Après la
douceur de la période de Noël qui s'est terminée par la visite des
rois mages, le retour dans la banalité du quotidien a été plus
dure... La générosité de mon mari est sans limite, c'est bien
connu, mais de celle-là je me serais bien passée, il m'a refilé
ses virus ! Ils m'ont transformée en zombie en me privant de
tout ce qui me fait vibrer. Il me restait heureusement l'admiration
de la nature qui nous entoure, à commencer par le ciel
tantôt flamboyant,
tantôt hésitant entre l'ombre et la
lumière... Mais aussi des choses très improbables, et pourtant...
Notre principale activité pendant le petit-déjeuner est d'observer
ce qui se passe dans la mangeoire. L'autre jour, pas encore très
bien réveillée,
je crois avoir une hallucination l'apparition
de la tête du faisan
alors qu'il n'y a aucune branche près de
la mangeoire !
C'est un acrobate
à l'œil perçant.
Il a dû voler jusque sur le toit du restaurant où il s'est installé
sur le faîte, la batterie de mon appareil déjà faible n'a rien
voulu savoir de ce spectacle, elle s'est éteinte à mon grand dam.
Mon mari a essayé de me consoler, "s'il l'a fait une fois, il
reviendra" ! Acceptons-en l'augure... Ce matin en
aouvrant la porte-fenêtre de ma chambre,
je découvre un paysage
très connoté ... hiver,
je l'avais presque oublié celui-là !
Cette pellicule blanche recouvre tout comme une fine dentelle.
Une belle lumière, un ciel tout bleu et un air vivifiant malgré
le froid, - le thermomètre indique -3°-, je sens que la journée
sera belle, je retrouve mon état habituel, enfin !
Et mes
rituels : encore l'ambiance de Noël, je changerai le décor
après le 4 février, date du nouvel-an chinois, début de l'année
du cochon. La flamme de la bougie, tout un CD consacré à mon
instrument préféré tandis que l'eau chauffe.
Dans la tasse
flocons de neige bleue, un Darjeeling first flush qui m'emmène
très loin, sur l'Himalaya, Plaisir des sens retrouvés. Je savoure
chaque gorgée, des images plein la tête, celle des cueilleuses aux
doigts de fée, leur sourire que j'imagine malgré leur dur labeur,
le voyage de ces feuilles qui me réjouissent tant ce matin d'hiver.
Et une certaine stupeur en voyant dans quel décor joue ce jeune
artiste qu'est Gautier Capuçon, ce n'est pas possible, je suppose
qu'il pose pour la photo face au paysage savoyard de son enfance...
Toutes ces émotions me plongent dans un état proche de l'extase, la
vie est belle ! Ici intervient le premier grand évènement de
cette année : 45 minutes passées dehors à observer cette
Nature transformée en monde enchanté par le givre en respirant à
pleins poumons un air si pur : traces des oiseaux sur le sol,
branches qui brillent sous le soleil et cette incroyable lumière
aussi. Je n'en reviens pas, c'est la première fois de ma vie que je
ressens un tel bonheur à me balader alors que le thermomètre frôle
à peine le 0°, que se passe-t-il donc ? Je me sens revigorée,
prête à une séance de lecture.
Pendant que chante la
bouilloire, je jette un œil par la fenêtre et j'aperçois la Belle
de Nuit qui se montre déjà, il est exactement 16h43,
C'est
véritablement le jour des surprises !
Elle me fascine
toujours autant
surtout à ce moment…
Mais mon thé de
lecture, un Hojicha odorant est prêt, vais-je cette fois
enfin entrer dans l'univers de cet auteur ? Deux fois déjà
j'ai refermé cette brique après quelques pages…
Pourtant la
quatrième de couverture m'avait attirée, intriguée même je
l'avoue... Et j'aime Barcelone (contrairement à Madrid, allez savoir
pourquoi!) La théière est vide, j'ai refermé ce livre, je n'aime
pas ce style que je trouve décousu, on ne peut pas tout aimer.
