La lumière est si particulière à cette époque, le soleil
transforme en or les feuilles sur le déclin.
C'est l'heure bénie de la
méditation avec ce fabuleux Dong Ding d'automne reçu de ma chère
belle-fille infusé dans cette théière unique griffée ThéÔdor.
Je lui ai cherché une jumelle mais en vain.
Le temps passe ainsi
sereinement dans la jouissance de cet l'instant hors du temps.
Pendant qu'infusent une deuxième fois les belles, je
respire à plein poumon l'air vivifiant du dehors en me laissant
porter par cette musique de méditation. Intensité du moment.
Elles ont tout donné, elles ont droit à un bain de soleil dans la
mangeoire, peut-être vont-elle tenter certains.
Nous n'avions
pas pu assister au vernissage, Anne-Marie et moi mais nous nous
rattrapons aujourd'hui. Dès l'entrée, ce texte résonne en moi :
temps, espérance, vie, pensées, questions, tous ces mots si lourds
de sens...
Nous sommes accueillies chaleureusement par Claire de Brabant,
l'artiste qui donne vie aux feuilles et aux bols.
Malheureusement, l'éclairage ne permet pas vraiment de sentir le
vivant dans ces tableaux, Claire propose alors de les détacher et de
les coucher sur le sol du couloir.
Et là, soudain... la magie
opère. De son voyage à Taiwan, elle a ramené ces petits bols qui
ont chacun un histoire,
ses yeux ont capté les couleurs de l'eau
de là-bas, ses mains d'artiste les ont transposées sur le papier.
Long travail de patience au fusain pour obtenir ces nuances du fond qu'on croirait mouvant.
Et que dire de ces grandes feuilles en relief qui donnent
l'impression qu'elles sont posées là, prêtes à être cueillies.
C'est un vrai bonheur de l'écouter, elle est rayonnante. Merci chère Claire de m'avoir fait pénétré dans ton univers tout en nuances, en douceur, le tout teinté de poésie? J'en redemande, tiens-moi (nous) au courant des prochaines, et n'oublie pas le Tea Time...
Tandis qu'Anne-Marie et elle échangent des souvenirs cocasses de
leur voyage commun, j'ai du mal à détacher mes yeux d'un de ses
tableaux... j'imagine une de ses œuvres dans mon salon bleu- thé,
je les sens vivants, dégageant une force comme celle que donne ces
thés... malheureusement elles sont trop grandes.
Une autre
œuvre m'attire, celle, surprenante, de cette artiste coréenne.
Cette partition revisitée de façon si personnelle.
Une dernière pour le symbole :
dans les bras de mon ange...
Dans le jardinet se dresse cette
statue intitulée Le
temps qui nous entoure,
des tas de réflexions contradictoires me viennent, je viendrai la
revoir, à la fois elle m'attire et me pose question? Il y a quelque chose d'angoissant aussi.
A mon
retour, je veux aller voir si les feuilles de Dong
Ding sont
prêtes à entamer leur deuxième vie mais, ô surprise, plus une
trace ! Alors soit les oiseaux en ont fait leur repas, soit le
vent qui d'après mon mari a soufflé assez fort les a disséminées.
Et en effet, il y a de nouveau des bourrasques, les nuages font
la course dans ce ciel très animé.
J'espère que ce mécano
géant résistera...
J'ai décidé de revisiter les habitants de
ma cave à Pu Er, à commencer par ce Pu
Er sheng 2008 de
Terre
de Chine.
Les
feuilles se détachent très facilement,
que vont-elles donner
une fois baignées par leur mère l'eau bien au chaud dans Grande
Anse ? Mais d'abord: Grande Anse, une belle histoire
d'adoption :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/01/elle-sappelle-grande-anse-je-lai.html
et ici entre autres:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/01/grande-anse-pass-la-nuit-sous-le-regard.html
Autre souvenir avant de le découvrir, comme pour faire durer
l'attente, retour dans le passé : ma première mer à thé et
mon premier set de dégustation griffés Thés
de Chine,
je suis toujours aussi émue que la première fois que j'ai rencontré
Vivien qui m'a si bien initiée à ce monde particulier des Pu
Er avec
patience, modestie et grande gentillesse. Il a laissé en moi des
traces indélébiles, je lui suis très reconnaissante.
