vendredi 29 juillet 2016

Quand cela va-t-il s'arrêter?

Ce vendredi matin, ENFIN, je peux à nouveau me servir assez correctement de ma main droite ! Eh oui, mon "exploit" de Planckendael a encore laissé quelques séquelles. Et pourtant la semaine avait très bien commencé : mardi soir, je recevais mon amie Catherine, revenue de son île fétiche, et son adorable fille, nous avons pris un cocktail Perseus sur la terrasse du jardin, j'avais immortalisé ces moments mais sans carte mémoire, il n'en est resté aucune trace... 
Ce qui est resté par contre, c'est son superbe cadeau, merci chère Catherine, je reconnais bien là ta générosité : je commande du sel d'Oléron et une crème au caramel-beurre salé... et je les reçois en cadeau, tu ne changeras jamais ! 
Je savoure le reste de ce cocktail Perseus-jus d'orange sur ma terrasse en me rappelant nos beaux échanges, 
la tête dans les étoiles, au propre comme au figuré. 
Ce mercredi, réveil aux aurores, j'ai encore du travail en cuisine. 
Mais avant, une tasse de Temi de chez Cannon
en feuilletant quelques pages du cadeau pour les 4 ans de petit Georges. J'espère qu'il aura autant de joie à découvrir son contenu... Je me souviens encore du mien, il y a quelques années déjà : Mon premier Larousse en couleurs : un grand livre cartonné dont rien que la couverture me fascinait : 2 enfants assis dans l'herbe, quasi cachés derrière un grand livre rouge, l'herbe était parsemée de fleurs, de papillons et je crois de coccinelles également. Mais il est temps de terminer le repas, je suis très en retard après ma folle soirée d'hier, j'étais trop fatiguée pour continuer. 
En achevant l'entrée, je commence à ressentir des décharges électriques dans la main droite, je vais donc limiter les préparations suivantes.
Mes invités arrivent heureusement avec un peu de retard, on prend l'apéritif à table : pour les grands ce sera un gaspacho et pour petit Dragon, un jus d'oranges "je préfère le jus d'oranges parce qu'il est plein de vitamines C" Eh oui, avec lui plus rien ne m'étonne ! 
Les deux responsables de cette évolution langagière mangent tranquillement l'entrée, et Claude m'a dit qu'il était encore plus performant en mandarin. Un peu plus tard, il échange quelques mots en Anglais avec sa maman... L'unijambiste linguistique que je suis est pleine d'admiration ! Je peaufine le plat chaud, du quinoa sauce au lait de coco et amandes et en voulant le photographier, je laisse tomber mon appareil photo, pas de très haut heureusement, il n'a rien mais impossible de continuer à me servir de ma main. J'essaie de faire bonne figure à table mais je commence à avoir peur pour l'avenir, après Planckendael, j'ai respecté à la lettre les conseils de mon neurologue, je ne comprends donc pas. 
Seuls les commentaires du petit Georges me réchauffent le cœur, ce qui n'est pas très difficile... Dont celui-ci : "il faut compter jusqu'à dix avant d'avaler la nourriture sinon on ne digère pas bien", bien voyons!
Un dessert simple et de saison pour suivre. 
Si petit Georges parle beaucoup pour notre plus grand bonheur, quand il écoute sa mimique en dit long sur sa concentration. 
Et quand il ne comprend pas, il demande des explications pour les classer dans son petit cerveau déjà très rempli. 
Mais très vite l'espièglerie retrouve sa place ! Il voudrait maintenant aller au jardin chercher des petits bâtons pour fabriquer un bateau mais je dois malheureusement refuser, j'ai trop mal mais sa maman y est allée. Je suis assez désespérée , c'est quasi la dernière fois qu'on se voit et je suis bien incapable de répondre à son souhait. J'avais les larmes aux yeux quand il est revenu, je lui dis que je suis triste parce qu'il va bientôt repartir et il a eu une réponse qui m'a émue au-delà des mots : "je vais aller te cueillir des fleurs en souvenir de moi", ce qu'il a fait. Un jeudi gris et triste, moment de déprime en pensant à ce monde qui marche sur la tête, jusqu'à deux coups de fil qui m'ont rappelé que la vie est pleine de petits bonheurs... 
