Depuis
des semaines je me sentais anormalement fatiguée mais je mettais cela sur le
stress lié au bruit des travaux.
Même si j’admirais le travail
de ces
deux artisans opérant dans le froid et ce petit crachin qui colle à la peau,
même si, je l'ai déjà dit, j’admirais la précision du travail de Marc, je mettais aussi cet état
sur le compte des antibiotiques que j’ai dû prendre pour mes dents
en
espérant que la pleine lune me redonnerait des forces. Il en a été tout
autrement, l’apothéose a eu lieu le lendemain quand on m’a volé mon
portefeuilles chez Delhaize. Alors que je n’en ai jamais, cette fois-ci il
contenait une grosse somme d’argent que je devais déposer à la banque avant d’aller
faire mes courses sauf que cette fois-ci j’ai fait le contraire... Les
démarches administratives sont fastidieuses et ennuyeuses mais il n’y a à cela
rien d’insurmontable, sauf que j’ai craqué non seulement physiquement mais
moralement aussi. J’ai longtemps cru que cela n’arrivait qu’aux autres mais j’ai
dû arrêter de me voiler la face, ce n’était pas une simple grosse fatigue mais
bien de l’asthénie, ce vilain mot qui ne me va pas du tout, je ne me
reconnaissais plus et j’ai bien dû admettre que mon mari avait raison quand
même me préparer ma drogue était de trop, je n’y prenais plus aucun plaisir, ce
fut le déclic mais malgré cela, la fin du mois de novembre a été horrible, les
migraines sont venues compléter ce tableau déjà très noir : plus de thé,
plus de musique, plus de lecture. Heureusement j’avais tellement mal que je ne
parvenais plus à penser et donc à m’en faire… cela m’a permis de récupérer un
peu et d’aborder décembre en meilleure forme. Et j’ai été grandement aidée :
des mots d’abord, de ceux qui mouillent les yeux, font vibrer le cœur et font
tant de bien à l’âme, puis un courrier de mon avocat pour finaliser un projet
qui me tient par-dessus tout à cœur que je croyais irréalisable. J’ai alors
repris le chemin de l’administration pour faire refaire mes papiers.
Après
avoir pris connaissance du contenu des papiers, la préposée m’invite à aller
faire des photos d’identité dans la pièce d’à côté, elles ne sont jamais
terribles mais ici, ça dépassait tout ! Heureusement, je n’en ai pas eu
besoin… quand je suis revenue près d’elle, elle m’accueille avec un grand
sourire en m’annonçant qu’elle a une très bonne nouvelle pour moi, j’ai cru un
moment qu’elle se trompait de cliente mais j’étais seule, elle a alors sorti
une grande enveloppe qui contenait… mon portefeuilles et mes papiers, mais pas
d’argent. C’est la poste de Bruxelles qui l’avait renvoyé à la commune. Je dois
dire que j’étais ravie, finies les démarches, c’est du moins ce que je croyais
mais j’ai dû retourner à la police pour faire une autre déclaration, et encore
3 papiers de plus, en double exemplaire, pauvres arbres ! Ah oui, l’employée
de cette sympathique commune non seulement me rembourse les 6 euros des photos mais
me signale qu’elle m’a envoyé un papier m’invitant à venir chercher le
portefeuilles et son contenu.
Sauf que je l’ai reçu le lendemain ! Daté du
30 novembre, il a mis 3 jours pour faire 2 km…
Vendredi, autre bonne
nouvelle, c’est ma dernière visite chez le dentiste, un grand soulagement,
depuis 3 mois, j’y suis plus allée que pendant le reste de ma vie ! Le
rapport avec la photo ? C’est lui qui m’a donné cette revue consacrée au…
golf dont il est un éminent joueur et tout ce qui tourne autour.
En
rentrant, je suis allée jeter un coup d’œil dans cette pièce que j’avais
ignorée depuis une semaine, la chape continue à sécher mais c’est toujours la
désolation sur les murs. Et du bruit dans le garage me fait fuir mon cocon. Il
fait magnifique, doux pour la saison, je suis donc allée m’aérer dans cette
forêt de Soignes, ma voisine que j’aime. Ce soir, le calme est revenu, je
retrouve avec bonheur ce lieu que j’aime et mes rituels :
une douce
verveine griffée ThéÔdor,
et la chaleureuse musique d’Henry Purcell pour le
plaisir des oreilles.
Tandis que la saveur très odorante de la verveine me
réchauffe le corps, je repense au beau texte que l’Insolent a écrit pour
annoncer la venue de ce nouvel univers, les Herbes fines, vu ma passion pour
cette couleur, il ne pouvait que me toucher : "Le bleu est une couleur qui symbolise tellement de choses :
elle est la couleur du ciel qui abrite les vents et le soleil qui permettent au
thé de respirer, de s’épanouir, de grandir. Elle est la couleur de l’eau,
élixir de vie qui irrigue le thé, la terre, et qui recueille les feuilles pour
changer l’eau en or, aux multiples parfums et saveurs. C’est aussi la couleur
de la noblesse, de la rareté : à une certaine époque, le bleu était une
couleur difficile à créer, réservée aux rois et aux grands de ce monde, ce qui
nous rappelle qu’à une époque, à certains endroits, le thé était destiné à une
certaine élite. Aujourd’hui, c’est principalement la couleur de la fraîcheur,
de la pureté et de l’évasion. (…) "
Ce samedi matin, le ciel est
flamboyant, il annonce une journée qui le sera autant.
