Un mercredi superlatif, deux thés mystérieux

Il fait vraiment un temps d’automne aujourd’hui, entre pluie qui colle et brèves éclaircies. Il ne fait pas froid par contre, c’est toujours cela.Mon projet de départ était la relecture de ce livre, suite à un commentaire de Kris.Onze ans déjà qu’à eu lieu cette superbe exposition, je buvais déjà du thé mais en simple consommatrice, et à l’occidentale. J’avais donc lu ce livre en néophyte, j’étais comme un buvard, je ne connaissais rien des cérémonies sauf celle du thé au Magreb et la masse d’informations pénétrait en moi comme le plus fougueux des thés. Chaque chapitre était écrit par un(e) spécialiste alors qu’à l’époque je me serais bien contentée d’un "généraliste" tant mon ignorance était grande à cette époque. Ce projet s’est interrompu par l’irruption dans ce lieu sacré de Xavier tenant à la main ce colis, il avait commandé des thés à mon amie Lingling.Et les voilà ! 8 sachets d’Alishan, le thé préféré de mon gourmet de mari, et quand il aime, il ne compte pas… Il y a 2 thés différents dans cette boîte aux trésors, et malheureusement les indications sur les sachets ne nous ont pas beaucoup aidés. Je les appellerai donc Alishan 1 et Alishan 2 en attendant d'en savoir plus!Je dépose 5g de feuilles dans chaque coupelle. Le thé Alishan 1 a l’air plus foncé et dégage un parfum fruité. Le thé Alishan 2 semble présenter plus de tiges et dégage un parfum plus fleuri. Je vais donc essayer une dégustation comparative… Alishan 1 après un rinçage immédiat. Le parfum est boisé, je n’y retrouve pas celui des feuilles sèches.Idem avec le Alishan 2. Ici le parfum correspond en plus fort à celui des feuilles sèches. Première infusion, aucune différence de couleur entre les 2, mais une saveur légèrement plus boisée pour le premier. Les feuilles du Alishan 1 ont l’air plus développées tandis que l’autre montre plus de branches. Même constatation au niveau de l’infusion : couleur presque identique mais la saveur du Alishan 2 est plus douce. Les feuilles continuent à se développer, elles sont déjà assez grandes. Infusion suivante, et tout à coup à l’émotion gustative présente dès le départ, se superposent un tas d’images qui s’imposent à moi, celles de mon voyage dans cette île dont je suis tombée amoureuse et qui me manque ! Il n’est plus question de décortiquer ce que je goûte et ce que j’observe, mais de me laisser bercer par ces souvenirs forts qui ne me quittent pas. D’autant que mon mari veut aussi déguster ces 2 thés pour voir s’il reconnaît celui que nous avons bu ce matin en grande théière, eh oui, nous n’avons pas résisté ! Je lui sers donc un bol de chacun des thés. Après avoir observé les feuilles, il goûte à nouveau chacun des bols… et a reconnu le thé du matin, je dis BRAVO. Et c’est là que la dégustation devint ludique, il me demande de mélanger les bols pour voir s’il peut encore reconnaître le thé et effectivement, ce fut une réussite. Les infusions se succèdent, je suis impressionnée par ces saveurs qui évoluent vers plus de douceur tout en restant très présente, des fruits secs pour le premier, du beurre pour le second. Tout en observant mon mari, je vois cette carte en arrière-plan. Je veux aller à Alishan au printemps et j’espère y emmener mon mari, ce n’est pas encore gagné mais je crois que ce n’est pas désespéré… Le soleil est revenu, Xavier s’en va au jardin ravi de cette expérience nouvelle pour lui. J’infuse une fois de plus ces feuilles magiques mais après au moins 10 infusions, elles se sont épuisées, aussi bien l’un que l’autre thé. Les feuilles du Alishan 1 : pour la plupart le bourgeon et 3 feuilles. Pour le Alishan 2, il y a plus de feuilles détachées. C’est avec émotion que je regarde une dernière fois ces feuilles en m’imaginant dans ces plantations parmi les cueilleuses aux doigts de fée… Encore une belle expérience, merci ma chère Lingling, j’espère qu’il en restera pour ton retour en Belgique en … janvier !