Ce matin, avant de continuer à infuser LES feuilles, j'ai aéré
très brièvement mon cocon, combien de temps va-t-elle tenir ?
Ce qui me frappe est ce silence épais, lourd. Je reviens à
l'essentiel.
Et elles, quand s'arrêteront-elles ?
La
lumière de ce soleil d'hiver donne tout à coup un peu de vie à ce
paysage transformé.
Dans la tasse, une couleur acajou brillante
et des saveurs subtiles. Les passages se suivent, la liqueur se fait
moins épaisse mais toujours aussi vivifiante,
ces vieilles
feuilles dégagent vraiment un QI puissant. Certains de nos échanges
d'hier me reviennent en mémoire, douces rétrolfactions...
Malgré un nombre incalculable d'infusions, elles sont loin d'avoir
tout donné, je les laisse se reposer pendant que je vais préparer
le repas.
Pendant tout le dîner nous admirons comme un ballet le
va-et-vient incessant de ces oiseaux, ils sont tous au rendez-vous
sauf les bouvreuils.
Des pas dans la neige, il faut
approvisionner ce restaurant aussi.
Le seul bonhomme de neige
qui supporte la chaleur, bien plus que cette froidure !
Et
toujours cette superbe lumière mais il fait vraiment glacial.
C'est avec ce Pu
Er
sans fin que je vais me réchauffer.
Le breuvage devient
légèrement plus clair à présent mais les saveurs sont toujours
présentes où domine celle de camphre.
Je ne sais combien de
fois l'eau a réveillé ces belles mais ce qui est certain c'est
qu'elles ont encore des choses douces à offrir... je les laisse un
temps, j'ai envie de lire.
Mon thé de lecture, un Yunnan
vert griffé
Terre
de Chine
et 3 petits livres, petits par la taille et le nombre de pages pas
pour le contenu. Après l'extase du thé, celle des mots...
Après le souper, retour dans ma pièce préférée. Les belles
attendent mais cette fois c'est la fin, elles ont tout donné.
Sans l'une, les autres seraient restées figées.
Beaucoup
d'émotions en admirant ces vieilles dames, cette brique a quelque
chose de magique, elle évolue vraiment, vers des saveurs plus
complexes, j'ai pénétré ici dans l'âme du thé...
Un dernier
regard aussi sur les branches du charme déguisées, et je vais
m'écraser devant la télé pour regarder ... La mélodie du Bonheur
(pour la énième fois), mon mari m'a demandé si je n'étais retombée en enfance, mais que nenni, j'ai gardé mon âme d'enfant!
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