Aujourd’hui, c’est le dernier jour de l’hiver.
Et le ciel lui fait
honneur, le soleil se réserve pour plus tard, il fait gris et tristounet.
Pas comme hier où nous avons eu de la visite,
le réaménagement du restaurant
plait à la sitelle qui ne s’était plus montrée depuis un certain temps. Après
une matinée à faire du ménage et un début d’après-midi à préparer le
pique-nique de demain, je remonte dans mon cocon.
De ma cave à Pu Er, j’ai
prélevé cette vieille galette achetée en 2008. Je n’y ai plus touché depuis un
certain temps, c’est un Pu Er vert et je le trouvais trop agressif à l’époque.
Comme le vendeur m’avait prévenu en me disant que s’il était trop amer, je
pouvais le laisser continuer à mûrir, j’ai suivi son conseil.
En prélevant quelques feuilles, j’ai
trouvé la galette un peu sèche, assez craquante.
Je lui choisis des ustensiles
de choix et authentiques qui me rappellent de belles et déterminantes rencontres
sur ma voie du thé : le bateau griffé feu Zen Zoo Thesaurus et le beau sourire de Yu
hsin, le petit plateau griffé Thés de Chine et celui qui m’a initiée aux Pu Er avec
modestie et générosité, Vivien à qui je voue une admiration sans borne et enfin
les ustensiles rachetés à ma chère Anne-Marie qui les avait ramenés de Chine. "Objets
inanimés"… qui vont certainement réveiller l’âme du thé. Et toucher la
mienne, comme chaque fois…
Première infusion immédiate pour réveiller les belles endormies et
préparer mon palais…
Et pour faire
participer mes 5 sens, cette superbe musique de là-bas.
Si cette musique
touche mon âme, le thé par contre…
Je continue cependant à infuser ces feuilles,
attendant je ne sais trop quoi...
la liqueur est prend une belle couleur mais la saveur reste trop amère, sans
aucune nuance de goût.
Un dernier essai, j’en suis au cinquième passage. J’espère
qu’elles vont se révéler.
Malheureusement aucune rondeur, je suis déçue.
Peut-être qu’elles réagiraient mieux dans une théière en terre...
J’aurais
peut-être dû suivre le conseil de cette surprenante étiquette… Mais ce soir, je
n’ai pas envie de rire, je pense surtout que le vendeur qui a noté cela ne
connait rien à son métier, c’est vrai que cette maison est surtout réputée pour
ses thés basiques, il en faut pour tous les goûts évidemment mais il faudrait
interdire d’appliquer ces critères à des thés qui bonifient en vieillissant… à
condition qu’ils soient de qualité au départ. Ce soir, j’espérais apercevoir la
lune mais le ciel est bien trop couvert, aucune étoile non plus. Retour dans
mon cocon, j’ai besoin de me calmer après avoir entendu les infos… Et mon choix
est vite fait,
ce sera cette improbable tisane à l'artichaut dont j’ai déjà parlé ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2016/02/jadore-les-annees-bissextiles.html
.
Tandis qu’infusent ces petits "escargots",
je commence
à écouter ce Stabat Mater qui me bouleverse toujours autant.
C’est dans cette tisanière si symbolique - encore un beau cadeau - que
je transvase ce breuvage qui a sur moi un effet très calmant.
Je n’ai pas
encore essayé d’y ajouter quelques feuilles de thé vert comme cela se fait au
Vietnam, cela ne saurait tarder. Petit à
petit, je parviens à retrouver cette sérénité qui m’avait quittée tantôt.
Les feuilles infusées dégagent bien un léger parfum d’artichaut, très prise par
la musique, j’ai un moment oublié l’infusion,
j’en extrais ces deux morceaux
que, curieuse, je croque… il ne manque plus qu’un peu de vinaigrette. Le dernier jour de l’hiver se termine en
beauté, demain sera un autre jour, et je sais déjà qu’il sera très beau !
Circuit court
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Pour Noël, j'ai acheté cette peinture d'Elisabeth Galante, une artiste
peintre et enseignante de Montréal. J'adore ses créations, le jeu des
couleurs et ...
Il y a 2 jours
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