lundi 3 septembre 2018

Pu Er dans la tasse, Pu Er dans les pages, Pu Er dans mon coeur...

Ciel un peu gris pour la rentrée des classes, certains écoliers : enchantés de retrouver les copains et les bancs de l'école, d'autres, sans doute plus inquiets, vont commencer la grande aventure des apprentissages. J'ai un pincement au cœur chaque année à cette période et une pensée émue pour eux tous et pour leurs instits qui, malgré la difficulté , ont choisi le plus beau métier du monde ! Dans une autre vie, je leur disais qu'ils étaient des éveilleurs d'intelligences... chaque enfant apprend à son rythme et donc pas question de proposer systématiquement le menu du jour mais bien celui à la carte pour certains... grande responsabilité ! J'ai gardé jusqu'à la fin de mon autre vie la passion de la transmission, je leur souhaite à eux aussi une carrière très riche… Je veux moi aussi aujourd'hui une journée studieuse. Retour dans ce village perdu au finfond du Yunnan. Une visite, celle d'un riche étranger, va bouleverser la vie de Li-yan et de sa famille. Monsieur Huang, arrivé en voiture avec son jeune fils, vient de Hong Kong, voudrait goûter de leurs thés en vue d'en acheter. La jeune fille, seule à parler mandarin, servira d'interprète sous l'oeil méfiant voire hostile de sa famille. "Tout ce que je veux, c'est acheter du thé, vous en avez ici n'est-ce pas ? Buvons-en mais fait avec de l'eau de source. Avez-vous de l'eau de source ?" Etonnement de la jeune villageoise : "Quelle autre sorte d'eau existe-t-il ? L'eau de pluie ? L'eau du ruisseau ? L'eau de la mare ?" Encore un quiproquo lié à deux mondes différents. "Notre village s'appelle Source de printemps" Le premier thé ne plaît pas au visiteur : "Cela doit être du thé de buissons en terrasses, il aura un arôme monocorde de la première à la dernière infusion. Il n'a pas de Qi, pas de force vitale, pas de richesse".Deuxième thé : "Ecimer les arbres ne donne pas des racines fortes, car elles poussent latéralement en miroir de ce qui est au-dessus du sol.On obtient un arôme doux, mais vide. Je cherche du Pu Er. Vous connaissez le Pu Er ?" Terme inconnu pour eux. Mais quand l'homme parlé d'un thé âgé spécial, amusés les hommes lui proposent alors le thé des vieux arbres de la parcelle du troisième frère, considéré comme sans valeur. Père et fils apprécient : "C'est mieux. Quand les arbres poussent à partir de graines, les racines principales s'étendent sans fin, créant autant de hauteur sous terre qu'au-dessus du sol. J'ai toujurs entendu dire que le thé du mont Nannuo a des caractéristiques spéciales : il est plus floral, son goût en bouche est moyen. Je sens une teinte d'abricot avec une notes de tabac est modérée". Il en extrait quelques feuilles de la théière : "Regarde Fils. L'infusion a redonné aux feuilles leur aspcct originel, souples et épaisses".Père et fils mâchent alors une feuille : "Ce thé brut n'est pas mal, mais j'attends toujours de goûter votre thé âgé. (...) Je possède moi-même des galettes de thé vieilles de 30 ans mais certaines sont encore plus vieilles. Ce sont des antiquités mais elles sont toujours vivantes." 
Avant d'aller plus loin, je veux me préparer du Mao Cha qui dort depuis un certain temps dns cette jolie jarre en porcelaine ramenée de chez Long Jing à Lyon. http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/12/th-et-bouddhisme-lyon-le-1er-jour-de-la.html souvenir, souvenir… 
Forte odeur un peu acre d'écurie à la fois des feuilles sèches 
accentuée après une infusion instantanée pour réveiller les Belles endormies. 
Belle couleur assez pâle mais la saveur... pour être brute, elle est brute ! Un peu trop acre mais surtout sans nuance malheureusement. 
Peut-être ont-elles besoin d'être plus infusées ? Ou auraient-t-elles préféré une théière en terre? 
Deux passages plus tard, toujours aucune amélioration, je renonce à continuer, peut-être ont-elles mal vieilli ? Par contre, pour faire cuire du riz sauvages, cette saveur forte apportera-t-elle un plus ? A essayer. 
Je goûte aussi les feuilles mais je les trouve amères et coriaces. Un tour de jardin pour enlacer mes arbres me fera du bien, comme une récréation. Il fait un peu frisquet, temps d'automne, temps du
Pu Er Je ne vais cependant pas en choisir un autre, ce Mao Cha me reste sur l'estomac... Une dernière citation aussi avant de refermer momentanément ce livre, c'est le père d'abord et un des fils ensuite, amusés, voire moqueurs qui répondent à propos des galettes: "Qui boirait une chose pareille ? (...) Nous cueillons nos feuilles, nous en traitons quelques-unes pour la famille, et elles sont buvables au bout de trois jours. Si nous abandonnions du thé pendant six mois, nous le donnerions à manger aux cochons." La suite plus tard, mais c'est ici que commence vraiment la transformation de la culture du thé, une nouvelle façon de faire qui apportera beaucoup à tout le village et plus encore à Li-yan! 

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