vendredi 20 septembre 2013

Fête de la Lune, la suite

Il était déjà aujourd’hui quand j’ai regagné ma verte campagne grâce à Anne-Marie qui m’a ramenée, mes vieux yeux ne me permettent plus de conduire la nuit. Mille mercis chère Anne-Marie, et c’est quand tu le souhaites pour te poser dans mon salon bleu-thé.  
C’est seulement ce matin que je suis retournée dans mon salon pour découvrir ce que le Bai Mu Dan d’hier m’a réservé. 
Autant les infusions d’hier étaient végétales et très fraîches, ce que détecte dans celle-ci me fait penser à de la paille fraîchement coupée, une texture très soyeuse et sur la fin, des notes fruitées. 
 J’admire la dimension de ces belles qui ont tout donné, 
Détail… 
Passons maintenant à ce dernier trésor ramené hier soir, le Tie Kwan Yin aux fleurs d’osmanthe. 
Dès l’ouverture du sachet, me revient un souvenir précis, j’ai découvert cette merveilles lors de l’inauguration de ce lieu magique le 30 mai dernier (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/je-suis-allee-au-shangri-la-ou-jai.html ). 
Il faut maintenant trouver un abri pour ce bouquet d’arômes. 
Cette jarre conviendra très bien. 
Réveil des feuilles. 
Avec les infusions qui suivent, d’autres souvenirs me reviennent. 
Très frais encore. 
La célébration de la fête de la Lune hier. 
Je n’ai pas choisi ce thé au hasard, 
Mais avant d’y revenir, je remplis une dernière fois cette jolie théière, tantôt, je reviendrai voir ce qu’elles ont encore à offrir. Il est l’heure d’un retour en arrière pour de flamboyantes rétrolfactions. 
Fin d’après-midi hier, me voici dans LE lieu. Ce qui m’étonne et m’impressionne, c’est cette magnifique mer à thé ovale et immense. Ce qui ne m’étonne pas par contre, c’est le sourire de Jing, elle est toujours comme cela. 
Nous partageons un Shui Xiang avec Claire, Tobias et Nuage blanc. 
J’aime vraiment cette Fée des Eaux que je n’avais plus savouré depuis le début de l’année (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/01/le-bonheur-est-dans-le-partage.html ). 
Après quelques infusions et autant de fous rires à propos de la face cachée de notre chère Jing (= message codé), je laisse mes hôtes, 
j’ai un autre lieu de perdition à hanter, j’ai des livres à commander… 
Et la bonne surprise, ce livre canadien vient d’arriver, de bons moments en perspective ! 
Il est près de 20 heures, revoilà la maison du bonheur. 
Vu le temps, il y a peu de chance de voir la pleine lune ce soir sous nos latitudes, mais grâce à Vincent, nous admirons celle de Taiwan, cela commence fort. 
 Le premier thé est le fameux Tie Kwan Yin à l’osmanthe
Il y a une raison à ce choix,
Dans la lune, les anciens voyaient un arbre d’osmanthe (et un lapin) 
Annik, que je revois avec grand plaisir, me fait remarquer que c’est un très beau signe astrologique, on se demande bien pourquoi… = message codé.
L’ambiance est joyeuse. 
Après plus de 10 infusions, la couleur reste très dorée et brillante. Et toujours la même douceur avec une toute petite pointe d’astringence. 
Elles sont vraiment belles et odorantes. 
Et au passage, j’admire cette belle Dehua, elle se plairait bien chez moi… Jing nous lit alors  un joli poème de circonstance écrit par Zhang Qinling de la dynastie Tang :
La lune claire
Se lève sur la mer
Là-bas, au loin d’autres yeux
Partagent le même spectacle.
Le thé suivant est un Chang Sheng Dan, l’élixir d’immortalité (ou de longévité). Ici aussi, réveil de beaux souvenirs avec mes amis Josiane et Jean-Pierre que je retrouverai très bientôt :  http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/07/comment-dire.html 
Pendant que nuage blanc remplit nos tasses, Jing nous dit que ce thé-ci a un lien avec celle qu’on célèbre ce soir. Elle fait référence à une des variantes des légendes et notamment la fin de l’histoire (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/09/aujourdhui-cest.html ), Annik ne veut pas aller dans la lune… et moi non plus. Suit une intéressante réflexion sur le concept d’immortalité : Otiris nous rappelle que chez les Grecs, les immortels ressentent encore des émotions,  tandis que Jing nous apprend (en tous cas à moi) que les immortels chinois en sont débarrassés. 
