Ma première tâche a été de soigner ce superbe bouquet en pensant à ma
généreuse donatrice, l’adorable gamine et au sale gosse qui sont
indéfectiblement liés dans mon cœur.
En étant sur la terrasse, j’ai eu une
irrépressible envie de… Pu Er, curieux, curieux mais vu le temps, j’ai préféré
un thé plus de saison : un Matcha tonique
de chez Tamayura. Tout en fouettant énergiquement cette belle mousse de
jade, j’ai vu que la boîte était de plus en plus remplie de vide, il faudra que
je sorte la nouvelle du congélateur…
En savourant chaque gorgée de ce
liquide pas si liquide que cela, j’écoute une fois encore cette musique si
envoûtante en fixant l’image de cette stèle sur laquelle est gravée Le
souffle du zen. Tous ces morceaux sauf un ont été enregistrés dans la
nature, à côté de différents temples. C’est vraiment une musique qui me parle,
et des images me reviennent à l’esprit comme autant de beaux souvenirs :
j’ai découvert cette musique en découvrant la Tea Box de Lydia Gautier,
un cadeau de ma chère Fanou. J’en ai parlé emballée à Lune, elle aussi avait
craqué et elle m’a offert ce disque. Merci à vous deux… (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/04/je-nai-pas-pu-y-resister.html)
D’un souvenir à l’autre, je repense à mon chawan et à ma famille du thé, encore
de bons moments avec Josiane et Jean-Pierre que j’espère revoir très vite à l’Institut
du Thé, Nadia nous a envoyé le programme 2012-2013… J’aime ces moments
où même complètement dans l’instant, le passé heureux s’invite. (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/06/le-lendemain-de-la-veille.html).
Il fait très chaud aujourd’hui, un thé glacé sera bienvenu, je choisis une de
mes dernières acquisitions que j’ai choisie pour son titre, On va
se revoir de ThéÔdor.
J’étais un peu dubitative, d’habitude je
prépare le thé à la menthe avec la menthe fraîche de mon jardin.
Les
feuilles infusées embaument et c’est la menthe poivrée qui ressort.
Quand
j’ai vu la couleur de l’infusion, j’ai d’abord cru qu’il était trop corsé. J’avais
un peu peur aussi que la bergamote, que je n’aime pas, soit trop présente. Il
n’en est rien, au contraire elle est incroyablement équilibrée et très fraîche.
Emotion gustative intense… Je vais maintenant découvrir le contenu de ce petit
accordéon, j’aime cette façon ludique de présenter les choses. Ce thé fait
partie du Carnet d’Opinions de l’insolent parisien.
Ce thé vert appartient à la série L’Utopie dont la définition très personnelle, qui ne figure
encore dans aucun dictionnaire, est : "Trait de caractère typiquement,
évoquant ses conceptions imaginaires à vouloir fuir le quotidien, s’imaginer
autrement et rêver d’ailleurs. Les thés de l’Utopie nous font parcourir le
monde, à travers des plantes et des sensations de nulle et autre part."
Ici, rien d’impertinent, que du contraire, ce texte me parle.
Passons
maintenant à l’analyse de ce titre qui a déterminé mon "achat
compulsif ": "J’aime l’idée de conclure une entrevue par certains mots,
piquants comme le poivre, sucrés comme un bon thé à la menthe et dont mon
interlocuteur ne sait jamais vraiment dans quel sens le prendre. "On va
se revoir…" Est-ce la promesse ou l’expression d’une envie sincère de
renouveler ce rendez-vous passé ou bien simplement la menace voilée d’une vengeance
future ? Je vous laisse le soin d’y penser…" Je reconnais bien dans la fin du texte
la griffe de l'Insolent… Par contre, je suis étonnée par la
température de l’eau : 90°, il faudra que le créateur m’explique…
Après-midi, thé et lecture sur la terrasse.
Malgré un ciel menaçant.
