Comment redescendre sur cette terre après avoir tutoyé à ce point les
étoiles ? J’aurais aimé rester suspendue à l’une d’elles, m’y installer
pour toujours, en chantonnant « Plus près de Toi » et en continuant à
savourer ce breuvage des dieux. Mais commençons par le commencement comme dans
toute belle histoire. Ce matin, c’est sous une pluie battante que j’ai rejoint
le métro, direction Charles Michels, perdue dans mes pensées, imaginant déjà ce
qui m’attend quand j’entends des cris plaintifs. Une jeune maman, assise au
bord d’un escalier tenant un nourrisson dans les bras se faisait insulter par 3
jeunes voyous qui voulaient la chasser en proférant des menaces, mon sang n’a
fait qu’un tour, j’en ai empoigné un et je me suis mise à les engueuler, disant
qu’ils devraient être en classe, j’étais outrée. Un de ces 3, celui qui
frappait la jeune femme m’a lancé un "ta gueule, la vieille ou tu vas
prendre aussi, les profs font grève et nous on nettoie". Mais la
vieille n’a pas sa langue en poche, encore des réflexes… et une canne, j’ai
joint le geste à la parole, ce qui a fait fuir ces courageux. J’ai voulu donner
un billet à cette pauvre femme terrifiée quand je me suis aperçue que j’avais
laissé mon portefeuille à l’hôtel, j’ai vidé mon porte-monnaie, caressé les
joues du bébé et fait un large sourire à cette maman à qui je donne 18 ans
maximum. On ne peut pas faire face à la misère du monde mais on un petit geste
ne coûte rien. Ce qui m’a le plus choquée, c’est que les gens passaient sans
voir. Ceci dit, je ne sais si je serais intervenue s’il n’y avait pas eu ce
bébé… Même s’il me restait ma carte, je me voyais mal acheter l’une ou l’autre
bricole avec elle,
Je suis donc arrivée avec près d’une heure de retard
chez Tamayura.
Accueillie par le grand sourire d’Olivier et la gentillesse de ses
collaboratrices, j’étais loin de la foule déchaînée, dans un lieu de paix, de
calme et de tentations multiples. Dès l’entrée, j’ai repéré la première, annoncée par Géraldine sur FB,
un poêlon à thé.
Mais tout d’abord, un fabuleux thé d’accueil,
Premier
partage et comme chaque fois, échanges joyeux et intimes aussi, Olivier est
vraiment une belle personne, je suis toujours émue de le rencontrer. Je ne
m’attendais pas du tout à ce qui va suivre.
Ce poêlon sert à préparer
soi-même du Hojicha, le nom du thé grillé. Il peut être réalisé avec de "vieux" thés et l’est en général mais il me propose non pas de me
l’expliquer mais de le réaliser, et pas avec n’importe quel thé, mais un
Gyokuro… On pose 2 à 3 cuillères de ces précieuses feuilles au fond du poêlon,
On le pose alors sur une taque chauffée (pas d’induction),
on laisse ensuite opérer la chaleur
en remuant les feuilles par un mouvement
circulaire pour qu’elles ne brûlent pas. De la vapeur qui s’échappe du poêlon
se dégagent des parfums grillés évidemment mais très subtils.
Les feuilles
grillées sont maintenant transvasées par le manche creux
dans la kyusu.
l’eau bouillante arrose les feuilles De pendant une minute.
Il reste
maintenant à verser cette création très odorante
dans les coupelles
en répartissant
équitablement dans chacune.
Et de le savourer avec gourmandise. Emotions
gustatives intenses, mais pas que : la voix douce d’Olivier, ses gestes
précis et harmonieux ont fait le reste. Je suis conquise, ce Hojiki, le nom
japonais de ce bel objet, a changé de main… d’autant qu’Olivier me suggère de
faire un essai avec des Darjeeling de printemps, Je n’oublie cependant pas que
j’avais flashé sur un chawan, j’ai eu raison et quand je flashe, je
craque !
Son air mutin, je le connais bien, il me présente une
superbe boîte, un Gyokuro qui a obtenu le premier prix au Japon, un cadeau pour
nous remercier Xavier et moi de l’avoir si bien reçu à l’époque… Il a inversé
les rôles, c’est tout lui cela, je suis vraiment touchée! http://la-theiere-nomade.blogspot.fr/2009/09/kyushu-ou-horaisan-non-kyushu-et.html
.
