dimanche 2 novembre 2014

Quel beau dimanche pour la saison !

Comment ne pas déborder de joie quand la nature se fait si belle ?
La lumière est si particulière à cette époque, le soleil transforme en or les feuilles sur le déclin.
C'est l'heure bénie de la méditation avec ce fabuleux Dong Ding d'automne reçu de ma chère belle-fille infusé dans cette théière unique griffée ThéÔdor. Je lui ai cherché une jumelle mais en vain.
Le temps passe ainsi sereinement dans la jouissance de cet l'instant hors du temps. Pendant qu'infusent une deuxième fois les belles, je respire à plein poumon l'air vivifiant du dehors en me laissant porter par cette musique de méditation. Intensité du moment.
Elles ont tout donné, elles ont droit à un bain de soleil dans la mangeoire, peut-être vont-elle tenter certains.
Nous n'avions pas pu assister au vernissage, Anne-Marie et moi mais nous nous rattrapons aujourd'hui. Dès l'entrée, ce texte résonne en moi : temps, espérance, vie, pensées, questions, tous ces mots si lourds de sens...
Nous sommes accueillies chaleureusement par Claire de Brabant, l'artiste qui donne vie aux feuilles et aux bols.
Malheureusement, l'éclairage ne permet pas vraiment de sentir le vivant dans ces tableaux, Claire propose alors de les détacher et de les coucher sur le sol du couloir.
Et là, soudain... la magie opère. De son voyage à Taiwan, elle a ramené ces petits bols qui ont chacun un histoire,
ses yeux ont capté les couleurs de l'eau de là-bas, ses mains d'artiste les ont transposées sur le papier.
Long travail de patience au fusain pour obtenir ces nuances du fond qu'on croirait mouvant. Et que dire de ces grandes feuilles en relief qui donnent l'impression qu'elles sont posées là, prêtes à être cueillies.
C'est un vrai bonheur de l'écouter, elle est rayonnante. Merci chère Claire de m'avoir fait pénétré dans ton univers tout en nuances, en douceur, le tout teinté de poésie? J'en redemande, tiens-moi (nous) au courant des prochaines, et n'oublie pas le Tea Time... 
Tandis qu'Anne-Marie et elle échangent des souvenirs cocasses de leur voyage commun, j'ai du mal à détacher mes yeux d'un de ses tableaux... j'imagine une de ses œuvres dans mon salon bleu- thé, je les sens vivants, dégageant une force comme celle que donne ces thés... malheureusement elles sont trop grandes.
Une autre œuvre m'attire, celle, surprenante, de cette artiste coréenne.
Cette partition revisitée de façon si personnelle.
Une dernière pour le symbole : dans les bras de mon ange...
Dans le jardinet se dresse cette statue intitulée Le temps qui nous entoure, des tas de réflexions contradictoires me viennent, je viendrai la revoir, à la fois elle m'attire et me pose question? Il y a quelque chose d'angoissant aussi.
A mon retour, je veux aller voir si les feuilles de Dong Ding sont prêtes à entamer leur deuxième vie mais, ô surprise, plus une trace ! Alors soit les oiseaux en ont fait leur repas, soit le vent qui d'après mon mari a soufflé assez fort les a disséminées.
Et en effet, il y a de nouveau des bourrasques, les nuages font la course dans ce ciel très animé.
J'espère que ce mécano géant résistera...
J'ai décidé de revisiter les habitants de ma cave à Pu Er, à commencer par ce Pu Er sheng 2008 de Terre de Chine.
Les feuilles se détachent très facilement,
