jeudi 15 mai 2014

Il y a le ciel, le soleil et ... le thé

Après une nuit sans sommeil mais très active, normal c'était la pleine lune et je fus certainement sorcière dans une autre vie (et un sale gosse m'a dit que cela n'avait pas changé...), je m'apprête à passer une journée plus reposante.
Ce matin, le ciel est encore agité mais cela ne durera pas, je le sens.
 Je poursuis la lecture de cette nuit, mon thé est le Tumsong, ce thé du griffé ThéÔdor qui m'emmène là-bas, dans ce Jardin des cœurs heureux dont je ne me lasse pas... Des contreforts de l'Himalaya aux montagnes de la Chine voisine, il n'y a qu'un pas. Encore une expos qui m'a fascinée, il y a 10 ans, je l'ai vue 3 fois (comme beaucoup d'autres de l'époque)... Mes amis qui liront cela seront certainement étonnés, je n'aime pas la montagne, lui préférant de loin l'infini des mers et des océans. Sans parler du désert... Malgré les paysages époustouflants, j'ai le vertige, des nausées et ma première migraine. C'était il y a longtemps aux Marécottes près de Salvan. Quelques années plus tard, ma copine Françoise m'a entraînée aux sports d'hiver à Villars-sur-Ollon, elle venait de perdre sa maman et c'est pour cela que j'ai accepté, cela m'a définitivement convaincue que ce n'était pas pour moi. Et depuis cette nuit, je sais pourquoi ! "Les immenses montagnes et les longs fleuves de l'ouest de l'océan Pacifique peuvent être considérés comme des berceaux de la civilisation antique de la Chine où l'homme vertueux s'enchante de la montagne tandis que l'homme d'esprit jouit de l'eau".
Parmi tous ces chapitres, plus passionnants les uns que les autres, j'en relis 2 : "Du poète au paysage : la poétique médiévale et Peinture et poésie, coup d’œil sur les inscriptions de peinture".
Toutes les peintures comportent des inscriptions, une passion chez les Chinois, (et pas que sur les peintures). J'en ai retenu deux : "Près du Fleuve un coeur navré, mille cimes étagées. Flottant dans l'azur profond, des nuées ou des brouillards. Sont-ce nuées ou mantagnes, comment savoir de si loin ? Nuées, brouillards dissipés, la montagne est toujours là."
Et celui-ci "qui exprime la béatitude du sage qui par la grâce de la peinture se croit installé dans la paix d'un ermitage, ou transporté dans un ailleurs, en union intime avec l'univers" : "Chute du feuillage dans les grands bois clairsemés, sur mon ermitage glissent les derniers rayons. En cherchant un mot pour un vers inachevé, assis à mon aise j'entends changer l'eau du thé". 
Ma théière est vide à présent, il est temps de donner une deuxième vie aux belles.
Je quitte un temps mon cocon,
pour me promener dans ce vrai paradis.
Les pivoines, mes fleurs préférées avec les chrysanthèmes et les dahlias, sont prêtes à éclore.
Les delphiniums délocalisées, ont magnifiquement repris et seront elles aussi bientôt en fleurs.
Une légère brise fait tintinnabuler les clochettes thaïlandaises.
De l'autre côté du jardin, les azalées commencent à se faner mais n'ont jamais été aussi florifères.
A leurs pieds, un beau parterre de muguets un peu envahi par des herbes folles.
Un petit arrêt auprès de ce bel ange, que certains appellent Cupidon
aux pieds duquel poussent d'humbles pâquerettes.
Avant de rentrer de cette longue balade méditative, un dernier regard sur ces rhododendrons comme un énorme bouquet de fleurs. Après le dîner, retour dans mon salon bleu-thé.
Thé et musique : le thé est le Thé de Kyushu. Et cette fois la boîte est vide, elle ne le restera pas longtemps, je le sens. Et cette musique, enregistrée là-bas, au pays du Soleil levant en pleine nature, prolonge ma balade et ma méditation.
Le ciel a vraiment changé depuis ce matin, il fait très doux maintenant.
Le jardin vu de plus haut semble encore plus beau. Les parfums sont moins présents mais pas le chant mélodieux des oiseaux, et le cri du faisan qui l'est beaucoup moins.
C'est sur ma terrasse que je continue à savourer ce nectar en communion avec Guillaume, qui nous fait le grand cadeau de partager ses carnets de voyage. Après la musique, un peu de lecture en pensant à l'atelier de dimanche à Marche. Mais ce qui devait arriver... après une nuit blanche, je me suis assoupie la douceur du soleil aidant.
Je serais encore dans les bras de Morphée si mon mari n'avait pas eu la riche idée de m'apporter un jus d'orange et pamplemousse. Grâce à lui, j'ai limité les dégâts, mon visage est cramoisi, il pique mais heureusement pas trop fort, le soleil c'est terminé pour aujourd'hui... pas le thé et c'est le principal, mon essentiel...

Aucun commentaire: