Ce vendredi gris et pluvieux sera consacré à la lecture. J’avais terminé la première partie intitulée
Du jardin à la tasse, et même si beaucoup d’informations ne m’étaient pas inconnues, je trouve intéressant de découvrir les nuances apportées par les différents auteurs. Parfois même des précisions précieuses, comme ici ce qui concerne le cultivar :
"Contraction de l’expression cultivated variety, le terme "cultivar" est utilisé pour définir la variété d’une espèce végétale qui est obtenue par hybridation ou mutation (naturelle ou artificielle) et sélectionnée pour ses caractéristiques particulières. Etant donné que ces caractéristiques ne sont pas nécessairement transmissibles par la semence, pour conserver le même bagage génétique, on doit reproduire le cultivar par bouturage." (In Thé, histoire, terroirs, saveurs page 20), j’ai enfin compris exactement en quoi cela consiste. J’ai aussi appris qu’il existait une 3e variété de théier, le Camellia sinensis var. cambodiensis, et cela, je ne l’avais encore lu nulle part ailleurs (voir p. 20).
Je m’apprête maintenant à découvrir la 2e partie
D’un terroir à l’autre. Et comme je vais partir en Chine, il faut trouver un thé de lecture adapté.
Mais d’abord la théière, typiquement chinoise, qui va servir de réceptacle.
J’aime sa forme ronde et bien sûr sa couleur et déjà rien qu’en la regardant, je m’imprègne de ce pays qui a vu naître cette boisson mythique. Après avoir infusé un
Jing Shan cha, je commence ce voyage intellectuel et gustatif. Je découvre un phrase de Lu Yu qui m’a fait bien rire: parlant du thé "soupe" il dit :
"de tels breuvages ne valent pas plus que des rinçures de gouttière et de caniveaux" (p. 39) … voilà qui a le mérite d’être on ne peut plus clair.
J’alterne lecture et écoute de musique, et j’admire une fois encore le détail de ces dahlias comme autant de soleils, qui remplacent celui qui a oublié de se réveiller depuis des jours.
Les pages défilent, les théières successives se vident. J’arrive à présent à la dernière tasse de ce
Jing Shan Cha, et c’est très bien parce qu’il est temps pour moi d’aller préparer le repas.
Un dernier regard à ces superbes feuilles avant de les rendre à la terre.
Me revoilà et pour continuer ma lecture arrêtée juste avant les
Pu Er, j’en choisis un que je vais infuser en théière cette fois.
Le décor est planté, le thé est versé, il dégage ce parfum terreux après la pluie, et la couleur acajou me donne envie d’y goûter : à la force se mêle une certaine douceur sucrée de chocolat, que se passe-t-il ? C’est la première fois que je note cette saveur que j’aime… Et dans ce chapitre aussi j’ai appris que le Pu Er se délocalisait:
"Aujourd’hui, bien que le Pu Er reste principalement un produit du Yunnan, d’autres régions comme le Guangxi, le Guangdong et le nord du Vietnam en produisent aussi". (p. 66) Et là, je dis aïe, aïe, aïe en pensant que les chiens ne font pas des chats… Depuis le début de ma lecture, j’espère trouver de délicieuses expressions ou mots typiquement canadiens mais jusqu’ici rien. Il y a bien eu transvider, synonyme de transvaser, mais inusité de ce côté de l’océan, et voilà que concernant l’intérieur du couvercle du zhong, il est question de
"l’endos qui est utilisé pour sentir les parfums" (p. 74). Jamais entendu ce joli mot, je vais donc voir sa signification dans le dictionnaire, Larousse (2005) l’ignore mais je le trouve dans le Robert avec une signification différente :
"(...) c’est une mention portée au dos d’un titre à ordre", je vous fais grâce de la suite. Très loin donc du couvercle du zhong mais je le retiens, je trouve cela joli et je m’en resservirai ! C’est ici que je termine la lecture de cette partie qui m’a fait voyager en Chine, et de quelle belle manière, je n’ai pas lu les pages consacrées à la description des thés chinois, j’y reviendrai plus tard. Un autre genre de travail m’attend : la relecture du mémoire d’un étudiant de ma chère Lingling consacré à Modiano…
Mais avant cela, petit rituel avant de rendre les feuilles à la terre : les admirer une dernière fois en pensant au travail de ces artistes amoureux de ce qu’ils font avec ces simples" feuilles…
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