Il y a des matins où, à
peine réveillée, je sais de quoi j’ai envie. Ce matin, aucun nom ne me vient.
Alors je regarde par la fenêtre, le ciel m’inspirera peut-être. Mais c’est en
regardant cette branche de qu’un nom s’est imposé, ce sera un Houjicha de Tamayura. C’est un thé
qui, curieusement, m’évoque l’automne et même si je ne le bois que le soir, je
fais une exception ici.
J’aime la chaleur de ce breuvage et sa saveur
grillée et légèrement sucrée. Après avoir passé la matinée à travailler avec
mon adorable femme de ménage, retour dans mon cocon pour mon thé d’apéritif
J’ai choisi le Daehsan Nokcha de
ThéÔdor.
Il est à la fois doux et délicat, avec de légères notes de fleurs (mais
lesquelles ?...) Et cette belle couleur soleil en harmonie avec ces
dahlias gigantesques comme 2 soleils.
Et il fait tellement doux dehors
aussi avec ce ciel bleu resplendissant. Après le repas, retour dans mon cocon
pour mon autre activité. J’ai infusé une deuxième fois le Houjicha que j’ai transvasé dans mon biberon. Je n’ai pas levé les
yeux de mon ouvrage, sauf pour biberonner… Cette activité physique qu’est le
tricot permet de laisser l’esprit vagabonder, j’ai entre autres repensé à cette
superbe journée du 26 à Louvain-La-Neuve. Je me retrouve en pensée chez Cha-Hû-Thé où j’ai pu me
réapprovisionner en… Tumsong,
Et
à découvrir le Lingia, griffé ThéÔdor
également. Je n’avais jamais en boire un jour à cause des parfums de
roses, que je ne supporte pas autrement que dans le jardinJe laisse
momentanément le Tumsong que je connais,
je veux apprivoiser le Lingia. Et
connaître son histoire : "Lingia est un des petits domaines de
Darjeeling, aux frontières de l’Inde et du Népal.
C’est
sous l’attention des Gurkas, ethnie en provenance du Népal, que ce Jardin offre
chaque année des feuilles aux parfums que nous ne retrouvons dans aucun autre
thé de Darjeeling. Située entre 850 et 1380 mètres d’altitude, sur une des
vallées les plus éblouissantes du "triangles des 8 sommets", cette
terre est plantée de théiers de la variété "Black China", l’une des
meilleures du monde.
Je l’infuse en théière transparente une
première fois dans le filtre. Et tout en dégustant ce breuvage, je repense aux
beaux moments passé dans ce salon qui fêtera bientôt ses 10 ans d’existence…
que le temps passe vite !
Je vide le contenu du filtre dans la
théière, Tim avait fait pareil mercredi.
Et pendant que les belles se
prélassent, je continue la lecture relative à ce breuvage, j’aime beaucoup les
thés qui me racontent leur histoire, c’est une caractéristique de la Maison ThéÔdor.
"Elle offre au nez et en bouche une tasse unique, aux parfums de roses,
qui en fait un délice. Bénéficiant de conditions climatiques exceptionnelles du
moment, le thé de cette année est à lui seul une promesse du demain, une tasse "Couleur
de Jade", une liqueur tendre, d’une clarté étonnante, qui enveloppe le
palais". Emotions gustatives intenses face à cette deuxième
infusion que j’ai trouvée meilleure que la première ! Et dire que j’ai
failli en faire l’impasse.
La théière est vide à présent, je contemple ces
feuilles qui ont maintenant tout donné. Et voici la fin de cette jolie histoire :
"Partez
à la découverte d’un voyage fabuleux sur les chemins arpentés de Darjeeling,
laissez-vous guider par ces effluves envoûtantes… Vous êtes à Lingia".
Je reprends maintenant mon autre activité, je veux terminer ce pull le
plus vite possible, j’en ai d’autres qui m’attendent… Après le souper, retour
dans mon cocon bien décidée à entamer et terminer la deuxième manche, même si
je ne pourrai aller à Namur demain comme prévu.
Mais à peine les côtes
achevées, une irrépressible envie de Pu Er m’envahit, je ne peux y résister.
C’est avec beaucoup d’émotion que je ressors cette superbe brique d’un Pu
Er, de loin le meilleur que je possède.
Tiges, feuilles et nervures se
mélangent dans un camaïeu de bruns.
Après avoir ébouillanté les
ustensiles, je dépose presque en tremblant, les belles au fond de la théière et
les parois chaudes renvoient déjà ces parfums typiques de sous-bois.
La
première infusion de quelques secondes donne déjà une superbe couleur. Cela
aurait dû être le rinçage des feuilles, mais la tentation était trop forte, impatiente
et gourmande comme je suis, elle a rincé mon palais et réchauffé mon corps.
Au deuxième passage, la couleur ambrée est flamboyante, et que dire des
saveurs, à la fois subtiles et puissantes. En savourant ce nectar, j’ai l’impression
d’être en forêt par un bel après-midi ensoleillé comme aujourd’hui.
Et c’est une odeur très
puissante de feuilles jonchant le sol après la pluie qui se dégage du fond de
la théière.
Pendant le temps de chaque infusion, je
caresse le ventre rond de la belle, ce geste voluptueux me procure une vraie
sensation de bien-être.
Je parviens enfin à faire émerger de ma mémoire
olfactive limitée le nom qui me chatouille le nez depuis le début, c’est l’odeur
du camphre. Ces vieux théiers étaient-ils entourés de camphrier ?
Les
infusions se succèdent que j’accueille avec émotion et gourmandise. Des
souvenirs précis émergent : je me rappelle comme si c’était hier du jour
où mon généreux donateur m’a offert la belle et cette brique exceptionnelle. Elle
a été baptisée comme toutes mes petites Yixing de potier. Elle porte le nom de
ce jour exceptionnel : 29 février… http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/05/beaux-souvenirs-nostalgie-et-esperance.html Merci cher Guillaume pour cette
générosité très … Toi ! Et merci aussi pour cette belle Amitié qui nous
lie depuis si longtemps.
Je suis très émue en évoquant ces souvenirs. C’est
tout naturellement que j’ai envie d’écouter cette musique de méditation. Et
pendant ce temps, je savoure avec toujours autant de bonheur ce parfum qui se
boit.
J’arrive doucement non pas à la fin de ce que les feuilles peuvent
donner, mais à la fin de ce que je peux ingurgiter. J’ai rempli la théière, je
verrai demain ce que va donner cette très longue infusion.