Ce vendredi ma main me fait moins souffrir, c'est sous un ciel nuageux que je retrouve mes rituels : 
thé, un Orange Valley
musique : Mélodies et romances de Tchaïkovski, (le baryton est un ancien collègue). 
Tandis que je savoure ce breuvage par petites gorgées gourmandes, je me demande comment se portent les plantations dans cette région, j'ai lu en effet que des pluies torrentielles s'étaient à nouveau déversées sur cette région, comme ce qui est arrivé à cette plantation le jour qui a suivi la cueillette... je n'ai pas la réponse. 
Avec une autre théière, je parcours les Fleurs du Mal. J'avais 17 ans quand j'ai découvert ce monde fabuleux des mots qui assemblés par le don de ces poètes leur donnent une musicalité qui touche l'âme, c'était l'avant-dernière année des Humanités consacrée à la poésie dont elle portait le nom... Plongée nostalgique dans mon adolescence pas vraiment à mon goût, éducation trop rigide, c'est la lecture d'abord et la poésie ensuite qui m'ont permis de m'évader de cet univers de règles et de dogmes au risque de me perdre... En avalant ma dernière gorgée, je pense à ma chère Catherine dont c'est aujourd'hui l'anniversaire ! Il est temps de quitter ce lieu et mes souvenirs pour effectuer quelques tâches beaucoup plus terre-à-terre. 
Ce soir, retour dans mon cocon pour infuser ce Hojicha griffé Azumaya
Le ciel est un peu tourmenté mais avec une petite laine, la température est supportable. 
Je vais passer la soirée avec un autre poète, Arthur Rimbaud, un de mes préférés à l'époque avec son "alter ego" Paul Verlaine. C'est clair qu'à l'époque on n'insistait pas pour ne pas dire on ne parlait pas de leurs relations tumultueuses, "normal" dans les écoles catholiques où l'index était encore de règle (une de plus). 
En me remémorant tout cela, je jette un œil sur ce ciel qui commence à s'assombrir, d'autres poètes me reviennent: Paul Valéry, Valéry Larbaud, Gérard de Nerval, Lamartine pour ne citer que ceux qui m'ont marquée à l'époque. La seule chose qui m'énervait vraiment, c'était l'explication anatomique qu'il fallait donner à chaque ver, je n'en voyais pas vraiment l'intérêt et cette façon de faire cassait la musique des mots... 
Cette fois-ci, il est temps de rentrer, les premières gouttes sont tombées. Une belle journée s'achève, je veux que ce soit la première d'une longue série...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou, je pense á toi pour le petit Dragon. J'espère que ta main te fais moins mal.
Et pour la réponse de Luc ( je t'avais bien dit " homme / doucement" ;-)
Je lui repose la question...
Reponse : " je fais chauffeur á quelle heure? Pour le retour n'oublie pas que je dois la reconduire avant 6h du matin" ( l'heure où il démarre pour son boulot :-) )
"Tu veux un chauffage de terrasse?" (️Hihi cela je l'ai inventé ...juste pour qu'il lise et comprenne que ce serais chouette :-)
Bizouille Bizouille
Mich

Francine a dit…

@ Mich: Ne me dis pas qu'il ferait cela! Je n'oserais jamais accepter mais c'est tout comme! Tu as un homme en or, mais cela tu le sais depuis longtemps... J'adore l'idée du chauffage sauf que le 12 août, c'est encore l'été! J'ai vu ton mail, je te répondrai demain parce que j'ai rédigé un long billet aujourd'hui, et ma main n'aime pas cela! (Si elle savait comme je m'en fiche!) Bisou et à très vite