Découvrons à présent ce que contient cette tasse : couleur
jaune soleil, en bouche la fougue de l'adolescent un peu brusque, les
feuilles doivent encore mûrir pour s'adoucir mais elles
promettent...
Une bourrasque un peu plus puissante a ouvert
grande ma fenêtre, un gros nuage noir s'est invité dans un ciel
plus serein du tout, il reste beau quand même.
Le rituel se
poursuit, je sens la puissance du Qi de ce Pu
Er mais
aucune trace de saveur camphrée, peut-être est-il encore trop
jeune...
Je les laisse se reposer un peu pendant que je vais
préparer le souper, mon dernier repas normal avant vendredi
ou samedi prochain... Pendant le repas, il est question de Mercedez et de
Paris, mais ce n'est pas moi qui parle, il s'agit de mon mari et
d'A.M. Ferrari, son nez doit drôlement cahtouiller (= message
codé... ).
Il fait noir à présent mais Elle est là, fidèle
et lumineuse.
De la théière à la tasse,
toujours le même
plaisir des sens, la vue d'abord,
l’ouïe quand la théière
se vide au son mélodieux et apaisant de ces poèmes en musique, puis
le goût quand je savoure ce nectar.
La liqueur, toujours aussi
fluide et brillante vire vers l'orangé. La saveur devient moins
piquante, comme si cet adolescent s'était calmé un peu.
En
regardant ce qu'elles sont devenues depuis le premier passage, je me
dis qu'elles n'ont pas encore tout donné mais elles ont encore une longue vie devant elles.
Grande Anse
les a magnifiées, elle est faite pour elles.
Et là-haut, elle
est toujours aussi lumineuse, j'en aurai besoin. Pendant le temps
d'attente entre chaque infusion, je me répète ce beau texte :
"Ne
te hâte pas, lorsque tu prépares le thé le temps t'appartient. Que
le thé soit un refuge, un changement de rythme absolu. Faire le thé,
c'est déjà le boire, et le boire est une partie de ta vie. Laisse
le thé couler en toi et t'inciter à méditer sur la façon dont la
plus infime des choses communique avec l'Infini." Cette
notion de temps m'aura accompagnée toute la journée, mais ce temps
hors du temps, je le vis chaque fois que je me retire dans ce cocon,
le thé a vraiment transformé l'hyperkinétique que j'étais en une
femme plus apaisée. Mais point trop n'en faut quand même...
J'espère que je le resterai dans les jours qui suivent, plus rien de
solide, plus de froid ni de chaud, mais seulement du tiède, le
carême à côté, c'est carnaval, il faut dire que ce mot me va
tellement ! C'est seulement un mauvais moment à passer, le
temps me paraîtra bien long cependant mais quand ce sera plus dur,
je penserai à tout ce que j'ai vécu, reçu ce week-end, cela
m'aidera.
2 commentaires:
Bonsoir Francine
Merci de partager ces moments! Ca m'avais l'air super! :-) Et ravie aussi de voir qu'AM va mieux!
Il faudra vraiment qu'on s'organise pour se voir et faire le reste japonais ^o^
Je t'envoie pleins de soleil du coeur afin qu'il te réchauffe de l'intérieur ^_^
Biz et bon thé
Sugi
@ Sugi: c'est toujours un plaisir, c'était vraiment un dimanche magique. Et merci pour le soleil que j'ai bien reçu pendant cette semaine difficile. J'ai moi aussi hâte de vous revoir, ce sera je l'espère après mon court séjour à Paris. D'ici-là bonne soirée, bons thés, biz
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