que vont-elles donner une fois baignées par leur mère l'eau bien au chaud dans Grande Anse ? Mais d'abord: Grande Anse, une belle histoire d'adoption : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/01/elle-sappelle-grande-anse-je-lai.html et ici entre autres: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/01/grande-anse-pass-la-nuit-sous-le-regard.html Autre souvenir avant de le découvrir, comme pour faire durer l'attente, retour dans le passé : ma première mer à thé et mon premier set de dégustation griffés Thés de Chine, je suis toujours aussi émue que la première fois que j'ai rencontré Vivien qui m'a si bien initiée à ce monde particulier des Pu Er avec patience, modestie et grande gentillesse. Il a laissé en moi des traces indélébiles, je lui suis très reconnaissante.
Découvrons à présent ce que contient cette tasse : couleur jaune soleil, en bouche la fougue de l'adolescent un peu brusque, les feuilles doivent encore mûrir pour s'adoucir mais elles promettent...
Une bourrasque un peu plus puissante a ouvert grande ma fenêtre, un gros nuage noir s'est invité dans un ciel plus serein du tout, il reste beau quand même.
Le rituel se poursuit, je sens la puissance du Qi de ce Pu Er mais aucune trace de saveur camphrée, peut-être est-il encore trop jeune...
Je les laisse se reposer un peu pendant que je vais préparer le souper, mon dernier repas normal avant vendredi ou samedi prochain... Pendant le repas, il est question de Mercedez et de Paris, mais ce n'est pas moi qui parle, il s'agit de mon mari et d'A.M. Ferrari, son nez doit drôlement cahtouiller (= message codé... ).
Il fait noir à présent mais Elle est là, fidèle et lumineuse.
De la théière à la tasse,
toujours le même plaisir des sens, la vue d'abord,
l’ouïe quand la théière se vide au son mélodieux et apaisant de ces poèmes en musique, puis le goût quand je savoure ce nectar. 
La liqueur, toujours aussi fluide et brillante vire vers l'orangé. La saveur devient moins piquante, comme si cet adolescent s'était calmé un peu.
En regardant ce qu'elles sont devenues depuis le premier passage, je me dis qu'elles n'ont pas encore tout donné mais elles ont encore une longue vie devant elles.
Grande Anse les a magnifiées, elle est faite pour elles.
Et là-haut, elle est toujours aussi lumineuse, j'en aurai besoin. Pendant le temps d'attente entre chaque infusion, je me répète ce beau texte : "Ne te hâte pas, lorsque tu prépares le thé le temps t'appartient. Que le thé soit un refuge, un changement de rythme absolu. Faire le thé, c'est déjà le boire, et le boire est une partie de ta vie. Laisse le thé couler en toi et t'inciter à méditer sur la façon dont la plus infime des choses communique avec l'Infini." Cette notion de temps m'aura accompagnée toute la journée, mais ce temps hors du temps, je le vis chaque fois que je me retire dans ce cocon, le thé a vraiment transformé l'hyperkinétique que j'étais en une femme plus apaisée. Mais point trop n'en faut quand même... J'espère que je le resterai dans les jours qui suivent, plus rien de solide, plus de froid ni de chaud, mais seulement du tiède, le carême à côté, c'est carnaval, il faut dire que ce mot me va tellement ! C'est seulement un mauvais moment à passer, le temps me paraîtra bien long cependant mais quand ce sera plus dur, je penserai à tout ce que j'ai vécu, reçu ce week-end, cela m'aidera.

2 commentaires:

sugi a dit…

Bonsoir Francine
Merci de partager ces moments! Ca m'avais l'air super! :-) Et ravie aussi de voir qu'AM va mieux!
Il faudra vraiment qu'on s'organise pour se voir et faire le reste japonais ^o^
Je t'envoie pleins de soleil du coeur afin qu'il te réchauffe de l'intérieur ^_^

Biz et bon thé
Sugi

Francine a dit…

@ Sugi: c'est toujours un plaisir, c'était vraiment un dimanche magique. Et merci pour le soleil que j'ai bien reçu pendant cette semaine difficile. J'ai moi aussi hâte de vous revoir, ce sera je l'espère après mon court séjour à Paris. D'ici-là bonne soirée, bons thés, biz