Par contre, j'aime le spectacle qui s'offre à moi, il est passé 18
heures et la Lune, toute pâle tantôt, brille si intensément dans
un ciel uniformément noir, ce doit être la pleine lune ! Chose
assez inhabituelle, je tombe de sommeil, je vais donc rejoindre les
bras de Morphée à l'heure où je devrais choisir mon thé du soir,
les émotions sans doute après cette journée à la fois surprenante
et si riche de nouvelles sensations ! Quand on va dormir avec
les poules, pas étonnant de se réveiller avec les coqs…
Il
est 5 heures, je ne sais ce qu'il en est de Paris, mais moi je suis en
pleine forme après avoir admiré l'Astre et quelques étoiles qui
brillent dans un ciel tout noir. Il doit faire glacial, je ne
m'attarde donc pas, direction mon cocon pour siroter mon premier thé
dans une ambiance assez particulière, d'habitude quand je vis en
horaire décalé, c'est dans l'autre sens…
Parfum de pinède
avec ce 25 décembre vert qui envahit la pièce plongée dans
la pénombre.
Prise par l'atmosphère, j'éteins la faible
lumière pour ne plus être éclairée que par la flamme vacillante
de la bougie, moment de méditation dans un silence complet,
interrompu seulement par le crépitement de cette bougie spéciale,
elle ne fond quasi pas... Après avoir partagé le petit-déjeuner
avec mon mari qui me trouve fatiguée – j'ai déjà une longue
journée derrière moi, ce qu'il ne sait pas ! -, retour dans
mon cocon
après un passage sur ma terrasse.
Mais
contrairement à hier, je n'y resterai pas malgré la belle lumière
et je n'ai aucune envie d'aller me balader par cette température
polaire, juste une envie de thé et de musique…
Poudre de Jade sur fond noir.
Pendant que l'eau chauffe...
Impossible à écouter, c'est cacophonique, cela fait mal aux
oreilles fragiles de l'occidentale que je suis ! Il faudra que
je l'amène à Cathy quand j'irai à Anvers pour qu'elle m'explique
d'où viennent ces sonorités…
Matcha fouetté qu'il me
reste à savourer
Encore un moment de méditation, la paix est en
moi, je vis intensément l'instant, l'esprit libre de toute pensée
parasite. Souvent le dimanche nous allons manger au restaurant mais
il fait vraiment trop froid malgré la superbe lumière du soleil.
Après le diner, envie d'aller enlacer mes arbres malgré les
craintes de mon mari mais ce fut très court, même habillée comme
pour une expédition polaire, j'étais transie. Pour me réchauffer,
j'ai LE remède, infaillible…
Découvrir ce surprenant "Formose black
tea" d'Alishan, cadeau de la compagne de mon petit-fils :
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2018/12/trois-journees-flamboyantes.html.
Je n'en avais jamais entendu parler, le seul thé rouge que je
connaissais était celui découvert lors de mon périple dans la
Belle Île, celui du Lac du Soleil et de la Lune dans le district de
Nantau.
Les feuilles dont certaines semblent assez longues sont
torsadées d'un brun foncé émaillé de notes plus claires, je ne
détecte aucun parfum mais mon nez fait des siennes après mon
escapade de tantôt…
Tandis que l'eau chauffe, une musique de
là-bas, j'ai acheté ce CD à des chanteurs de rue à Chiufen si ma
mémoire est bonne.
Très belle surprise : le breuvage
brillant, d'un beau brun acajou est très parfumé, notes boisées
dominantes, je l'ai infusé 4 minutes à 90°. Merci à vous deux
pour ce beau cadeau !
Les feuilles infusées, d'un camaïeu
de bruns sont parsemées de petites branches,
certaines même
virent vers le vert olive. Beaucoup d'émotions en repensant à mon
voyage initiatique et à toutes les belles rencontres dans ce pays où
j'ai laissé une partie de mon âme…
Il est près de 18
heures, c'est la première pleine lune de l'année ! Mais pour
les lève-tôt, vers 6 heures, elle sera rouge sang, et cette éclipse
sera très visible paraît-il... J'espère en être! Un week-end de tous les superlatifs
se termine, la vie est belle !
2 commentaires:
Coucou, j espère que la lune a bien rechargée tes batteries 😉
Bizouille à bientôt
@ Mich.: oh que oui, c'était MAGIQUE! Biz
Enregistrer un commentaire