Si on m’avait dit qu’un jour je boirais du Pu Er à pas tout à fait 6 heures du matin, surtout en cette saison
où à cette heure-là il fait encore nuit noire, j’aurais bien ri… et j’aurais eu
tort !
A ma décharge, il s’agit de ce fabuleux thé qui nous avait
transporté hier, ceci explique certainement cela…
Des feuilles très
brillantes, un parfum de sous-bois après la pluie, que vont-elles encore offrir
après une nuit de repos et avoir déjà tant donné hier?
Je choisis de les infuser dans cette superbe
théière en très fine porcelaine griffée La Maison de la Chine posée sur le
bateau à thé de chez Zen Zoo thésaurus. Les infusions
peuvent commencer. Les 3 premières se font dans la pénombre, sans autres bruits
que les battements de mon cœur que l’émotion étreint. Moments précieux de
méditation et de paix intérieure.
Puis un peu de musique, celle des
minorités du Yunnan au rythme joyeux et entraînant.
Puissantes rétrolfactions, je revois les
visages de mes compagnons du thé d’hier, surtout ceux que je n’avais pas encore
rencontrés.
Je ne sais combien de passages mais dans la tasse, toujours
cette force chaleureuse, les saveurs qui évoluent vers des notes un peu
sucrées.
Il est bientôt de 8 heures, près de 2 heures que je suis au Nirvana
et il est rarissime que j’assiste au lever du jour à cette saison, c’était
l’appel du thé du lendemain.
Le premier disque est terminé, pas les
feuilles, j’écoute le deuxième et je les arrose encore et encore, quand cela
s’arrêtera-t-il ? La musique s’est arrêtée à nouveau mais les belles ont
encore des ressources, je continuerai ce soir, pas que je n’aie plus soif, mais
je dois préparer mon escapade parisienne et je ne veux pas me servir de ce thé
de méditation comme support à mes recherches.
Changement de décor et
d’ambiance, un thé de lecture, le Sichuan
Hong Mao Feng griffé Cha Yuan, et de quoi m’inspirer pour
mon escapade. De nouvelles adresses que j’ai hâte de découvrir, et bien sûr,
les incontournables.
La théière est vide, la boîte également. Il me faut
maintenant quitter ce lieu et bien à regret cette fois, je dois aller chez ma
dentiste. Ce ne fut pas une partie de plaisir et c’est encore douloureux.
Alors, ce soir, je retrouve mon salon, le Pu
Er du lendemain m’attend.
Et je
continue les infusions en écoutant la voix sublime de Kathleen Ferrier, je pourrais l'écouter en boucle pendant des heures.
La
couleur du breuvage devient acajou. et toujours aussi brillante.
Mais aux saveurs de terre mouillées se
mêlent maintenant des notes mentholées. Est-ce parce que j’ai encore en bouche
les traces de la dentiste ? Ce n’est pas désagréable et je veux pousser
les feuilles jusqu’au bout. La voix de Kathleen s’est tue à présent et les
feuilles ont quasi tout donné.
Elles berceront bientôt mes rêves, je
voudrais que cet oreiller particulier soit terminé pour le 28, j'en aurai bien besoin...
2 commentaires:
Bonjour Francine,
Prévoyez-vous d'aller à Paris bientôt ?
Oui mais qui êtes-vous?
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