Je ne me lasse pas
de la musique d’Henry Purcell que j’ai choisie pour infuser une dernière fois
le Tumsong, ce thé du Jardin des Cœurs heureux parce qu’il l’est à nouveau, ce
n’est pas une bonne étoile mais une constellation qui s’est à nouveau posée
au-dessus de ma tête, j’espère qu’elle y restera longtemps.
C’est avec une
émotion toute particulière et pleine de reconnaissance envers mon généreux
donateur que je savoure chaque gorgée, me rappelant tous les moments que ce
fabuleux thé m’a procurés. Un dernier regard sur ces belles qui ont tout
donné et une pensée aux cueilleuses et à leurs doigts de fée.
Une fois séchées,
ces petites feuilles odorantes berceront mes rêves sous la protection de la déesse de ce Jardin des Cœurs heureux...
J’ai décidé de ne plus
m’en faire pour cette pièce qui fut une cuisine, finie ou pas pour Noël, on
verra. Ce que je constate c’est le changement de couleur de la chape, signe qu’elle
sèche, et une partie des murs ont été recouverts d’enduit.
Un apéritif que
j’aime, LE Matcha face à la calligraphie de Staf avant d’aller au restaurant.
Le positif de la situation est que nous découvrons des petits restaurants
sympathique tout autour de chez nous, mais j’ai quand même hâte de m’y remettre
en m’inspirant des trouvailles que je note soigneusement. En rentrant, je suis
allée chez ma copine pour préparer le goûter de ses petits-enfants qu’elle
réunit demain pour la venue du grand saint.
Ce soir, fatiguée mais très heureuse
d’avoir pu retrouver les joies de la cuisine, je me chois un breuvage de
circonstance, la confiture de grand-mère griffée Magie du Thé
Et tandis que je savoure ces tasses pleines de
saveurs fruitées, je pense que les enfants auront du mal à s’endormir à la veille
du passage de saint Nicolas, je suis certaine qu’ils n’ont pas oublié les
carottes, le sucre et le seau d’eau pour son âne… Ce dimanche, grasse matinée.
Je suis impatiente d’aller voir le ciel, un ciel qui hésite entre gris et bleu
pâle mais heureusement, il ne pleut pas, il fera donc sec du côté d’Heverlee (=
message codé…)
Bien au chaud dans mon cocon, une seule préoccupation et ô
combien agréable, choisir mon premier breuvage, un Temi griffé Thé-Tea-Cha,
une musique entrainante
tandis qu’infusent le Feuilles.
J’aime ce thé peu connu originaire du
Sikkim, qui fait penser à du Darjeeling d’automne avec plus de corps et des
saveurs plus fruitées. Ce midi je n’accompagne pas mon mari au restaurant, je n’ai
pas encore faim, j’ai petit déjeuner tard. Je devais passer l’après-midi dans
les montagnes de Wu Yi (=re-message codé), ce sera pour une prochaine fois, je
vais donc accepter l’invitation de ma copine et aller gouter avec ses 6
petits-enfants et leurs parents.
Il est 17h30, je viens de quitter le
brouhaha joyeux de ces enfants comblés et heureux qui résonne encore dans mes
oreilles, j’ai donc besoin de silence.
Et de ce Thé des Princes griffé ThéÔdor parce que
le mien me manque…
Il ne me reste plus beaucoup de jolies billes
malheureusement.
Je l’infuse en zhong, les gestes précis et la musique du
silence m’aident à méditer.
Après un passage, les feuilles ont délivré
leurs arômes avant même de s’ouvrir.
Tout en savourant ce breuvage couleur
soleil, je pense à mon petit dragon, saint Nicolas est certainement passé à
Taipei et l’année prochaine ce sera ici !
Je retrouve avec beaucoup d’émotion
ce rituel particulier, plus pratiqué depuis trop longtemps.
Les infusions
se suivent, je suis détendue comme je ne l’ai plus été depuis kala kala.
Les belles s’ouvrent de plus en plus,
la saveur du breuvage reste très
douce. Elles n’ont pas encore tout donné mais je vais en rester là, je
reprendrai les infusions demain, ce soir je veux suivre les débats politiques
en France, j’espère qu’un des papas français, très pessimiste, n’aura pas
raison. Quand je lui ai dit que je croyais à la sagesse des Français, il m’a
rappelé une citation de Desproges : "La sagesse populaire,
parlons-en… Hitler aussi a été élu légalement".
Ceci dit, j’ai passé
un merveilleux week-end en ayant retrouvé mes fondamentaux !
Faire connaissance
-
Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
4 commentaires:
Ton billet me rassure, expliquant ce long silence, inhabituel de ta part mais pas étonnant avec les travaux à la cuisine et aux dents, en novembre! K
gros Bizouille a toi. Mich
Vraiment heureuse après se long silence ( qui commençais à m'inquiéter ) de pouvoir lire le pourquoi .....
Soigne toi bien et la cuisine sera magnifique !!
Bises
@ Kris: merci pour ces paroles gentilles, bonne fin de journée, bons thés
@ Mich, bisous à toi aussi, ravie de te revoir ici
@ Cathy: merci à toi aussi chère Cathy, ne t'inquiète plus surtout, je recommence à croire en cette cuisine, tu sauras pourquoi en lisant mon billet de ce jour, et ce n'est que le début!
@ vous deux: bonne fin de soirée, bons thés, bisous
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