D’abord m’habituer au picotement sur les joues qui doivent encore se
faire aux premiers frimas…
Ensuite faire un énorme cadeau à mon petit mari
en me rendant dans cet endroit qu’il affectionne, il mangerait des truffes
comme je bois du thé… moi je déteste, même l’odeur me donne des hauts-le-cœur.
Mais où petit-déjeuner à la Madeleine à part Fauchon, je ne connais
rien dans le quartier. Me voici donc installée dans ce lieu que l’on dit
raffiné et cosy. Je commande le
petit-déjeuner et en attendant, mes yeux horrifiés cherchent en vain quelque
chose qui ne les heurte pas.
J’hallucine : des tables laquées roses et
ébréchées,
des fauteuils tressés en
plastique noir et blanc, des tentures qui font penser à des rideaux de douche
et puis ces "trucs" pour achever le tableau. Vivement que le petit-déj arrive
Mais là aussi,
la déception, les théières en argent
d’antan sont remplacées par ces affaires métalliques, le thé est en sachet
alors qu’à l’époque, c’était du vrac, pot d’eau chaude et un sablier en
argent permettait une infusion quasi
parfaite.
Quant au Darjeeling
impérial, il n’a d’impérial que ce que le papier nous fait croire, c’est un
blend et tout ce qu’on peut imaginer derrière ce mot sibyllin. Mais le clou du
spectacle, au propre comme au figuré, ce sont les toilettes, éclairées en rose
criard, plus genre "rue des dames" (= message très peu codé à qui
se reconnaîtra... ), tape à l’œil et du dernier mauvais goût. Pour s’essuyer les
mains, un rouleau de scottex, je cauchemarde ! Même si c’était très kitch,
j’aimais l’ascenseur rose à la Barbara Cartland, mais dans ce lieu c’en est
trop ! J’aurais dû prendre mon appareil photo, j’aurais pu le rechercher
mais je n’avais qu’une hâte, sortir de ce lieu tape à l’œil où je ne remettrai
plus les pieds. Je croyais aller me consoler chez Chajin mais deuxième
déception, la boutique est fermée, aucune indication d’heure d’ouverture, je
demande donc au voisin qui m’achève en me disant que les heures d’ouverture
sont de plus en plus fantaisistes… Je fais l’impasse sur une nouvelle adresse, il
fait froid et j’ai besoin d’une valeur refuge sure, ce sera Thés
de Chine. Même si je trouve qu’il y a anormalement peu de circulation en
ville, je crains de ne pas avoir de place libre chez Vivien, c’est samedi quand
même… Je ne risque rien, Vivien m’a
annoncé qu’il reste le salon de thé mais qu’il n’y a plus de restauration de
midi depuis le mois de septembre… Cela m’a fait le même effet que le jour où
j’appris que saint Nicolas n’existait pas ! Mais il me dit que tout à côté
s’est ouvert la semaine dernière un petit restaurant chinois, je m’y rends et
rien que l’enseigne me console un peu.
Cette légende achève de me séduire comme me séduit l'accueil souriant, simple et empressé des jeunes filles...
précédé de nems au poulet et aux crevettes.
Au centre de la pièce,
une jeune fille prépare les pâtes comme là-bas.
Je suis très émue, souvenirs et nostalgie, je me
retrouve dans certains endroits de Taiwan :
mêmes gestes précis, même
dextérité.
Je vais bientôt pouvoir y goûter
Et voilà ce plat légendaire, un délice pantagruélique aux
saveurs subtiles, je me réchauffe enfin au propre et au figuré dans ce lieu simple et authentique.
je ne l’achève pas, j’ai envie de
perles de coco. Une très belle découverte, je reviendrai !
Et
maintenant le dessert du dessert, un En
shi yu lu, j’avais envie d’un thé vert alors que le temps est plus aux thés
rouges ou aux Pu Er.
servi dans
la même théière mais cette tasse, pas chinoise du tout a remplacé les jolis petits bols.
Je n’ai
pas détecté la châtaigne mais bien les notes iodées.
Je suis
requinquée et me dirige maintenant vers le Trocadéro,
là au moins je sais
que je ne serai pas déçue.
La boutique commence à préparer Noël.
Mais
chaque fois que j’y suis, c’est toujours la fête…
Ils me tentent ces
deux-là, mais non, je ne peux pas, je n’ai plus de place. Mais pourquoi donc me
font-ils penser à la théine…
Pendant que Sylvie prépare ma commande, nous
papotons joyeusement. De thés et de nos chouchous du moment, pour elle le
Yunnan HU (que je ne connais pas mais plus pour longtemps...), pour moi les Pu Er. Moments forts pour terminer cette journée spéciale qui avait
pourtant mal commencé, merci Sylvie. Je vais commencer à préparer ma valise ce ne sera pas le plus simple… Demain, c’est le dernier jour de ce périple, je
sais déjà qu’il sera flamboyant…
3 commentaires:
Que de contrastes dans le parcours de cette journée! Du "rose criard"( ;-) )
aux retrouvailles de la crèmerie!
Merci pour tous ces partages, :-)
Malheureusement, Chajin est fermé le samedi depuis quelques années déjà.
Il vaut mieux prévoir de venir en semaine et appeler Carole dans la matinée pour être sure qu'elle reste ouverte.
@ Marie-Aline: Eh oui, les contrastes permettent d'apprécier d'autant l'excellence...
@ Stéphane: merci pour cette info, j'en tiendrai compte la prochaine fois
Bonne journée, bons thés... japonais ou autre à vous deux
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