Dimanche
soir, j’ai assisté, incrédule, aux débats qui ont suivi les résultats du
premier tour des élections régionales françaises. Et j’ai eu peur. C’est un
sentiment que je ne connais pourtant pas, même après les attentats, de la rage
oui très forte vis-à-vis de ces monstres, de la rage aussi face aux inepties
des 2 gouvernements impliqués : niveau 4 et des tanks à Bruxelles au cas
où… paralysant ainsi une économie qui commençait à se porter mieux, fermant les
écoles et les universités pour sans changer le niveau d’alerte, les ouvrir
quand même 2 jours plus tard, ce n’est plus du surréalisme, c’est de la
bêtise ! Je ne vais rien dire sur les réactions françaises et les mesures
de sécurité, peut-être adaptées, mais un mot quand même sur les commentaires
sur la "ville de Molenbèk" non ce n’est pas une ville mais une des
19 communes de l’agglomération bruxelloise, et la stigmatisation de cette
commune, repère des djihadistes par des généralisations abusives à partir
de quelques pommes pourries. Dans cette commune très populaire effectivement,
il y a aussi des écoles primaires entre autres et des associations dont les
enseignants et les animateurs font un remarquable travail et dont les résultats
sont tangibles, mais de cela évidemment, on ne parle pas, cela ne fait pas
vibrer les foules, ce n’est pas sensationnel au mauvais sens du terme. Oui,
j’étais furieuse, et impuissante aussi. Mais dimanche j’ai eu peur, peur que
ces 40% de suffrages soient plus qu’un coup de G… Et ce n’est pas le combat
d’egos des débats qui m’ont rassurée. Et puis, un petit calcul m’a un brin
rassurée : 100% - 40% = 60%... C'est mon coup de G... à moi. Et mon opinion, très minoritaire. Lundi je me suis enfuie de cette maison
trop bruyante et malgré ma fatigue et le froid, j’ai fait une longue balade en
forêt, un thermos de Pu Er pour me réchauffer et me vider la tête sans oublier
l’énergie des arbres, en dormance cependant, pour me consoler. Un mardi très
laborieux avec ma femme de ménage sans qui cette maison ne serait plus
habitable tant la poussière s’incruste partout. Elle m’a même aidée à rendre
mon salon bleu-thé comme un sou neuf, c’est la seule que je laisse m’aider à
nettoyer mes objets du thé, ce qui l’enchante… Elle est enchantée, elle qui
aime le thé et qui en boit tous les jours. C’est ce que nous avons fait ici
aussi.
Mercredi, j’ai retrouvé ma
sérénité en admirant ce beau ciel bleu,
et mes rituels : ce Jungpana,
griffé TheÔdor, vendu chez Cha-Hû-Thé
et la voix exceptionnelle
de la Callas pour couvrir le bruit émanant de la cuisine.
Chaleur de
l’infusion répondant à celle de la Callas, qui s’est tue brusquement au milieu
du disque, pourquoi ? Mystère, je verrai cela plus tard,
j’ai une roue
de secours, cette revue consacrée au golf en papier glacé qui fleure si bon,
cadeau de mon dentiste. Non, il ne m’a pas convertie au golf mais il a pensé
qu’un article pourrait m’intéresser : Bouddha, grand voyageur, buvait du
thé – Un thé à Darjeeling. Et me voilà transportée à Darjeeling, dans ma
tasse d’abord avec cette deuxième théière
puis au fil de la lecture de cet
article bien documenté si bien illustré. Après un repas au restaurant, retour
dans mon cocon.
C’est le temps du Pu Er, "polonais", cadeau de Magda.
Elle m’a
traduit le texte qui raconte l’origine de ce thé.
Par contre, je n’ai pas
besoin de son aide pour l’infuser…
Il sera mon thé de lecture, je veux
achever le tome III des aventures du célèbre juge, j’en sais un tout petit peu
plus sur le thé qu’il savoure et surtout sur les ustensiles, j’en parlerai
quand j’aurai terminé le tome IV.
