Ce samedi soir, en commençant à préparer ma valise, j’ai eu une irrépressible
envie de thé comme chaque fois que je m’attaque à une tâche que je n’aime pas, mais
je n’étais pas dans mon cocon…
J’avais pourtant les ingrédients
nécessaires, entre autres ce Ben Shan griffé
Le
Temple du Thé par exemple, souvenir d’une belle rencontre :
http://la-theiere-nomade.blogspot.fr/2013/11/paris-jour-1.html
(encore merci chère Danièle, et les raisins ont plu… )
J’avais également
cette élégante carafe achetée chez Lupicia (http://la-theiere-nomade.blogspot.fr/2013/11/et-cela-continue.html
) ainsi que 2 petites bouteilles de Volvic.
Mais bien sûr, je devrai
patienter... et il sera froid. J’ai eu tellement froid la journée, je ne
parviens pas vraiment à me réchauffer, il faudra pourtant que je m’y habitue…
Je ris toute seule en observant l’alchimie entre l’eau et les feuilles :
le logo que j’avais trouvé saugrenu au départ, j’imagine mal un chameau au
Japon…, illustre en réalité l’histoire du thé transporté de cette manière à
l’époque.
Et voilà le
résultat : un thé surréaliste dans un bol qui l’est tout autant. Quel
plaisir de porter à mes lèvres ce breuvage infusé dans de telles
conditions !
Un peu de lecture aussi comme support à la méditation.
Tant de sagesse dans ces paroles venues d’un temps hors du temps…
Et
magnifiquement illustrées par cette belle calligraphie d’Ou Yang Jiao Jia, la
sérénité, cet état de bien-être qui m’habite actuellement.
Ces belles
feuilles voyageront aussi pour entamer leur deuxième vie. Ce matin, j’ai fait
la grasse matinée, j’ai eu du mal à m’endormir, mes tribulations ont laissé des
traces et pourtant cette fois-ci, je
n’ai pas réalisé la moitié de mon programme, aucun Musée, aucune librairie et
pas même tous les lieux de perdition prévus, je me rattraperai l’année
prochaine ! Ce midi, rendez-vous avec Guillaume, l’Insolent parisien, un
ami de longue date, je sais que je terminerai ce séjour en beauté…
Première étape, un petit restaurant chinois très simple, familial,
Thé au
jasmin pour lui,
Thé vert pour moi.
Et des perles de coco pour tous
les deux. Tout cela dans une ambiance tour à tour sérieuse, joyeuse, intime vraiment
mais aussi très … ThéÔdor, et donc, c’est obligé, un brin insolent. Quand un
client l’a interpellé en lui demandant si j’étais sa mère ou sa grand-mère, il
a répondu "ma grand-mère" !
J’étais assez estomaquée d’abord, me sentant légèrement chosifiée, mais
quand je pense à ma chère grand-mère, je suis plutôt flattée. J’ai hâte de
raconter cela à mon mari, j’entends d’ici son rire approbateur assorti d’un
commentaire du même tonneau, ils s’entendent si bien ces deux-là, normal ils
ont le même humour. Les heures passent comme des minutes.
En sortant, nous
croisons le grand sourire d’une maman fière de nous présenter son petit serpent de 6 mois.
Nous tombons sous le charme… L’étape
suivante aurait dû être Le tea time au petit Palais, ce sera pour la prochaine
fois, un monde fou, impossible de se garer et le seul parking souterrain des
environs était ce dimanche "interdit au public", va savoir pourquoi.
C’est pourtant l’enfer de conduire et de se parquer à Bruxelles mais ce n’est
rien à côté d’ici. Nous n’étions pas loin du Meurice mais il n’est plus
question pour moi d’y remettre les pieds http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/11/je-nai-pas-de-mots-assez-forts.html
,
Nous nous rabattons donc sur le Westin qui annonce un tea time.
