mardi 15 septembre 2015

Quatrièmes et dernières Révélations... enfin presque




Début de semaine assez spéciale : ce lundi, dentiste.
Pour m’occuper l’esprit, je prépare déjà le potage de ce midi sauf que, stressée, j’ai oublié de couper la taque… Plus, journée sans thé, le mauvais goût des produits encore dans ma bouche endolorie s’accommoderaient très mal avec les saveurs délicates de ma drogue. 
Ce matin, des envies de jardinage, 
à mon retour de Paris, les cosmos étaient en fin de vie, elles vont aller dans le compost, elles ne sont pas vraiment mortes, elles serviront encore à nourrir la terre où elles ont fleuri. 
Il sera aussi bientôt temps de remiser les signes estivaux et les remplacer par la mangeoire… Un passage en cuisine puis retour aux dernières Révélations, et pas des moindres… Côté thé, seulement du Pu Er shu, je dois encore me badigeonner les gencives, ce qui m’empêche de goûter aux saveurs subtiles des thés ramenés de Paris.
Il y a là de quoi préparer du potage et des gratins, merci chère Fabienne, tu viens quand tu veux partager ton petit cadeau devenu très grand grâce à la générosité de cette Nature que nous aimons. Retour à présent pour les quatrièmes et dernières Révélations : Paris, 12 septembre : j’ai été réveillée par une pluie battante mais c’est sans importance, le Grand Palais a encore des Révélations à me faire. La dame à l’accueil un peu inquiète parce que j’avais réservé une chambre à l’arrière et qu’il n’y en avait plus, me demande si je n’avais pas été dérangée cette nuit par le bruit des ambulances, eh bien non, je n’ai rien entendu, j’ai dormi comme un bébé repu. Rendez-vous  d’abord au Jardin du Petit Palais pour un petit-déjeuner en tête à tête avec l’Insolent. 
Nous nous installons dans le magnifique péristyle du jardin intérieur, la pluie qui tombe maintenant à verse donne un charme particulier à ce lieu magique. Nos échanges le sont aussi. Bien plus que ce thé mal infusé et pourtant nous avons choisi tous les deux un Lapsang Souchong, il y aura bien mieux en face… Il nous faut à présent rejoindre le Grand Palais et pour cela affronter cette pluie qui ne cesse pas, rien qu’en traversant l’avenue Winston Churchill, je suis trempée jusqu’aux os, je n’avais pas prévu ce changement brutal de temps. Au programme aujourd’hui, visite des stands repérés dans le catalogue. Je suis plus que réservée face à autant d’œuvres, tant de stands comme autant d’alcôves étroites. Désagréable impression qu’on a privilégié la quantité au détriment de la mise en évidence des œuvres. Alors mon choix s’est porté sur les matières qui me parlent, particulièrement le bois et le verre, souvenirs d’enfance. Le bois parce que petite fille, j’adorais aller dans l’atelier de mon grand-père ébéniste mais aussi restaurateur de meubles en bois précieux et marqueterie, ou l’art de la patience et d’un savoir-faire pointu. J’ai encore l’odeur de ce lieu chaleureux, j’étais fascinée de voir tomber les copeaux par terre avec lesquels je pouvais jouer en faisant attention de ne pas m’enfoncer d’échardes dans les doigts. Comme ce mot m’était alors complètement inconnu, je pensais qu’il voulait parler d’écharpe jusqu’au jour où un morceau de bois très fin s’est fichée dans mon annulaire, j’ai su alors la différence… Le deuxième est le verre, j’ai le souvenir précis de mon admiration pour un souffleur de verre qui transformait la matière en petits animaux multicolores, et ma tristesse quand ma mère a refusé de m’en acheter un. Bien plus tard, j’ai visité plusieurs fois la cristallerie du Val Saint-Lambert, un des fleurons ex-belges, 
ces vases m’y ont fait penser. 
Je n’avais pas coché celui-ci mais cette œuvre très aérienne m’a fait penser à un ciel constellé d’étoiles. 
En me baladant dans l’allée centrale, je m’arrête un instant en souriant devant cette pièce intitulée Dragon noir, elle m’évoque plutôt des dents de requin. 
Par contre j’aurais aimé caresser celle-ci. 
Une même matière, une même forme et cependant tant de déclinaisons. 
Je me suis arrêtée un peu plus longuement
sur le travail du bambou, j’aimerais m’installer dans ce fauteuil massif
pour rêver face à cette sculpture très fine comme un satellite prêt à m’emmener dans les étoiles. 
Les pièces qui m’ont le plus séduite sont ces fauteuils coréens 
faits de rondins de bois assemblés et polis. 
J’aurais aimé en savoir plus mais il y avait beaucoup de visiteurs dans l’espace réservé à la Corée et toutes les hôtesses étaient occupées. 
Un peu plus loin, un atelier pour enfants m’a replongée dans le temps, moment d’émotions rétrospectives… 
En vrac, 
quelques autres pièces 
qui m’ont attirée
comme ces arbres suspendus dans les airs… Je commence à avoir une petite faim, j’avais projeté d’aller bruncher au Shangri-La mais il tombe encore des cordes, je préfère aller au restaurant du coin...
En regardant cette structure grandiose, une question un peu saugrenue me vient : comment nettoie-t-on tous ces carreaux ?... 
Comme nourriture terrestre, je choisis la salade de légumes bio 
avec un ingrédient non mentionné sur la carte sur lequel j’ai croqué à belles dents, mes gencives encore sensibles n’ont pas aimé du tout!
Vaut mieux se rabattre sur une valeur sûre. 
Je m’apprêtais à quitter la table quand le serveur m’apporte le dessert du jour de la part du patron pour oublier l’incident. 
Un petit passage au club pour déguster le dessert du dessert,  LA trilogie: Petite Ourse, Perseus, Phœnix, et il n’y a pas que moi qui en suis friande… A peine rempli, le plateau est vide, François a fait des heureux à longueur de journée pendant ces 3 jours!  
Je me dirige maintenant vers le stand E14 chaudement recommandé par  Evelyne et François dont j’avais aperçu sur le mur ce qui me parlait déjà. 
Je ne doutais pas de ce qui m’attendait en lisant "(…) la partie de Tenmoku symbolise l’art de l’hospitalité et la partie exprimant la mer qui apparait à mesure que le bol se vide procure l’apaisement de l’esprit." Déjà le Tenmoku me parle, j’avais à l’époque où j’en ai entendu parler pour la première fois fait des recherches : (

