Un week-end presque estival

Trois jours devant moi avant que les travaux reprennent, pas vraiment du repos, je dois avoir vidé entièrement la cuisine pour mardi en triant pour éliminer tout ce dont je ne me sers plus, il fut un temps où je recevais très souvent et il m’arrivait de recevoir jusqu’à 20 convives, j’adorais cela mais je ne m’en sens malheureusement plus capable. LE problème c’est que j’ai beaucoup de mal à me séparer même de ce qui est devenu inutile, il le faudra pourtant.  Mais aujourd’hui, c’est repos, un peu forcé, je me suis croqué le dos hier en déplaçant les caisses… 

Le ciel est un peu tristounet malgré une température très douce. Le bouleau a du mal à se séparer de ses habits, ce qui n’est pas pour me déplaire. C’est l’heure de mes rituels :

musique zen pour la méditation, 

calligraphies pour les souvenirs, en pensant déjà à revoir ces amis chers, 

et dans le chawan cette Mousse de Jade, LE Matcha, cuvée spéciale pour la reconnaissance envers mon généreux donateur, je le savoure en lui souhaitant de belles rencontres au pays du Matin calme avant celui du Chrysanthème. Et le souvenir de ma chère Chantal qui m’a offert le contenant. Près de 4 ans qu’elle a rejoint les étoiles, mais toujours tellement vivante en moi… Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette matinée un long moment de détente et de sérénité dans ce lieu hors du temps. D’autant que je ne dois pas me préoccuper du repas de midi, mon mari m’invite au restaurant.

Le lieu, le lac de Genval, 

l’endroit, la Brasserie du Lac et un bonne surprise, sashimi et maki de thon et de saumon, un vrai délice qui me console de la mauvaise nouvelle : 

le nouveau Shangri-La (ou quel que soit le nom qu'il portera) n’ouvrira pas avant … mai ou juin !

Tandis que mon mari  a choisi ce plat en entrée, ce sera mon plat principal : des coquilles saint Jacques accompagnées de witloof aux truffes, purée de céleri sauce mousseline. Lui a choisi du gibier. Que c’est agréable de se faire servir dans ce lieu si bien situé. 

Retour à la maison pour le dessert : un Oriental Beauty cadeau d’une Maître de thé que ma chère  Ling-ling m’a fait rencontrer dans ce lieu magique, son nom ? Au Bonheur serein et paisible… http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/06/degustation-dun-fabuleux-vieux-aux-5.html . 

En regardant les "vieilles" Feuilles, des souvenirs déjà anciens mais toujours très vivants m’envahissent, prémices à une après-midi gourmande... 

Je vais les infuser en gong fu dans un bateau à thé qui m’évoque encore des souvenirs émus, je l’ai acheté chez Zen Zoo thesaurus , un petit coin de Taiwan à Paris, fermé depuis ; heureusement il reste encore le restaurant à l’autre bout de la rue. Les belles déposées dans la théière ébouillantée chatouillent mes narines avec un parfum de brioche beurrée. 

Infusion immédiate pour les réveiller, 

mais je ne résiste pas à gouter le breuvage, même très atténuées les saveurs sont déjà bien présentes. 

Ah si la technique pouvait diffuser les parfums… 

Ma chère Anne-Marie, tu vois que ton service est bien employé et pas avec n’importe quel thé ! Je bois à toi et à ton fabuleux voyage, petite veinarde !

Le ciel s’est assombri d’un coup, que se passe-t-il ? 

Quels arômes, quelles saveurs… 

Ces vieilles dames occupent à présent tout l’espace, et elles ont encore de la ressource. 

Les passages se suivent dans cette atmosphère particulière procurée par les souvenirs, il flotte dans ce lieu comme un air baudelairien : avec cette boisson mythique, l’invitation au voyage est dans la tasse… "Ici, tout n’est que luxe, calme et volupté… ". 

Quelle autre breuvage procure-t-il cela ?

Mon mari vient me rendre une petite visite, il a le droit de gouter ce nectar. 

Il n’est pas venu seul, il a commandé le soleil, je ne résiste pas. 

Les Belles n’ont pas encore tout donné, je les arrose avant d’aller me balader. 

Il fait vraiment divinement bon sous ce ciel moutonneux. Je prolonge ma balade, le thé sera froid à mon retour mais je suis certaine qu’il sera encore bon.

Deux heures plus tard, 

ce sont à présent des notes très boisées qui remplacent celles plus gourmandes des fruits cuits, miellés. Mais aucune amertume, elles vieillissent vraiment très bien ! 

En leur jetant un dernier regard reconnaissant, je pense aux cueilleuses aux doigts de fée, à celui qui les a manufacturées avec talent et à celle qui m’a offert ce fabuleux cadeau.

Elles entameront bientôt leur nouvelle mission, parfumer mes rêves… Si je veux être en forme demain, il faut me reposer parce que si aujourd’hui je me suis accordée une journée de repos, demain il faudra mettre les bouchées doubles, j’en suis presque à espérer qu’il ne fasse pas trop beau pour ne pas être tentée par les balades dans cette Nature si surprenante, on a frôlé les 20° un 7 novembre.

Très beau ciel ce dimanche matin, mais à regarder de loin pour ne pas être tentée, aujourd’hui, je dois compléter le style Louis Caisse… 

Avant cela, mes rituels : musique et thé : le Sencha Chiran griffé Lupicia. 

Ici aussi, encore de superbes souvenirs : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/09/jamais-deux-sans-trois.html , quand te reverrai-je Paris, et celle et ceux sans qui Paris aurait beaucoup moins d’attrait ?...

Une deuxième infusion avant de quitter ce havre de paix pour aller petit-déjeuner. 

Mais avant cela, préparer de quoi supporter mon dur labeur : je choisis Jour J, griffé ThéÔdor  mais acheté à Amsterdam chez Four leaves, lors d’une épopée homérique : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/une-tres-longue-journee-surrealiste.htlm .Je ne pensais  jamais ressortir  mon matériel d'été en novembre d'où le choix de ce thé de fête!

Il faut vraiment que j’avance, pas le temps pour des pauses avant d’avoir presque terminé 

d’autant que demain, c’est le 9, LA fête du Thé initiée par l’Insolent il y a 9 ans déjà et je ne veux pas manquer cet événement très dans l’esprit du Thé tel que je l’aime : pas de démonstration ostentatoire mais seulement, et c’est tout un programme, réunir symboliquement autour de ce mythique breuvage ceux qui partagent cette dévorante passion. Heureusement, mon mari ne sera pas ici aujourd’hui, je vais pouvoir avancer sans ne me préoccuper de rien d’autre. Une fin de journée douloureuse, je ne sens plus mon dos je ne sais plus bouger et je suis loin d’avoir terminé mais je suis fière de moi, je suis parvenue à me débarrasser de pas mal de choses dont je ne me servais plus, à commencer par mes services à fondue et à fromage, mon appareil à raclette et mon grill électrique, ils vont à présent encombrer les armoires de Carine et de sa maman. Une pensée pour ma chère Anne-Marie qui a la tête dans les étoiles, en route pour l’Empire du Milieu. MERCI pour ton coup de fil avant ton départ, profite de chaque minute là-bas pour qu’elle chacune se transforme en heures de bonheur à ton retour !