Une fabuleuse après-midi de voyage

C'est une pluie battante qui m'a réveillée ce matin, le genre de temps qui donne envie de replonger sous la couette ou de ne pas la quitter. Mais Taiwan m'attend et je ne veux pas rater cela. Au moment de rejoindre la gare qui ne se trouve qu'à 600 mètres de la maison, la pluie a redoublé d'intensité, j'ai donc pris ma voiture! Heureusement le train n'avait pas de retard parce que du côté de la bestemming Brussel, impossible de s'abriter, cette superbe petite gare si typique comme les aimait tant Paul Delvaux est fermée depuis belle lurette et, pire, elle se dégrade de plus en plus, il y aurait pourtant eu de quoi faire un très joli salon de thé...

 Je dois donc prendre mon billet dans le train, et là premier fou rire, la machine ne veut rien savoir! Je suis tombée sur un contrôleur au sens de l'humour bien particulier, il commence à caresser cette récalcitrante... et ça a marché!  Une correspondance Gare du Nord et me voilà en route pour Berchem-Antwerpen où se trouve un petit coin de la Belle-Ile. Durant le trajet, je ne suis déjà plus ici, des tas d'images de mon pays de cœur, des regards, des rencontres magiques humaines et gustatives. Ma chère Cathy m'attend à la gare avec son grand sourire, on s'est à peine croisées à Tea World, aujourd'hui nous aurons plus de temps pour papoter.

Premier arrêt pour se sustenter avec l'Escaut en toile de fond et un ciel à la Jacques Brel sauf qu'ici, il ne pleut plus. Au menu, pour Cathy des croquettes de crevettes... dissociées: d'un côté les bêtes, de l'autre les croquettes. Et pour moi, les premières moules de l'année, un vrai délice (et une pensée pour ma filleule, c’est quand tu veux, elles valent le détour!). Moments joyeux d'échanges sur la vie, notre passion et ces mille choses dont peuvent parler des filles... Le temps passe très vite et nous arrivons dans la rue qui abrite ce petit coin de Taiwan, c'est au numéro 12, sauf que dans cette rue, il y en a deux, je n’ai pas très bien saisi pourquoi. Bonheur de revoir Mei et son mari, on se l’était promis. Ici, nous sommes vraiment là-bas, tout nous l’indique ainsi que la chaleur de nos hôtes. 

Cela commence très fort par la présentation de ces chawan superbes, je suis déjà en transe… je trouve qu’il y en a un qui jure, il serait bien mieux chez moi.

En voilà un autre, tout à fait particulier, la terre a été mélangée à du thé et la technique est celle des "poils de lapin".

Stav, un ami de Cathy et maître de thé Urasenke nous explique les particularités de ce bol. Je ne vais pas en dire plus ici de peur d’être imprécise, je ne suis pas certaine d’avoir tout bien compris, il faut dire que Mei parle anglais et néerlandais mélangés, que je suis francophone et peu douée en langues, heureusement Cathy a fait l’interprète. Mais on se reverra et je me ferai réexpliquer. Je peux seulement préciser que ce chawan dans la chanoyu ne se passe pas "de la main à la main" mais se pose sur un socle soit en laque soit en bois naturel.

 Première surprise pour moi, cette théière en argent. Mei nous explique que c’est la folie pour le moment à Taiwan et au Japon, mais celle-ci ne vient pas de là-bas.

Mei commence l’atelier par l’histoire du thé, que j’écoute tout en admirant cette jarre.

 J’ai appris que l’idéogramme Thé, légèrement différent de l’actuel,

apparait pour la première fois 2600 ans avant Jésus-Christ .dans un dictionnaire.

Dont voici une parmi des centaines de pages. Même si je ne comprends pas tout, j’éprouve un vrai plaisir à écouter Mei, tellement expressive, une vraie conteuse.

Premier thé, un Anji Bai Cha (Anji White). Les feuilles sèches sont superbes et dégagent un parfum très végétal. Je ne vais pas le décrire plus en détail j’en ai déjà parlé à plusieurs reprises, entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2010/06/la-distraction-parfois-du-tres-bon.html

Je voudrais seulement rendre compte de ce que nous avons vécu.

 Après avoir expliqué la symbolique du zhong, Mei répartit les feuilles dedans

avant d’y verser l’eau, avec des gestes harmonieux, reposants.

 Vient maintenant la dégustation de ce nectar : de gauche à droite, Chris, Stav et Cathy qui s’applique à reproduire les gestes de Mei, ce n’est pas si simple d’employer celui-ci pour la première fois.

Encore quelques infos sur la cueillette de ces belles.

Maintenant complètement développées.

 Le devoir accompli, elles se reposent.

Nous quittons maintenant la Chine continentale pour Formose. Mais la suite de ce fabuleux voyage sera pour demain. Les émotions gustatives intenses de cet après-midi, les retrouvailles chaleureuses avec Cathy, la rencontre avec Chris et Stav, 2 autres passionnés de thé japonais, et la magie des paroles de Mei, mon mari veut tout savoir, je lui en donne la primeur. Merci chère Cathy d’avoir initié cela, j’ai réalisé un superbe voyage au pays des saveurs et de l’amitié. Et pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les activités de Mei, c’est ici : www.chinese-tea-arts.com