), 
j’étais donc heureuse d’en retrouver ici mais après avoir admiré le premier, 
je me suis mise à trembler d’émotion. 
Je retrouvais en bien plus fort, cette émotion esthétique intense déjà ressentie au Musée Cernuschi dans les années 90, bien avant que je sache à quoi servaient ces bols (
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/07/il-y-un-temps-pour-tout-et-je-netais.html
Je suis pétrifiée face à ces merveilles, pas du tout des objets inanimés, je reste un long moment à les contempler, je ne suis plus ici mais dans l’atelier de ce magicien qui en y mettant son âme donne vie à la matière. 
Un charmant jeune homme s’approche alors de moi  en me disant qu’il voit que je suis impressionnée par le travail de l’artiste, 
je lui exprime alors mon émotion intense face à ces splendeurs, il semble touché par mes paroles et sa réponse m’émeut encore plus, il me propose de me présenter l’artiste à l’origine de mon état… 
Je tremble en lui serrant la main, cette main magique. Il accepte à la demande du jeune homme, qui lui a traduit mes paroles, d’immortaliser cet instant. 
Il va de lui-même chercher sa main bleue tout en tendant l’autre, vivantes toutes les deux. Je ne comprends pas très bien ce qui m’arrive, ai-je été dans une autre vie la disciple d’un autre artiste dont la force et l’âme vivent en moi ? Je ne vois pas d’autre explication. 
Je quitte à regret ce lieu, emportant avec moi une dernière image, celle de ces papillons, symboles de l’éphémère… Mais aussi de la transformation, de la métamorphose personnelle. Et c’est certain, en sortant d’ici je ne suis plus tout à fait la même. Je n’ai pas terminé la visite des autres stands mais je veux m’arrêter ici, dans une immense paix intérieure malgré la foule, 
je veux une dernière fois me rapprocher d’un autre symbole, ce Totem-Thé à qui je consacrerai un autre billet, j’ai la grande chance d'un dernier tête-à-tête avec l’Insolent à qui j’ai encore des questions à poser pour l’étoffer. Mais aussi avec Guillaume, cet Être lumineux, et ici il a été question de tout ce qui nous lie à jamais, et que je garde pour moi, pour nous…
C’est ici que se terminent ces 4 jours de Révélations dont je garderai longtemps le souvenir ému, cela m’aidera à affronter des jours plus sombres. MERCI LA VIE, faite ici de GRANDS BONHEURS.

 

2 commentaires:

sugi a dit…

Bonsoir Francine!
Je suis émerveillée devant les photos des bols!!! Ils sont magnifique!!!!! ^^
Cela donne bien envie de les toucher...et d'en posséder un chez soit! :-)

Belle soirée et bon thé
Sugi

Francine a dit…

A qui le dis-tu !