mercredi 15 août 2012

Une journée plus souriante

Ce matin, je me suis réveillée un peu plus reposée. En allant saluer la Nature sur ma terrasse, une phrase m’est revenue, si ma mémoire ne me trahit pas, elle est soit de Victor Hugo soit de Balzac : L’espoir est une mémoire qui désire
Ma première tâche a été de soigner ce superbe bouquet en pensant à ma généreuse donatrice, l’adorable gamine et au sale gosse qui sont indéfectiblement liés dans mon cœur.
 En étant sur la terrasse, j’ai eu une irrépressible envie de… Pu Er, curieux, curieux mais vu le temps, j’ai préféré un thé plus de saison : un Matcha tonique de chez Tamayura. Tout en fouettant énergiquement cette belle mousse de jade, j’ai vu que la boîte était de plus en plus remplie de vide, il faudra que je sorte la nouvelle du congélateur…
En savourant chaque gorgée de ce liquide pas si liquide que cela, j’écoute une fois encore cette musique si envoûtante en fixant l’image de cette stèle sur laquelle est gravée Le souffle du zen. Tous ces morceaux sauf un ont été enregistrés dans la nature, à côté de différents temples. C’est vraiment une musique qui me parle, et des images me reviennent à l’esprit comme autant de beaux souvenirs : j’ai découvert cette musique en découvrant la Tea Box de Lydia Gautier, un cadeau de ma chère Fanou. J’en ai parlé emballée à Lune, elle aussi avait craqué et elle m’a offert ce disque. Merci à vous deux… (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/04/je-nai-pas-pu-y-resister.html) D’un souvenir à l’autre, je repense à mon chawan et à ma famille du thé, encore de bons moments avec Josiane et Jean-Pierre que j’espère revoir très vite à l’Institut du Thé, Nadia nous a envoyé le programme 2012-2013… J’aime ces moments où même complètement dans l’instant, le passé heureux s’invite.  (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/06/le-lendemain-de-la-veille.html). Il fait très chaud aujourd’hui, un thé glacé sera bienvenu, je choisis une de mes dernières acquisitions que j’ai choisie pour son titre, On va se revoir de ThéÔdor.
J’étais un peu dubitative, d’habitude je prépare le thé à la menthe avec la menthe fraîche de mon jardin.
 Les feuilles infusées embaument et c’est la menthe poivrée qui ressort.
Quand j’ai vu la couleur de l’infusion, j’ai d’abord cru qu’il était trop corsé. J’avais un peu peur aussi que la bergamote, que je n’aime pas, soit trop présente. Il n’en est rien, au contraire elle est incroyablement équilibrée et très fraîche. Emotion gustative intense… Je vais maintenant découvrir le contenu de ce petit accordéon, j’aime cette façon ludique de présenter les choses. Ce thé fait partie du Carnet d’Opinions de l’insolent parisien.
 Ce thé vert appartient à la série L’Utopie dont la définition très personnelle, qui ne figure encore dans aucun dictionnaire, est : "Trait de caractère typiquement, évoquant ses conceptions imaginaires à vouloir fuir le quotidien, s’imaginer autrement et rêver d’ailleurs. Les thés de l’Utopie nous font parcourir le monde, à travers des plantes et des sensations de nulle et autre part." Ici, rien d’impertinent, que du contraire, ce texte me parle.
Passons maintenant à l’analyse de ce titre qui a déterminé mon "achat compulsif ": "J’aime l’idée de conclure une entrevue par certains mots, piquants comme le poivre, sucrés comme un bon thé à la menthe et dont mon interlocuteur ne sait jamais vraiment dans quel sens le prendre. "On va se revoir…" Est-ce la promesse ou l’expression d’une envie sincère de renouveler ce rendez-vous passé ou bien simplement la menace voilée d’une vengeance future ? Je vous laisse le soin d’y penser…"  Je reconnais bien dans la fin du texte la griffe de l'Insolent… Par contre, je suis étonnée par la température de l’eau : 90°, il faudra que le créateur m’explique…
Après-midi, thé et lecture sur la terrasse.
Malgré un ciel menaçant.