Ah oui, il n’y a pas de bleu que dans le
ciel,
il y en a aussi sur le sol de la cuisine… Cet après-midi, Marc
achève ce travail et pendant 2 jours, il n’y aura plus aucun bruit dans cette
cuisine, cela doit d’abord sécher !
Ce jeudi, c’est sous un ciel
bleu pâle strié de rose que je m’apprête à passer la journée dans mon cocon qui
a retrouvé son calme absolu.
Mon choix se porte assez curieusement sur ce
thé des nuages griffé Neo-T ; curieusement parce que pour moi, c’est
typiquement un thé d’été, mais c’est ce qui s’est imposé à moi
en
choisissant cette musique intitulée
Lumière de Noël, dont j’ai tant besoin.
J’ai passé toute la matinée dans ce
climat de paix qui préfigure cette période que j’aime, temps de méditation. Je
laisse mon mari aller au restaurant, j’en ai un peu assez et surtout j’ai envie
de profiter de ce lieu qui m’a beaucoup manqué ces derniers temps. Après un
frugal dîner donc, armée de ma seule taque électrique et du micro-ondes, me
voilà à nouveau dans mon cocon. Je veux rester dans cet état de sérénité procuré
parla matinée, en vivant intensément le moment…
Au programme, thé : un
O Bancha griffé ThéÔdor.
Et
lecture : Comme une feuille de thé à Shikoku – Sur les chemins sacrés du
Japon. Après la musique sacrée de ce matin, j’ai sorti ce livre que j’ai acheté
dès sa parution, je réservais pour mes longues soirées d’hiver qui me ferait
voyager. Mais il relate les 1200 km à pied de l’auteure "sur les pas de Kûkai, le fondateur du bouddhisme Shingo sur le
légendaire chemin sacré du Japon : le pèlerinage de Shikoku surnommé le
Compostelle japonais".
Tout en savourant ce thé à la saveur iodée
et marine, je me plonge avec délice dans ce récit de voyage initiatique. Je
savais que ce témoignage me plairait, mais à ce point ! Je n’ai levé les
yeux de ces mots qui m’ont bouleversée que pour remplir ma théière. C’est mon
mari, inquiet de n’entendre aucun bruit ni aucune musique, qui m’a sortie de
cet état de béatitude, je n’ai même pas vu que le soir tombait... Par contre,
il m’a fait remarquer qu’il fait froid dans mon cocon, et je confirme :
malgré le chauffage mis à fond, il n’y a que 16°, normal il n’y a plus de
radiateur dans la cuisine, et il n’y a pas que la chaleur qui monte. Dehors il
y a seulement 4° !
Je vais donc arrêter ici et à grand regret la lecture de
ce livre prenant, passionnant, émouvant, dont je reparlerai bientôt et
descendre au salon après avoir admiré ces simples feuilles grâce auxquelles je
n’ai pas senti le froid que je perçois à présent.
La bougie du 10 décembre
brûlera ici toute la soirée, elle ne réchauffera pas la pièce, mais j’espère qu’elle illuminera le monde en ce
jour des droits de l’homme… de leurs devoirs aussi. Avec une pensée émue pour le prix Nobel de la paix, remis ce jour à 4 Tunisiens qui œuvrent avec tous les risques que cela comporte à la transition démocratique, eux ce sont des musulmans, des purs.
Faire connaissance
-
Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
2 commentaires:
Bonsoir Francine
Excellente idée d'alterner le carrelage avec un peu de bleu-thé ;)
Merci de partager denouveau tes lectures et tu peux déjà t'imaginer lequel m'apporteras le père noël ;) ?
Bise et bon thé
@ Cathy: ce bleu me donne un peu d'espoir, c'est vrai mais encore aujourd'hui, il y a eu des problèmes avec l'électricité, j'admire la patience de cet artisan passionné, ce qu'il avait prévu devait duré 1/2 heure, cela a pris 3heures! Je ne pose plus la question de savoir si elle sera terminée pour le 24...
Concernant ce livre, il y a des lustres que je n'avais pas été chamboulée à ce point, j'y consacrerai un billet. J'ai hâte d'avoir ton avis. Belle fin de soirée, bons thés, bisous.
Les Saveurs de Yamada est-il ouvert entre Noël et Nouvel-an?
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