admirer le ciel,
choisir mon premier thé, un Temi
dont
je reparlerai très vite,
l'infuser dans une théière aux
couleurs de l'automne à laquelle je tiens particulièrement: c'est
un des cadeaux de mes étudiants cuvée 2000, exceptionnelle, sans
doute la meilleure année de ma carrière, dont je garde un souvenir
très fort, 14 ans déjà mais je me souviens encore du nom de
chacun... Le temps de me remémorer tous ces moments et la théière
est vide.
Un dernier regard vers le ciel, et en route pour
d'autres souvenirs: Paris,
jour I
"L'aventure
commence à l'aurore"... En fredonnant cela dans le taxi qui m'a
conduite à la gare du Midi, je ne pensais pas si bien dire. Je
n'étais pas encore bien réveillée après une nuit agitée, je
m'imaginais déjà à Paris, et c'est à la gare que je me suis
aperçue que j'avais chaussé les sabots que je mets pour arpenter
les allées du jardin! Mais tant que ce n'est pas mon portefeuille
ou mes billets de train... Distraite, je fus, distraite je suis et
distraite le serai à vie. Je ne savais pas à ce moment que je
n'étais pas la seule! Et d'abord, pour la première fois de ma vie,
je n'ai pas vu passer le temps, je me suis endormie dans le Thalys.
Je me suis réveillée quand une voix tonitruante a annoncé la fin
du trajet. Mon compagnon de voyage m'a alors gentiment dit "dommage
qu'il ne va pas à Marseille, vous auriez pu prolonger vos beaux
rêves". Il parait que je souriais sans arrêt... Reposée donc
j'arrive à mon hôtel, je donne mon nom pour que le réceptionniste
m'indique le n° de ma chambre mais l'impensable se prduit: "Madame,
nous n'avons pas de réservation à votre nom", comme ce n'est
pas moi qui ai réservé, je donne mon nom de femme mariée, même
réponse! Je lui tends alors la preuve écrite, il part d'un grand
éclat de rire, pourtant il n'avait pas bu sauf du café! Il me tend
alors la feuille imprimée en me demandant si je ne voyais rien…
Si, ma réservation pour les 3 nuits, j’étais un peu énervée par
ce que je croyais être un humour très spécial quand il me dit
: "regardez mieux les dates"
Et j’ai enfin compris la raison de son irrépressible hilarité
! C’est ma chère Fanou qui s’est occupée des réservations, je
savais déjà qu’elle est en avance sur son temps mais alors là, à
moins qu’elle ne soit aussi distraite que moi… Il faudra que nous
éclaircissions ce point à mon retour ! Nous avons déjà un
autre point en commun, le sens de l’orientation (= message codé)…
Heureusement, il restait 2 chambres… dans l’hôtel d’à côté,
même propriétaire. A peine le temps d’y déposer mes bagages et
me voilà en route pour le Musée Cernuschi, tout à côté du Parc
Monceau.
Il ne fait pas très chaud mais une belle lumière donne
à la nature des couleurs d’automne joyeuse.
Promenade d’une
rêveuse solitaire dans cette belle nature,
dans ses souvenirs
scolaires aussi.
Il est temps que je découvre le Japon au fil
des saisons, je repasserai par le parc après ma visite. Je suis
toujours aussi émue en pénétrant dans ce lieu, je me rappelle
l’émotion esthétique intense ressentie lors de l’exposition sur
les chawan, j'en ai déjà parlé à plusieurs reprises… J’espère
que les kakemonos me parleront autant. Et je n’ai pas été déçue…
A côté de minutieuses peintures de fleurs (très beaucoup),
de fruits (parfois),
oiseaux (beaucoup),
je suis tombée en
amour
sur ceux qui évoquent la lune…
Les mêmes fortes
émotions esthétiques.
Je me contenterai ici
de peu si pas
de commentaires mais j’ai acheté le guide qui
est bien plus qu’un catalogue pour comprendre dans les détails les
subtilités de cet art délicat.
J’ai aussi acheté un livre
pour mon Petit Dragon d’eau, l’histoire d’un Dragon de Feu, vivement que je puisse la lui raconter!
En sortant, nouvelle flânerie dans ce parc que j’aime.
Deux classes de maternelles jouent joyeusement non loin de cette
allée. En les observant, j’imagine Camille, Madeleine, Sophie et
toute la bande d’alors, jouer au cerceau, à cache-cache, à la
balle ou à colin Maillard… Il fait très doux, je sens l’énergie
forte de ces arbres centenaires, j’ai envie de profiter de ces
moments de ressourcement, je change donc mon programme et pourtant je
n’ai pas encore bu une seule goutte de thé… Je n’en manquerai
pas dans les heures et les jours qui viennent.
