comme ici par exemple à La
Digue.
Je me souviens même avoir dit à mon mari estomaqué
qu'ici je pourrais y "vivre" à côté de la tombe bleue, moi qui ne veux absolument pas être
enfermée dans une caisse 6 pieds sous terre! Il a cru que le soleil avait tapé trop fort...
Et ici, en
Turquie, face à l'homme le plus vieux de l'univers... . Quant au
livre, je ne l'ai pas retrouvé malheureusement, mais ce lieu est
aussi un "cimetière" où se retrouvent,faute de
place ailleurs, beaucoup de souvenirs, très vieux parfois: photos
jaunies, carnets de poésies, livres, correspondance. Sans compter
certains autres objets dont je me demande bien pourquoi je les
garde... Je n'ai pas vu passer l'heure, j'étais dans le royaume de
ces morts particuliers, ces objets inanimés, qui ont fait remonter
en moi des tas d'émotions, une façon de les faire revivre ! Et
de là-haut l'Astre de la nuit était encore plus lumineux et les
étoiles plus proches. Il était passé 5 heures quand je suis
redescendue sur terre pour rejoindre le royaume des songes. Ce matin
je vis donc en horaire décalé, ce qui n'est pas pour me déplaire
d'autant que mon mari est absent.
Ce matin, je suis réveillée à
pas encore 10 heures par un mari inquiet de mon silence (mais pas
encore éternel), ignorant ma folle activité nocturne. J'ai eu du
mal à émerger... Heureusement un beau ciel bleu lumineux
m'accueille.
J'ai de quoi réveiller mon esprit aussi : un
Wu
Yi Yun-Cha infusé
cette fois en théière, cela ne nous avait pas vraiment convaincus
en gong fu :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/10/toujours-rester-debout.html
. Et ici encore, les saveurs se font plus présentes, plus subtiles
aussi quel est donc ce nouveau mystère ? Qu’importe. En même
temps que ce breuvage chaleureux pénètre en moi ces voix à la fois
chaudes et retenues, elles me donnent des frissons. "La
musique du silence habite ces lieux voués à la méditation et à la
prière, où les jours s'écoulent au rythme des Heures, Grandes et
Petites, qui jalonnent la journée d'un monastère. (...) Elles
marquent de leur immuabilité la vie monacale.(...) Tradition du
grégorien, du plain chant qui renvoie à l'idée d'une harmonie
originelle où l'homme, à l'écart du monde et de son bruit, entre
en communion avec le temps intérieur. Un temps de chaque jour, hors
des contraintes de l'arithmétique horlogère, un temps spirituel
fait de dominantes aux couleurs particulières, de moments qui
renvoient aux saisons de l'année, à celles de la vie et dans
lesquelles l'homme peut se retrouver en accord avec la création". Ces
mélodies sacrées parlent à notre âme, qu'on soit croyant ou pas
ces voix cristallines procurent un apaisement intense, aident à une
méditation profonde, en faisant émerger ce moi profond fait de
lumière, occultée trop souvent par les aléas du quotidien.
Prendre le temps d'entrer dans le silence... Ce moment hors du temps où celui-ci est comme suspendu.
Il fait printanier,
19° au thermomètre, cela vaut bien un dîner dehors, salade de
tomates, oignons rouges, calamars et persil plat arrosés d'huile
d'olive au thé vert et d'un peu de sirop de balsamique. Et comme
dessert, des fraises de Wépion, j'ai bien fait de laisser la
table... Cela n'a pas l'air comme cela,
mais je ne suis pas
seule : le restaurant en face de moi se remplit aussi.
Les
cloches agitées par un petit vent tintinnabulent, achevant de donner
à ce jour un surréalisme certain.
Et pour continuer la fête,
un Morimoto
Shincha griffé
Néo-Thé
qui
fête cette année son 7e anniversaire. Il faut absolument que je
change l'heure de mon retour de ce trop court séjour dimanche en 8
pour aller féliciter Valérie et son équipe.
Et avant de
m'envoler (en pensée) au Japon, un peu de lecture :
Ici,
souvenir de Thaïlande, c'est dans les arbres que tintent les
cloches.
Mimi, le retour : par quoi vais-je bien
commencer semble-t-elle dire.
Ce sera sans doute un des
derniers, elle quittera lundi le pays du chrysanthème pour continuer
son fabuleux périple asiatique, direction le Vietnam.
Ma
Mimi, je sais que tu as de très bons yeux mais quand même il
m'étonnerait que tu puisses d'où tu te trouves apercevoir ce nouveau pays qui, au passage,
produit aussi du thé, de moins en moins confidentiel. Retour sur
terre, temps merveilleux, appel de la forêt. Promenade vivifiante
dans cette nature si belle.
Et ce ciel en bleu et rose,
à
l'image de cette resplendissante journée.
Le restaurant d'en
haut est presque prêt aussi, il faut seulement aller chercher de
quoi remplir la table.
L'obscurité tombe très vite à présent,
seul signe que ce n'est plus le printemps...
Et ce
soir, je reviens sur ce jour particulier, et sur le billet de ThéÔdor
posté
sur FB, Guillaume y parle de la façon dont les Mexicains honorent
leurs morts dans la joie : "Le
thé est un ambassadeur des cultures. Aujourd'hui, débutent deux
jours de fête populaire au Mexique, nous voulons partager avec vous
cette tradition, l'une des plus représentatives de la culture
mexicaine : ...el Día de los Muertos. L'humour mexicain défie notre
condition de mortels, avec le personnage de "Catrina" un
squelette de femme habillé de manière traditionnelle. Une satyre de
notre finitude, se moquer de la mort et de nous mêmes par la même
occasion, ce qui va bien avec la maison de l'Insolent Parisien...
(...)"
, autre culture, autre coutume, l'illustration m'a plutôt fait
sourire. Par contre j'ai été bouleversée par l'allusion aux
enfants morts : "Deux
jours de fête consécutifs colorés et animés ; le 1er novembre, on
célèbre l'âme des enfants disparus. On vous propose une tasse de
Célébration, tout en délicatesse, aux notes évocatrices du cacao
des Amériques, tel une preuve d'amour pour ces petits anges
envolés...".
C'est avec avec ce Jardin
de Maman aux
notes très douces si sucrées que je les célèbre ces enfants, en pensant
particulièrement à nos bébés inachevés.
Reposez en paix
auprès des anges, quelque part près des étoiles. Cela me rappelle
une de mes premières révoltes quand on nous apprenait à l'école
que les bébés morts non baptisés n'avaient pas droit au paradis
mais étaient recueillis dans ce lieu glacial appelé les limbes !
Ce ne fut pas encore la rupture avec cette religion cruelle et si
inhumaine avec ces innocents mais la première cassure, j'étais
encore à l'école primaire. Cela m'a hantée pendant des années,
j'en ai fait des cauchemars, les premiers et les seuls dont je me
souvienne encore aujourd'hui, et pourtant c'est tellement vieux tout
cela. C'est déjà à cette époque que je ne voulais pas aller dans
ce paradis mais dans les limbes...
Cette nuit, la lune est
belle, entourée des étoiles mes amies dans un ciel où s'amoncellent
cependant de gros nuages, je suis émue en clôturant ce billet,
jamais je n'aurais pu imaginer parler de cela...
2 commentaires:
Ce n'est pas pour te rabibocher avec la religion mais le Vatican a aboli les limbes en 2007.
K
@ Kris: mille mercis pour cette information... mieux vaut tard que jamais. Je crois qu'avec ce Pape-ci, les choses vont bouger plus encore. Bonne fin de journée, bons thés
Enregistrer un commentaire