C’est Mich qui m’a prêté ce livre et la 4e de couverture m’intrigue, par contre la couverture m’inspire… Je l’ai lu d’une traite, l’auteur s’est basé sur un fait-divers pour construire son récit. Ce que j’ai aimé d’abord, c’est son style : il arrive à rendre presque sympathique cet homme tout à fait quelconque, fade pour qui la routine est érigée en système. Métro, boulot, dodo est un euphémisme ici. Tics saugrenus et un peu tordus de vieux garçon, comme par exemple une règle pour mesurer les niveaux de la bouteille de jus de fruits ! Il connaît par cœur tout ce que contiennent sa maison et particulièrement le frigidaire. Alors quand il s’aperçoit que des choses disparaissent, il en est malade et décide d’installer une webcam dans sa cuisine. De son lieu de travail, il pourra épier ce qui s’y passe. Il découvre alors qu’une femme se déplace tranquillement dans son appartement comme si elle était chez elle. Une femme dont on comprend que la vie n’a pas été tendre avec elle, une SDF qui y a trouvé refuge. On ne connaîtra jamais son nom mais on la voit préparer entre autres du riz et du thé comme si elle était chez elle. Je ne parlerai pas de la fin, j’ai aimé cette histoire à 2 voix de 2 solitudes, comme une expérience de vie à deux séparée mais ce livre m’a troublée. Derrière l’anecdotique très sobrement décrit, l’auteur suggère plus qu’il n’explique, on retrouve les grands thèmes de notre société : l’individualisme, la solitude morale, le malaise social et ces 2 êtres faibles, handicapés des sentiments et pourtant... Par contre, j’ai aimé les passages décrivant cette maison-refuge, la mémoire des lieux indispensables à cette femme qui a réussi à vivre dans cette maison, cachée dans le placard d’une pièce dont on ne se sert plus. Merci Mich pour ces belles heures passées grâce à toi.
 Le ciel commence à déverser son trop-plein d’eau, il est temps de rentrer, cela tombe bien, j’ai terminé et le livre et la carafe.
Je réintègre mon cocon et en voyant mes capteurs de rêves
 d’autres belles images s’imposent à moi. J’aime cette superbe légende indienne dont j’ai déjà parlé entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/12/thodor-bellecour-encore-un-coup-de.html. Après le souper et un long coup de téléphone, je retrouve mon cocon.
Le ciel est rougeoyant maintenant, il me fait un peu penser à ces ciels des tropiques, il faut dire qu’il a fait 30°, presque tropical.
J’ai bu beaucoup de thés toute la journée, je vais donc passer à ce mélange de fruits, un autre péché mignon découvert la semaine dernière à la Magie du Thé.
Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il y a non seulement à boire mais aussi à manger.
Pendant que la tisane infuse, j’admire ce ciel flamboyant mais couvert, je ne verrai pas les étoiles ce soir.
Et tout en savourant le liquide et le solide, j’écoute une autre musique envoûtante en pensant à ma Guerrière du Sud et aux liens très forts qui nous unissent particulièrement ces jours-ci, douloureux. Merci pour tout chère Maria.Et je le répète: l’adorable gamine et le sale gosse sont dans mon cœur à jamais.   

4 commentaires:

Lune a dit…

Je me suis faite discrète, le thé me posant un problème...
Passant chez toi ce jour, je lis ton écoute, il se fait que j'ai écouté ce disque plusieurs fois aujourd'hui.
Quant à "Nagasaki", ce court livre m'a également interpellée.
Très cordialement - Lune

Charlotte a dit…

Très beau billet Francine, j'espère qu'"On va se revoir" très bienôt!
Je vous embrasse

María del Sur a dit…

Chère Francine,
Que ce bel attrapeur de rêves de mon continent fasse le nécessaire ce soir, pour chasser ce mauvais rêve dans lequel parfois la vie semble basculer.
Et on dit à la lumière avec désir et espoir, mais oui, "on va se revoir".
Bonne nuit chère Francine, vous êtes dans mon coeur également.
María

Francine a dit…

@ Lune: heureuse de te revoir! Problème avec le thé? Est-ce le même que quand on s'est rencontrées?
Quant à la musique, je pense à toi chaque fois que je l'écoute.

@ Charlotte: MERCI à toi, ton voeu a été exaucé...

@ Maria: Pour hier, c'était encore un grand point d'interrogation, ce soir c'est fait, grâce à toi...
Merci pour cela