samedi 2 août 2014

Qixi en Chine, Tanabata au Japon

Il était déjà aujourd'hui cette nuit quand, sur ma terrasse, j'ai guetté la lune et surtout les étoiles. En vain, le ciel était trop chargé. J'aurais pourtant voulu apercevoir Véga et Altaïr... 
Ce matin, je me suis réveillée très tôt, le ciel était toujours aussi tourmenté.
Dans un silence quasi absolu, la nature n'est pas encore réveillée, je me suis préparé un Ye Sheng Zia ou Bourgeons pourpres griffés Source de Lumière.
Infusé cette fois en théière, et je me rappelle avec émotion la première fois que j'ai goûté ce thé qui a une saveur tout à fait particulière, douce et sucrée : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/un-fabuleux-premier-week-end-de-decembre.html . Et aussi un épisode plus cocasse où je suis parvenue à attirer mon mari dans ce lieu de perdition: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/deuxieme-week-end-de-juin-le-bonheur.html . Un peu de méditation, cette musique répétitive m'aide à me centrer sur l'instant, les souvenirs liés à ce breuvage ne suffisent pas à chasser ma tristesse, petit Dragon me manque terriblement... Ses mimiques si expressives, son babillage de plus en plus élaboré, son rire explosif si particulier qui succède à des moments d'intenses réflexion, bref tous ces moments de grâce à la saveur douce d'éternité.
Le ciel est toujours aussi tourmenté avec cependant au loin quelques plages de ciel bleu, il me correspond aujourd'hui.
Une deuxième théière de ce doux breuvage pour me plonger dans la mythique histoire de la fête chinoise d'aujourd'hui, Qixi 七夕 ou la fête du double 7 : dont une des versions raconte que deux amoureux ont été séparés par une déesse furieuse de constater qu'ils ne faisaient pas partie du même monde ne se retrouvent qu'une fois par an, la nuit du 7e mois grâce aux pies qui forment un pont au-dessus de la voie lactée, c'est la saint Valentin chinoise. Mais je préfère celle racontée par Lihua Nancy http://www.lihua.fr/ que je reproduis ici : "Cette Fête des amoureux repose sur la légende du Bouvier et de la Tisserande. Un jeune bouvier (牛郎) rencontre sur son chemin sept sœurs fées se baignant dans un lac. Encouragé par  le bœuf  taquin, il vole leurs vêtements et attend de voir ce qui va se passer. Les fées choisissent la plus jeune et la plus belle d'entre elles (織女), la tisserande, pour récupérer leurs vêtements. Mais comme le bouvier la voit toute nue, elle doit accepter de l'épouser. Ils vivent heureux ensemble et ont deux enfants. Mais la déesse des cieux découvre qu'un simple mortel a épousé une fée. Furieuse, la déesse grave une large rivière pour séparer éternellement les deux amoureux, formant ainsi la Voie lactée séparant les étoiles Altaïr (Bouvier) et Véga (Tisserande). Mais une fois par an, toutes les pies du monde prennent pitié d'eux et volent vers le ciel afin de former un pont (鵲橋) dans la constellation du Cygne, permettant aux amoureux de se rejoindre pour une unique nuit, la septième nuit du septième mois". Si vous passez par Nancy, poussez la porte de ce lieu magique, vous serez accueillis chaleureusement par ces 2 passionnés, j'en parle très brièvement ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/un-14-juin-memorable.html .
Véga et Altaïr se cachent certainement derrière ce ciel encore tourmenté mais où le bleu prend de plus en plus de place.
Un dernier regard admiratif à ces belles et je dois aller remplir mon devoir de mère adoptive, nourrir Coco le lapin... Je suis seule ce midi, cela tombe bien, je n'ai pas envie de cuisiner, une salade folle fera l'affaire ! Retour sur ma terrasse, le ciel reste voilé et une légère brise fait tintinnabuler les clochettes d'en bas.
Un thé de circonstance pour accompagner mes lectures, le Mount Fuji griffé Postcards'tea. Si on fête Qixi en Chine, au Japon, c'est Tanabata, la fête des étoiles. Je n'ai rien trouvé à ce sujet dans le livre de Valérie Douniaux que je prends cependant plaisir à lire et à relire tant il contient une mine d'informations et pas que sur le thé.
Dans ce petit fascicule par contre... Avant de l'ouvrir, je me remémore ces fabuleux moments passés à Mariemont avec Cathy:http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/07/retour-au-japon.html . Je suis très loin d'avoir épuisé le sujet mais aujourd'hui, je vais découvrir comment les Japonais fêtent les étoiles. La légende, chinoise au départ, fut "probablement introduite au Japon au cours de l'ère de Nara et incorporée à la légende indigène narrant la vie de la princesse Oto Tanabata, réputée pour les brocarts qu'elle tissait en l'honneur des dieux".
Très surveillée par son père, elle s'ennuie au ciel et décide d'aller se promener sur terre où elle rencontre un jeune vacher nommé le bouvier. Coup de foudre réciproque, elle décide de vivre avec lui et lui donne 2 enfants. Mais son père furieux envoie un mauvais génie pour la ramener au ciel.
Le bouvier part à sa recherche avec ses deux enfants mais "au moment où il s'apprête à rattraper son épouse captive du génie céleste, apparaît la femme de l'empereur qui fit naître d'un geste de la main une rivière large, profonde et aux eaux tumultueuse stoppant l'avancée du bouvier. Très affligé, ce dernier ne voulut pas quitter le bord de la rivière. Sur la rive opposée, la Tisserande ne cessait de verser des larmes, restant sourde aux injonctions répétées de son père de reprendre son travail de tissage céleste. Devant tant d'obstination, l'empereur fit une concession : il permit à sa fille de retrouver son amant une fois l'an. Depuis, chaque année, le 7e jour du 7e mois du calendrier lunaire, les pies célestes forment une passerelle provisoire au-dessus de la Voie lactée (Ama no gawa) sur laquelle les amants stellaires Véga la Tisserande et Altaïr le bouvier renouvellent leur serment d'amour. On dit depuis qu'à l'aube de ce jour, il bruine souvent : ce sont les larmes de la princesse Véga qui, serrant ses enfants contre elle et tenant tendrement la main de son mari, pleure tristement".
A cette occasion, plusieurs façons de célébrer cette fête : offrandes de fruits et légumes, décoration de bambous à l'aide de bandelettes entre autres sur lesquelles sont inscrits des souhaits. "Les branches de bambous ainsi décorées sont placées sur un mat devant les maisons et deviennent des "arbres de Noël d'été" (sasa kazari ou Tanabata kazari). (...)".
Alors que toute la journée a été douce mais grise, les nuages noirs s'éloignent,
faisant place à un ciel lumineux et dégagé. J'espère que ce soir je pourrai apercevoir les étoiles en savourant un Hojicha...

2 commentaires:

Cathy a dit…

Bonjour Francine
Moi aussi j'ai commencé à lire les petits livres une vrai mines d'infos, encore merci !
J'attend avec impatience ton 'avis' idée ' sur les autres
J'ai mis sur FB une video assez marrante sur le castella ;)
Bon thé, biz

Francine a dit…

@ Cathy: tu peux y compter, c'est grâce à toi que je les ai découverts. Pourrais-tu me transférer la vidéo, je ne l'ai pas trouvée mais face de bouc et moi... Bonne fin de soirée, biz et au 24