thé est célébré là-bas maintenant, comme à Maurice et sans doute en Afrique du sud.
A la sortie, je jette un regard sur ces pots qui, comme moi, attendent le printemps.
 Et en rentrant, je découvre une autre surprise, ce patchwork réalisé par ma chère Michelle, dont je ne cesse d’admirer la sainte patience, j’ai hâte de le voir en vrai, ce sera pour mon retour de Paris!
Je découvre aussi avec stupeur le dernier thé créé par L’Insolent parisien pour fêter ce jour, et là un fou rire, et un regret : voilà ce dont j’aurais eu besoin, cela m’aurait épargner le sacrifice du thym et de la propolis, il y a de ces coïncidences, j’ai hâte de humer ce mélange improbable ! Je me console avec le thé « galette des rois.» En savourant ce Tribute gourmand en hommage à tous ceux qui grâce au thé ont vu leur vie transformée, d’autres images, d’autres visages mais toujours des émotions intenses se bousculent comme un carrousel de sensations fortes. Ce sont les Amériques qui fêtent le thé à présent. Cela fait maintenant 17 heures que je le célèbre en faisant le tour du monde et de mes rencontres. Je me demande combien de tasses ont été consommées depuis minuit, chacun selon sa culture, son goût et ce que cela représente pour chacun.
J’espère faire le tour de l’horloge, il me reste 7 heures pour cela. Me revoilà à nouveau dans mon salon après le souper, ce fabuleux Dong Ding Jade va encore me faire voyager, là-bas d’abord dans cette Belle Île où je me suis promenée dans ces jardins à flanc de montagne dans une brume qui ajoutait à la magie du lieu.
Mes pensées vont aussi à mon dernier petit-fils, un petit Dragon d’eau né le jour de la fête de la Lune que j’ai hâte de serrer dans mes bras… C’est avec sa maman et ses grands-parents que j’ai eu la chance de parcourir ces jardins…
Tout au long des infusions, je continue à voyager, beaucoup plus près d’ici, chez Tchang de Chine, c’est de là que vient ce Dong Ding.
Pas question de rester dans cette pénombre malheureusement, il me reste encore 3 heures avant que ce 9 novembre fasse partie des souvenirs, de ceux qui réchaufferont les moments plus difficiles… Je parcours L’extase du Thé, ce poème, malgré son titre (Sortie oisive), me parle :

"Dès que j’aperçois un ruisseau et des montagnes mes yeux malades s’écarquillent Où que je marche mes sandales en pailles effleurent la mousse épaisse De tous les objets de ma vie m’étant déjà débarrassé Je n’emporte que mes pinceaux et mes ustensiles pour le thé…"  

Les belles n’ont pas encore tout donné mais je les garde pour demain, il est temps de rédiger le billet du jour.
Si le premier thé de cette merveilleuse journée s’est imposé, je savais aussi par quoi je la terminerais, cette infusion, Je m’appelle Théodore, est un beau cadeau de ma chère Maria, qui à l’heure qu’il est, a encore le temps pour célébrer cette belle fête sous le soleil de son Sud.
Je bois à ton bonheur, à tes projets en te remerciant pour cette belle amitié que nous partageons grâce au thé. Cette journée ne s’est pas déroulée comme je l’avais imaginée au départ mais elle a été parsemée de tellement d’émotions qu’elle restera à jamais gravée dans mon cœur. J’ai cependant un petit regret, celui de n’avoir pas pu citer toutes celles et ceux qui ont croisé mon chemin sur cette voie du thé, ils savent ce que je leur dois… Mon dernier merci va à Guillaume, l’initiateur de cette fête qui a réuni symboliquement à travers le monde tous ceux qui partage la passion de cette boisson millénaire. Je ne voudrais pas oublier dans mes remerciements toute l’équipe qui habite dans cette Maison d’excellence au nom si particulier. J’aimerais un jour vous le dire de vive voix… J’aurais aimé dire encore des tas de choses tellement le thé a changé ma vie mais la fatigue commence à se faire sentir à la fin de cette inoubliable journée. Pour moi, c’est une évidence, c’est une vraie fête chaque fois que je me livre à ce rituel dont je ne peux plus me passer. Je terminerai par ce proverbe anglais : "Dans la vie, la gravité d’une situation est diminuée de moitié après une bonne tasse de thé." que dire alors quand on en boit toute la journée…

4 commentaires:

BrigitteD a dit…

Très belle journée ,si bien racontée .Envoie les microbes promenés ...bisous Brigitte

Francine a dit…

Merci pour ton gentil commentaire, Brigitte. Quant aux microbes, ils m'ont quittée, OUF, je pars à Paris mardi...

María del Sur a dit…

Très beau billet Francine, le récit d'une vraie journée de Fête, voyages de saveurs ont rythmé ce jour spécial pour ceux qui aiment le thé et ce qu'il représente.
Vous avez été ici aussi, en pensée, dans ce Sud.
Merci pour vos pensées lors de cette fête du thé, c'est un plaisir pour moi de vous avoir fait découvrir Je m'appelle Théodore. Encore un jour et vous découvrirez les nouveautés parisiennes... Abrazo,
María

Francine a dit…

Merci à toi, chère Maria,c'est vrai que c'était assez magique même si ce n'était pas cela que j'avais prévu au départ... Bonne fin de journée, biz