servi dans le jardin d’hiver… chauffé évidemment
En l’attendant, nous
procédons à l’échange des cadeaux,
les miens sont somptueux, je tremble de
bonheur, j’ai les larmes aux yeux et il m’a fallu plusieurs minutes pour
réaliser que ces merveilles étaient bien réelles et pour moi, c’est une théière
en étain dont j’ai parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/et-cela-continue.html
. Quand je les ai découvertes au Lupicia, j’avais dit à Jean-Philippe
que si celle sur laquelle j’ai flashé avait été bleue, je l’aurais achetée. Il
m’a alors expliqué que cela existe effectivement mais que c’était de loin les
plus difficiles à réussir, ce sont des bains tout à fait spéciaux qui donnent
cette couleur et un savoir-faire encore plus pointu. Ce soir-là, je reçois un
coup de fil de Guillaume pour le compte rendu de la journée, je lui fais part
de mon coup de cœur absolu lui disant que la théière que j’ai vue n’est pas un
simple objet, qu’elle est vivante, que si elle avait été bleue, j’aurais
craqué. Et je lui explique dans une envolée lyrique ce processus si spécial de
création, il m’a dit simplement qu’il connaissait l’air de ne pas y toucher
mais j’imagine sa tête à l’autre bout du fil. Je ne trouve pas les mots pour
lui dire ma reconnaissance, je suis pétrifiée, je suis une "grand-mère comblée par cet adorable "petit-fils", ce
qui fait que j’en ai maintenant deux et dragons de surcroît, l’un d’eau, qui me
manque depuis plus d’un mois l’autre de feu, qui me manque depuis quelques
minutes. Pour me consoler, il me reste le 3e, mon mari.
A voir son regard fixé du côté d’où arrive
le serveur, les gâteries ne sont plus loin :
un gâteau
au
citron revisité pour lui,
que je
suis priée
de décomposer en photos.
Un éclair caramel au beurre salé
pour moi. Et les thés un Lapsang Souchong pour lui,
un Darjeeling pour moi, tous deux de chez Jing (pas
Source de lumière malheureusement)
Infusés dans une théière en verre, et
servis dans une tasse assortie.
Et ici, on ne se refait pas, le tea
taster plonge le nez dans le breuvage.
Le verdict tombe, le Lapsang
Souchong a peu de saveur. La richesse, la profondeur et la douceur de nos échanges
compensent.
Quant au Darjeeling, il
est correct
mais le système de ces théières ne permet pas d’arrêter
l’infusion et il devient désagréablement amer voire acre même. Quand je le
signale au serveur, la réponse m’a laissée pantoise : « oui, je sais
vous n’êtes pas la première à le signaler… Ah ces palaces ! Et vous faites
quoi pour satisfaire vos clients ? …
J’ai moi-même dû demander qu’il
apporte une carafe pour le transvaser.
Nous sommes loin d’avoir eu notre
dose, Guillaume choisit cette fois un Genmaïcha,
je reste au Darjeeling, bien sûr, on est loin du jardin des cœurs heureux mais
nos cœurs le sont, c’est le principal pour le moment. Quant au Genmaïcha, j’hallucine, de la vapeur
d’eau s’échappe de la théière… Je l’aurais remballé illico
mais Guillaume
a stoïquement bu ce breuvage mais son visage en dit long, eh oui, on est loin
de l’excellence ici.
Il s’est
consolé avec cet engin qui prend aussi des photos. Ceci dit, j’ai vraiment bien aimé ce jardin d’hiver
avec ces vieux chauffages électriques qui donnent une couleur assez spéciale
aux objets et aux humains. Par contre, je suis déçue par les thés, pourtant
j’en avais acheté à Londres où cette maison est distribuée chez Harrods, ils m’avaient plu. L’infusion par
contre est en dessous de tout et comme chaque fois je suis en colère, je
préfère boire un thé en sachet jaune offert avec gentillesse et le souci de
faire plaisir qu’un thé de qualité servi n’importe comment avec comme seul
souci ce qui va rentrer dans le tiroir-caisse, ceci est une parenthèse mais
j’ai eu besoin de le dire. Mais même quand on nage dans le bonheur,
on ne peut arrêter le temps, c’est bientôt l’heure de la séparation, jamais facile
mais nous avons emmagasiné tant de belles choses, tellement d’émotions… Mille
mercis, mon généreux donateur, tu as gâté ta "grand-mère", mais
j’aurais préféré que tu me présentes comme ta mère à ce curieux, à moins que ce
disant tu te sentes encore plus jeune ! Je rédige ce billet dans le Thalys
du retour mais je ne suis pas certaine de poster ce billet aujourd’hui,
j’arrive à la gare du Midi à 23h17, le temps de regagner mes pénates, il
sera sans doute déjà demain… Et effectivement, il était 0h30 quand je suis
rentrée, mon mari a voulu avoir un compte-rendu de mon périple, il était 3
heures quand je me suis couchée, la tête et le cœur dans les étoiles… Ils le sont toujours!
Cette dernière calligraphie illustre mon état, c'est HEUREUX... Il fait écho à Xing Fu, mon de thé reçu de Source de Lumière qui je reverrai dimanche.
1 commentaire:
Au secours! J'ai reçu l'annonce par mail de 7 commentaires, où ont-ils disparu?
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