Vincent, Hélène et Anne-Marie se concentrent sur les parfums, 
Jing également.
La liqueur d’un acajou brillant est d’une incroyable douceur. Comme chaque fois, ce nectar m’intrigue, et je ne suis pas la seule : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/08/a-propos-de-compensation.html mais ce soir je comprends enfin l’explication : on le classe dans les Oolongs parce qu’il en a la douceur et la légèreté mais vu son procédé de fabrication, il subit déjà une post-fermentation, d’où des notes de Pu Er. Par contre, je retrouve ici le qi du thé, ce que je n’avais pas constaté lors des premières dégustations. 
Tout en admirant ces belles en voie de disparition, je repense avec admiration au savoir-faire de ceux qui, avec patience, façonnent ces feuilles à la façon taoïste, j’en parle ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/retrolfaction.html . Hier soir, Jing complète les informations concernant ce thé, il était fabriqué au départ pour les moines, un thé de méditation donc. Ce thé est en voie de disparition, les jeunes ne sont plus près à consacrer autant de temps, pas assez rentable. Heureusement le Maître de thé de Source de Lumière a passé un accord avec les fermiers pour leur acheter leur production, ils peuvent même en commercialiser à des prix élevés (plus que celui qui est proposé à la vente ici). 
A présent, un vieux Sheng de 1970,
le Qi Ling San Cha Ye Shen,(celui qui perce les fontanelles, si j’ai bien noté, une fois de plus je suis dans un état au-delà des mots), ce qui est certain c’est qu’il est issu de théiers de mille ans. 
Annik se concentre sur les parfums de ces vieilles feuilles.  
 Elles sont impressionnantes, 
très découpées et certaines parties font penser à de la dentelle. 
Nuage blanc nous fait à nouveau vibrer avec cette chanson douce :"La Lune représente mon cœur, il est plein. Il n’y a que la lune qui sait combien je t’aime." C’est sans doute une des dernières fois, dans quelques jours, elle retournera dans son pays. 
Et voici les fameux mooncakes. Si je connaissais bien ceux-ci, 
je n’avais encore jamais vu de petits blancs, 
à l’intérieur coloré. 
Mais surprise, à l’intérieur des grands, se cache un œuf de canard mariné, je n’ai pas aimé… mais c’est une histoire de goût personnel. 
Une pause, pendant laquelle j’ai mis le nez dehors pour constater qu’on ne verra pas l’astre qu’on fête aujourd’hui, heureusement, il reste celle de là-bas. 
Jing nous propose un dernier thé,  Beauté orientale de 27 ans. Les feuilles sèches dégagent un fort parfum mentholé. 
Couleur très pâle pour un thé de garde. 
On ne retrouve pas du tout le parfum de menthe dans les infusions successives. Les saveurs sont beaucoup plus douces que d’autres Beautés orientales de garde. 
Les feuilles infusées dégagent une odeur boisée. 
C’est sur ces belles que se termine la célébration de cette belle fête dans ce lieu hors du temps. Merci à mes amis en thé pour ces moments forts d’échanges et de partage, une fois encore ce soir a montré que les gens du thé sont une même famille, la fête de la Lune a illustré cela et de quelle belle manière… 
Ce soir, je retrouve le Tie Kwan Yin à l’osmanthe comme une réminiscence de ce que nous avons partagé hier soir. 
Les feuilles infusées (au parfum plus boisé, comme la liqueur d’ailleurs) que fleuri vont maintenant entamer une nouvelle vie.

2 commentaires:

Cathy a dit…

Bonjour Francine
Je dois te dire que moi aussi. Je n'ai pas aimé celui ou il y avait l'oeuf !
Mais quelle belle experience ;)

Francine a dit…

Merci chère Cathy, c'était en effet un moment très fort. J'ai hâte d'entendre le récit de ton voyage au Japon. Bonne soirée, bons thés, biz