samedi 23 juin 2012

La fête des Bateaux-Dragons et un autre Double-Cinq

Il est 6 heures ce matin, heure inhabituelle de lever pour moi mais je dois conduire mon amie à l’aéroport. Le ciel est magnifique et semble promettre une belle journée.
Aujourd’hui, c’est la fête des bateaux-dragons. Cette fête, a lieu le 5e jour du 5e mois lunaire, (le 23 juin cette année) et va conjurer les démons des maladies. Pour cela, certaines pratiques sont nécessaires :

·         la consommation prophylactique de vin soufré (xióng huáng jiǔ, 雄黃酒) — en perte de faveur de nos jours car on a pris conscience qu'il faisait peut-être autant de victimes que les maladies infectieuses qu'il devait éviter ;
  • la confection de petits sachets de tissu (xiāng bāo 香包) remplis d'une poudre censée protéger contre les maladies l'enfant qui le porte au cou ;
  • la décoration de la porte d'entrée avec des herbes protectrices (chāng pú, 菖蒲, et armoise, ài cǎo, 艾草) et l'effigie d'un dieu pourfendeur de démons,Zhong Kui.
La tradition veut que ce jour-là, lorsque le soleil arrive au zénith, l'énergie yang () (celle du couple yin-yang qui est associée à la chaleur et à la lumière) atteigne son apogée. C'est, dit-on, le seul moment de l'année où on peut aisément faire tenir un œuf debout sur sa pointe, jeu auquel se sont exercées avec plus ou moins de bonheur des générations d'enfants chinois. L'eau tirée du puits à ce moment précis serait également dotée de vertus magiques.
Mais la coutume la plus remarquable reste les courses de bateaux en forme de dragons mus par une équipe de rameurs. La légende qui relate l'origine de cette coutume la fait remonter bien avant l'empire, à l'époque des Royaumes combattants (戰國時代). Un ministre du roi de Chu (楚國), Qy Yuan(屈原), poète à ses heures (on connaît effectivement des poèmes qui lui sont attribués), se serait jeté dans la rivière Miluo (汨羅江) de dépit de voir ses conseils négligés et son dévouement au pays mis en doute. Il se serait donc noyé, mais pour pouvoir au moins repêcher son cadavre intact, les riverains qui le tenaient en grande estime auraient jeté dans l'eau du riz emballé dans des feuilles de bambou pour tenir en respect les poissons. On mange encore de nos jours ces feuilles de bambou farcies, appelées zhongi (粽子), pour célébrer la fête.
On pense en général que la coutume des courses de bateaux dragons est originaire du sud du Chang Jiang (長江), et que la légende de Qu Yuan reflète le fait qu'à l'origine la noyade d'un ou de plusieurs participants était requise pour que le rite obtienne le résultat escompté. »
J’ai collationné les informations  sur plusieurs sites Internet qui disent tous la même chose (cela vaut mieux) mais dans les mêmes mots… Quel est l’auteur de base ?... je suis très chatouilleuse à ce sujet. Par contre, je vous renvoie sur le site d’Olivier Schneider qui, avec son talent habituel, décrit aussi cette fête avec de superbes photos. (http://www.puerh.fr/article/zongzi_et_fete_des_bateaux_dragons.htm ). Merci Olivier!
Premier thé du matin, un Dong Ding de chez ThéÔdor. Ce ne pouvait être qu’un Oolong, qui signifie Dragon noir. La légende raconte qu’un jour un passionné de plantes se promenait dans son jardin quand il vit un immense serpent noir qui sortait d’un théier. Il y vit un signe du destin, il cueillit quelques feuilles pour les goûter, il venait d’infuser le premier Oolong.