C’est Mich qui m’a prêté ce livre et la 4e de couverture m’intrigue,
par contre la couverture m’inspire… Je l’ai lu d’une traite, l’auteur s’est
basé sur un fait-divers pour construire son récit. Ce que j’ai aimé d’abord,
c’est son style : il arrive à rendre presque sympathique cet homme tout à
fait quelconque, fade pour qui la routine est érigée en système. Métro, boulot,
dodo est un euphémisme ici. Tics saugrenus et un peu tordus de vieux garçon,
comme par exemple une règle pour mesurer les niveaux de la bouteille de jus de
fruits ! Il connaît par cœur tout ce que contiennent sa maison et
particulièrement le frigidaire. Alors quand il s’aperçoit que des choses
disparaissent, il en est malade et décide d’installer une webcam dans sa
cuisine. De son lieu de travail, il pourra épier ce qui s’y passe. Il découvre
alors qu’une femme se déplace tranquillement dans son appartement comme si elle
était chez elle. Une femme dont on comprend que la vie n’a pas été tendre avec
elle, une SDF qui y a trouvé refuge. On ne connaîtra jamais son nom mais on la
voit préparer entre autres du riz et du thé comme si elle était chez elle. Je
ne parlerai pas de la fin, j’ai aimé cette histoire à 2 voix de 2 solitudes,
comme une expérience de vie à deux séparée mais ce livre m’a troublée. Derrière
l’anecdotique très sobrement décrit, l’auteur suggère plus qu’il n’explique, on
retrouve les grands thèmes de notre société : l’individualisme, la
solitude morale, le malaise social et ces 2 êtres faibles, handicapés des
sentiments et pourtant... Par contre, j’ai aimé les passages décrivant cette
maison-refuge, la mémoire des lieux indispensables à cette femme qui a réussi à
vivre dans cette maison, cachée dans le placard d’une pièce dont on ne se sert
plus. Merci Mich pour ces belles heures passées grâce à toi.
Le ciel
commence à déverser son trop-plein d’eau, il est temps de rentrer, cela tombe
bien, j’ai terminé et le livre et la carafe.
Je réintègre mon cocon et en
voyant mes capteurs de rêves
d’autres belles images s’imposent à moi.
J’aime cette superbe légende indienne dont j’ai déjà parlé entre autres ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/12/thodor-bellecour-encore-un-coup-de.html.
Après le souper et un long coup de téléphone, je retrouve mon cocon.
Le
ciel est rougeoyant maintenant, il me fait un peu penser à ces ciels des tropiques, il faut
dire qu’il a fait 30°, presque tropical.
J’ai bu beaucoup de thés toute la
journée, je vais donc passer à ce mélange de fruits, un autre péché mignon découvert la semaine dernière
à la Magie
du Thé.
Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il y a non seulement
à boire mais aussi à manger.
Pendant que la tisane infuse, j’admire ce
ciel flamboyant mais couvert, je ne verrai pas les étoiles ce soir.
Et
tout en savourant le liquide et le solide, j’écoute une autre musique
envoûtante en pensant à ma Guerrière du Sud et aux liens très forts qui nous
unissent particulièrement ces jours-ci, douloureux. Merci pour tout chère Maria.Et je le répète: l’adorable
gamine et le sale gosse sont dans mon cœur à jamais.
4 commentaires:
Je me suis faite discrète, le thé me posant un problème...
Passant chez toi ce jour, je lis ton écoute, il se fait que j'ai écouté ce disque plusieurs fois aujourd'hui.
Quant à "Nagasaki", ce court livre m'a également interpellée.
Très cordialement - Lune
Très beau billet Francine, j'espère qu'"On va se revoir" très bienôt!
Je vous embrasse
Chère Francine,
Que ce bel attrapeur de rêves de mon continent fasse le nécessaire ce soir, pour chasser ce mauvais rêve dans lequel parfois la vie semble basculer.
Et on dit à la lumière avec désir et espoir, mais oui, "on va se revoir".
Bonne nuit chère Francine, vous êtes dans mon coeur également.
María
@ Lune: heureuse de te revoir! Problème avec le thé? Est-ce le même que quand on s'est rencontrées?
Quant à la musique, je pense à toi chaque fois que je l'écoute.
@ Charlotte: MERCI à toi, ton voeu a été exaucé...
@ Maria: Pour hier, c'était encore un grand point d'interrogation, ce soir c'est fait, grâce à toi...
Merci pour cela
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