Et ce n’est pas terminé, il prépare maintenant un Gyokuro frais, le même
que celui qu’il a fait griller.
L’attente ne fait qu’exacerber ma
patience…
On en mangerait… ce que j’ai fait ! Encore des moments
forts, nous nous sommes remémoré nos précédentes rencontres, je lui ai rappelé
que c’est grâce à lui que j’ai pu apprivoiser le Matcha (http://la-theiere-nomade.blogspot.fr/2008/10/je-lai-prpar-moi-mme-mais-quoi.html
) Et à ce propos : Vanessa, Olivier t’attend toujours… C’est à regret que
je quitte ce lieu et mon hôte, pleine d’énergie positive et pour longtemps,
j’en suis certaine. A ma sortie, un timide soleil est apparu, je me suis
baladée dans ce quartier à la fois animé et calme.
Une découverte à
présent, au 120 rue Charles Michel, Pure Paris, le labo d’Eric Barnerias, l’ancien talentueux pâtissier de
l’hôtel Scribe, rencontré il y a plus de 5 ans. Dès l’entrée, je suis intriguée
par ces sphères bizarres,
je vais
bientôt en savoir plus
mais en attendant, je ne sais où poser les yeux.
Eric a été retenu, je suis donc reçue par Michael, son complice en
créativité.
Il me propose d’abord de déguster cette gâterie, un sablé breton, surmonté d’une
mousse caramel beurre salé et caramel fil (comme dans les mars me dit-il).
Tout en savourant cette légèreté sucrée, je pose des tas de questions sur
ce nouveau haut-lieu de la gourmandise: Michaël et Eric ont ouvert depuis un
mois seulement et ils ont déjà leurs habitués curieux de découvrir les
nouveautés. Actuellement, uniquement le magasin, mais dans un avenir assez
proche ils ont le projet d’ouvrir un salon de thé, LA bonne idée, il n’y a rien
dans ce quartier.
Je veux en savoir plus sur ces petites sphères remplies
de fromage blanc léger posé sur une compote de pêches, une autre à la mousse au
chocolat et la dernière, une mousse de framboises. Il suffit d’ouvrir le dôme.
Très ludique pour les enfants à la
sortie de l’école. Dois-je préciser que tout est fait maison dans l’atelier
attenant où officient les 2 compères assistés d’un stagiaire. Je leur souhaite le meilleur, j'aime les jeunes qui n'ont pas peur de travailler et plus que 35 heures, leur talent est un moteur puissant!
Sylvie et
Aurélie nous accueillent avec leur grand sourire et leur gentillesse dans ce
lieu ouvert tous les jours de 10 à 19 h et dimanche 10h - 16h.
C’est un ciel bleu qui m’attend à la sortie et
je me balade à nouveau dans ce quartier, j'aime y flâner, il me fait penser à un village, comme
un îlot où il fait bon vivre.
Je suis sur un petit nuage, ma journée n’est
pas terminée, prochain arrêt LA crèmerie et là, la cata : je laisse tomber
mon appareil en faisant la photo, l’émotion sans doute à la pensée de ce qui
m’attend… Il n’a pas aimé ce traitement, pas de souvenir illustré de la suite,
un passage à l’Unesco, où le nouvel Ambassadeur du Japon auprès de cette
institution a convié quelques privilégiés munis d’un bristol, ce fameux sésame mais trop de monde, manifestation
mondaine sans intérêt et donc juste un acte de présence puis dans un petit
restaurant libanais, un tête-à-tête joyeux, une fin de soirée beaucoup plus
authentique, plus intime devant un thé à la menthe comme là-bas. Cette nuit, la
lune est belle, les rétrolfactions aussi…
2 commentaires:
C'était sans doute imprudent et peut-être inutile mais je te félicite de tout coeur, tu as tout simplement eu l'attitude juste dans ce lieu et à ce moment et si beaucoup de gens se comportaient de cette façon, on irait certainement mieux. Je serai à Paris la semaine prochaine, trop tard pour te rencontrer.Bon retour.
@ Françoise: merci pour ton mot. Effectivement je serai de retour quand tu seras à Paris dommage mais il y aura d'autres fois! J'ai pensé à toi samedi chez Thés de Chine où nous avions partagé de beaux échanges et un savoureux repas... Bon séjour et à ... l'année prochaine
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