En voyant ce
carrousel d’un autre temps, je me projette dans l’avenir, celui
où un petit Dragon vivra dans le pays de son papa et découvrira le
plaisir d’avoir la tête qui tourne.
Par contre, ce
plaisir-là, il ne le connaîtra pas. Cet interdit n’existait pas
quand j’étais petite fille, alors mon bonheur était d’aller au
parc Josaphat avec ma chère Grand-Mère et de donner à manger aux
canards et autres volatiles. Par contre, une chose m’a choquée, la
possibilité de se connecter au Wifi dans ce lieu, mais je suppose
que je dois être trop vieille pour comprendre, comme m’a dit un
jour mon impertinente filleule (que j'aime quand même...):
Marraine, tu commences à dater, et cela ne datait pas d’hier
! Les heures passent, je commence à tourner de l'œil je suis à
jeun depuis hier mais je sais où je vais aller me sustenter, chez
Mamie
Gâteaux.
Une
carte rédigée sur du papier d'écolier. Christine, une charmante
dame vient prendre ma commande mais malgré l'heure, il est toujours
possible de manger salé, il reste un crumble aux légumes, un vrai
délice.
Je passe maintenant à l'essentiel en choisissant Le
mélange de Mamie,
les thés sont griffés Dammann
et de délicieux scones. J’ai été heureusement surprise par ce
mélange très équilibré, si j’avais été séduite par l’écrin
de la place des Vosges, je l’avais été beaaucoup moins par leurs
thés.
Et j'observe avec plaisir tout ce qui m'entoure, si
c'était un peu bruyant à mon arrivée, tout devient plus calme à
l'heure du thé. Mais c'est surtout l'atmosphère qui se dégage de
ce lieu “nostalgique
de nos grands-mères”
comme l'a si joliment écrit Hervé le propriétaire de cet endroit
qui me reverra certainement.
Etape suivante, un incontournable,
L’Essence
du Thé
dont j’admire au passage la sobre décoration comme une invitation
à découvrir le Pu
Er autrement.
Une incroyable exposition photos,
il faut aller admirer ce
travail d’artiste, je ne suis pas parvenue à photographier ces
chefs-d’œuvre qui ont provoqué en moi une forte émotion esthétique, j'aurais aimé rencontré cet artiste qui a vu autrement, et avec quelle sensibilité, les feuilles de ce Pu Er et a réussi à en rendre la force .
Je me suis donc contentée de cela, mais il
faut voir ces Feuilles en grand, en les voyant de loin, deux du moins, on aurait dit de la dentelle et j'ai pensé que les dentelières de Bruges auraient
apprécié ! De près par contre, on les voit en relief. Ah si elles n'étaient pas si grandes, j'aurais craqué!
Pour prolonger l’émotion ressentie à
l’exposition, je savoure Au fil des saisons ce thé créé pour l’occasion.
Comme chaque fois, je papote avec Aurore pendant qu’elle me prépare
une gâterie glacée
Glace aau Milky
oolong et
sorbet au thé Rouge
baiser. J’ai
adoré le sorbet, un peu moins la glace, trop sucrée et trop riche
en crème (de lait…)
En attendant LA rencontre du jour,
improbable qui me fait penser à saint Nicolas avant l’heure tant
je suis impatiente, je découvre cette mine d’or, l’attente
paraîtra moins longue…
Olivier Scala himself. Il me propose
de partager un Oolong de Taiwan, assez fortement torréfié
dont
les grandes feuilles brun foncé donnent une indication sur leur âge,
c’est un thé de garde. Nous sommes ravis de nous revoir, moi
surtout !
La chaleur de nos échanges n’a d’égal que
celle de ce breuvage.
Nous parlons de tout mais pas de rien
(évidemment), évocation de notre première rencontre, des autres
dont celles à la Chambre du Commerce. Mais aussi du monde du thé,
si complexe, pas toujours aussi pur qu’on le souhaiterait, et aussi
de sujets plus personnels qui font de cette rencontre des instants
d’éternité.
servie de main de maître…
Je vais pouvoir
bientôt prolonger le bonheur et la magie de cette rencontre, MERCI cher
Olivier de m’avoir consacré ces moments si précieux pour moi
malgré ce temps si précieux qui t’est compté !
Un dernier regard à
ces belles que je retrouverai bientôt… douce nostalgie en
perspective. C’est sur ces instants magiques, pleins d’émotions
que je termine cette journée qui n’en a pas manqué. Que me
réserve demain ? Que du bonheur certainement ! C'est ici
aussi que se termine ce premier billet, à tantôt.
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