Huit
jours ont passé depuis mon dernier billet, ils ne resterons pas dans
les annales : des douleurs lancinantes malgré les drogues,
aucune envie de rien même pas de thé, et pour ne rien arranger,
retour de l'hiver avec des gelées blanches et aucune lumière, un
moral en berne, sans mes essentiels : thé, musique, lecture, la
vie de larve ne me va pas…
il y a 3 jours, à nouveau la
lumière,
mon cerisier semble n'avoir pas trop souffert du froid
le merisier non plus, il est splendide mais aucun oiseau sur les
branches. Je commence enfin à avoir moins mal et mon visage reprend
forme humaine. Envie de reparler de Qingming à défaut
de reboire du thé, les médiacaments laissent en bouche un goût qui
perturbe encore mon palais
Une légende appelée la Montagne de cendres raconte son origine :
au temps des Royaumes combattants, une concubine du souverain pour
mettre son fils sur le trône poussa le prince héritier au suicide
et fit exiler son cadet. Seuls quelques fidèles le suivirent dont
Jie Zitui. Après 20 ans d'errance, il reconquit son trône et offrit
un fief à ses fidèles mais il oublia de récompenser Jie Zitui. Ce
n'est qu'après que certains de ses fidèles lui firent remarquer son
injustice qu'il décida de le faire rechercher, ce fut peine perdue,
Jie Zitui, déçu par son ingratitude, ne désira pas le revoir et se
retira avec sa mère dans les montagnes Mianshan. Ici aussi les
recherches ne donnèrent rien. Les conseillers donnèrent au roi un
moyen infaillible de le faire sortir de sa cachette : mettre le
feu à la montagne en ne laissant qu'un seul chemin pour échapper
aux flammes. Mais là encore, rien n'y fit, on retrouva la dépouille
de Ji Zitui et de sa mère au pied d'un saule qu'ils avaient en vain
essayé d'escalader pour échapper aux flammes. Le Roi,
inconsolable, fit enterrer son plus fidèle compagnon au pied du
saule.
Il découvrit qu'un morceau de vêtement n'avait pas brûlé
et contenait un poème : "Être prêt à se
sacrifier pour son souverain, n'est-ce pas là le plus haut degré de
la loyauté ? Je l'ai fait dans l'espoir que le roi gouverne de
manière éclairée". Il décréta alors de renommer la
montagne Mianshan du nom de son fidèle ami : Jieshan, y fit
construire un temple et interdit tout feu le jour anniversaire de la
mort de son ami, c'est pour cela que ce jour-là il est coutume de ne
manger que des plats froids. Chaque année à cette date le roi et sa
suite se rendirent au temple pour honorer sa mémoire. Arrivés au
lieu de la sépulture, ils découvrirent que les branches du vieux
saule caciné étaient couvertes de bourgeons. "En contemplant
ce saule ressuscité, Jin Wengong cru reconnaître en lui l'esprit de
Jie Zitui. Il s'avança avec respect et cueillit délicatement un
rameau qu'il fixa dans ses cheveux. Après avoir nettoyé le tombeau
de son ami, Jin Wengong nomma le saule Qing ming, lumière pure, et
décréta que ce jour serait baptisé fête de Qingming. Jin Wengong
conserva toujours le poème de Jie Zitui dans sa manche. Il fut un
bon souverain, droit et juste. (...) Les habitants du pays de Jin, à
chaque jour anniversaire du décès de Jie Zitui, respectèrent
scrupuleusement la consigne de ne pas faire de feu pour honorer sa
mémoire. Chaque foyer préparait de la farine et de la compote de
jujubes, pétrissait le mélange pour lui donner la forme d'un nid
d'hirondelle, et en recouvraient des rameaux de saule qui étaient
ensuite accrochés au-dessus des portes en respect pour l'âme du
défunt."
J'ai déjà un cerisier du Japon
pour fêter Hanami, il y a encore de la place pour accueillir un
saule…
Un passage rapide sur ma terrasse en cette fin d'après-midi, il fait frisquet
mais le soleil ose une timide apparition dans un ciel trop gris. Je
me sens bien mieux enfin ! Vivement demain, je passe la journée
avec ma filleule, hâte d'entendre le récit de sa semaine de mini
vacances à vélo. La vie est belle à nouveau !
Faire connaissance
-
Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
2 commentaires:
Bonjour Francine
Heureuse de te lire, et que tu te sentes mieux; cette année je n'ai pas fêté 'Ohanami' mais ton cerisier va être magnifique :)
Triste histoire mais très joliment décrite et encore de nos jours mise en valeur, comment on peut honorer une âme !
Profites de cette belle journée....
Bises
@ Cathy: mon cerisier s'est très bien acclimaté et il sera bientôt couvert de fleurs de sakura, nous pourrons donc bientôt fêter Ohanami, avec Staf, Chris et Carine qui sera ravie de te revoir…
"Honorer une âme", j'aime cette expression… Je te souhaite une belle journée, bisou
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