Je le savoure en pensant à tous ceux qui y sont liés de près ou de loin : ma chère Michelle aux doigts de fée qui a confectionné ce magnifique set ; Guillaume, mon généreux donateur ; les parents de ma chère belle-fille qui m’ont fait découvrir les jardins de ce thé au nom superbe : Brume glacée des sommets ; les cueilleuses évidemment et ceux qui ont transformé les belles. Je pense aussi spécialement à ma petite-fille Sarah, la seule encore en examen, courage ma Zouzou.
Comme on annonce du beau temps, j’infuse à froid un thé vert Danse du Dragon de chez Tchang de Chine.
Parfum dominant de pêche, les fleurs ressemblent à celles de la camomille.
J’ai hâte de goûter cela… si sa saveur est aussi bonne que le parfum qu’il dégage… Après l’aéroport et les courses, retour dans mon cocon.
Un Bi Lo Chun griffé ThéÔdor également.
Infusé à la chinoise cette fois.
Premier ballet aquatique. Joli. et reposant
La première infusion, très pâle, dégage peu de parfum, une saveur fleurie et très légèrement "poivrée".
Deuxième infusion, plus d’agitation dans le verre. Pas de grand changement dans les saveurs.
Le ballet se fait plus lent, les feuilles sont plus développées maintenant.
Par contre la liqueur est plus colorée et la saveur a beaucoup changé, plus végétale et surtout comme légèrement grillée ou fumée. J’aime vraiment ces infusions successives dont la saveur évolue à chaque passage.
Un dernier regard à ces belles qui ont maintenant tout donné, merci les feuilles !
Cet après-midi, le soleil est là, sous un beau ciel bleu avec de beaux nuages blancs.
 Il y a donc le soleil, le thé, la lecture et un bateau. Encore un trésor descendu du grenier, il vient des Seychelles mais je n’ai pas (encore) retrouvé les rames, ce sera sans doute pour mercredi. Et je me plonge une fois encore dans Mythologies et imaginaire du monde chinois, ce livre, magnifiquement illustré, alterne contes, légendes et texte plus informatif, une vraie mine d’or. Je n’ai pas encore tout lu, mais jusqu’ici pas un mot sur le thé… Et je repense à cette fête d’aujourd’hui, appelée aussi Double Cinq.
Mais pour moi, Double Cinq évoque tout autre chose. 10 jeunes filles, pas très "dans le vent" comme on disait alors mais dont les chansons ont marquée la guide que j’étais alors. Ma mémoire me fait défaut mais je me souviens des titres (Viens mon petit gars, Je voudrais aimer, et surtout Ces mains), de bribes de ces chansons et des refrains.
 "Ces mains, ces mains, faites pour travailler demain
Ces mains, enfin, pour rassasier ceux qui ont faim""
pour le refrain.
Et un couplet, qui sans doute m’avait plus marquée que les autres :
"Je tends ces mains à ceux qui en ont besoin
Soif d'amitié, désir de s'épancher
Donner le pain à ceux qui ont froid et faim
Donner l'espoir sans chercher à savoir".

J’ai encore le disque au grenier… Curieuses les méandres de la pensée… je me demande ce qu’elles sont devenues. Après avoir posté ce billet, je terminerai cette superbe journée en me préparant un Tie Kwan Yin, un autre Oolong, une autre belle légende.

6 commentaires:

Claire - Mademoiselle Thé a dit…

Bi Luo Chun et Dong Ding : beau programme. Nous venons de quitter nos amis. Nous revenons chez nous et sous cette pluie battante de Juin (!), un bon Dong Ding en famille nous réchauffera le coeur. A bientôt Francine. Claire

Francine a dit…

Merci Claire, bon Dong Ding. Pour moi, ce soir ce sera un Pu Er. Oui, à bientôt j'espère

Anonyme a dit…

Que j'aime Francine ces vers sur les mains... je les ai recopiés sur le carnet du jour que j'emporte dans mon Sud. Abrazo, La guerrière du Sud

Francine a dit…

Je vais aller rechercher le reste des paroles dans mes chansonniers guide, tu les auras pour partir vers ton sud, bonne soirée Guerrière, biz

Lise a dit…

Merci pour cet article complet!!!

Francine a dit…

Avec plaisir