jeudi 12 février 2015

Fonds de boîtes et fin de visite

Le jour dormait encore quand je me suis réveillée à une heure très inhabituelle pour moi. Je suis restée un long moment dans la pénombre de mon cocon attendant qu'il se lève.
Il était encore dans les brumes du sommeil, ce grand mystère. Une chanson de mes années guides m'a traversé l'esprit: "Brume, brume grise et ouatée, (...) grise brume du nord" C'est un chant qui évoque la guerre... lointaine ? Que nenni, elle fait rage à 3 heures d'ici.
Seul l'éclairage de l'avenue donnait des touches de lumière blafarde. "Mais un matin dans la lumière se réveillera notre terre, alors les gars du nord, (...) oubliant la haine, tous ensemble unis et forts nous rebâtirons dans l'effort". Ou pas ! Mais que faire ?...
Revenir à mes marottes... : vider la boîte de ce Bonaparte n°40 griffé Lupicia, dont j'ai parlé ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/dernier-dimanche-du-mois-que-du-bonheur.html.
Laisser la musique envahir la pièce tandis que le thé infuse.
Puis quasi religieusement savourer ce breuvage, tous les sens en éveil : la vue pour la couleur de l'infusion, l'odorat pour le parfum, l'ouïe pour les voix, le goût pour les saveurs, le toucher en entourant la porcelaine. Vivre intensément l'instant dans ces moments hors du temps.
Assister au lever du jour
en constatant que l'hiver a laissé ses marques : le givre sur les branches dénudées et sur les parterres.
Admirer une dernière fois ces belles avant que leur destin se poursuive.
Prendre l'air vivifiant mais très froid,
Le givre tient toujours
  où que mon regard se pose.
Retour à l'essentiel avec un O Bancha griffé ThéÔdor
comme thé de lecture, infusé dans cette beauté japonaise.
J'en étais restée aux objets laqués, je sais maintenant à quoi servent ces objets bizarres, ce sont des récipients à saké. La seule réflexion que cela m'inspire est comment marier cette boisson au chocolat ?... non, je ne suis pas saoule, j'en reparlerai très bientôt ! Si le chocolat fait partie de mes drogues, je n'ai bu qu'une fois du saké, j'ai failli m'étrangler tellement j'ai trouvé cela fort, et estomaquée quand le serveur m'a fait voir en rigolant, le fond du bol ! Retour dans ce lieu empreint de beauté.
Je n'ai pas été touchée par les objets en métal exposés,
aux exceptions notoires des tetsubin et
ce superbe chagama utilisé pour le Chanoyu.
J'arrive presque au bout du parcours, avec les peintures,
Il s'agit d'un ex-voto sur lequel les Shintoïstes inscrivaient leurs prières ou leurs vœux. Je me suis longtemps attardée sur ce tableau, ressentant ici aussi une forte émotion esthétique, j'ai eu l'impression de sentir l'artiste réalisant son œuvre, j'en ai été tellement bouleversée que je n'ai pas pris attention aux autres peintures. Je me demande quelle est la signification des caractères, mais j'en connais une qui va certainement m'éclairer... Déjà merci chère Cathy !
Je terminerai en beauté par ce chapitre consacré à cette matière que j'aime. Pour moi, les objets en bois donnent la vie éternelle à ces cathédrales naturelles, les arbres. Vivants, ils offrent leur énergie, un Qi puissant, qui régénère, et cette énergie se prolonge grâce au travail de ces hommes qui, en vrais artistes, continuent à leur donner une âme.
A commencer par cette merveille appelée naga-hibachi ; c'est un brasero dont l'intérieur supporte une structure en cuivre pour faire brûler le charbon de bois destiné à chauffer l'eau du testubin. Je me demande encore ce que contenaient les tiroirs. Je verrais très bien cet objet dans mon salon bleu-thé...
C'est dans le salon du premier étage que j'ai senti physiquement la force du bois, il y en avait partout à commencer par ces meubles art-déco très sobres...
Bien en évidence sur une des étagères, un yagen utilisé en phytothérapie. Il est composé d'une roue qui sert à broyer les plantes dans ce récipient en forme de bateau.
Ici un établi sur lequel l'artisan laquait les objets à l'aide des instruments qui manifestement ont beaucoup servi depuis le XIXe siècle... J'ai apprécié le commentaire du livre : "The traces of their work look strangely like an abstract painting" et je n'ai pas eu besoin de mon dictionnaire pour le comprendre...
Un immense regret face à ce meuble... J'ai eu l'occasion d'en acheter un tout pareil, ancien lui aussi. Je voulais le mettre dans mon salon bleu-thé mais malheureusement j'ai dû y renoncer, il était trop volumineux pour la pièce. Ici se termine la visite guidée et très orientée d'un lieu que je fréquenterai encore souvent,
l'Institut est aussi un centre d'études et de recherches, plusieurs bibliothèques contiennent des trésors qui me permettront de parfaire mes connaissances jusqu'ici assez limitées. Il faut aussi que je me familiarise avec ces noms étranges en me constituant un lexique.
Et en regardant le billet du jour, ces mots pourraient s'appliquer à l'expression : un nom à coucher dehors...Ce ne sera pas mon cas, fatiguée après cette longue journée, je vais allumer la télé qui est un très bon somnifère naturel... sauf si je suis vraiment captivée, j'ai rendez-vous avec Navarro!
 
 
 

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