Mais avant cela,
un deuxième thé qui illustre très bien cette journée du 14 et
l'état de mon coeur: LE Tumsong,
LE
thé du Jardin des coeurs heureux...
infusé dans cette théière dont le visage ressemble étrangement à
une bouille de fripouille que je connais bien (= message codé)
La douce chaleur de ce breuvage que j'aime tant met du soleil dans mon âme, et remplace celui
qui s'est caché derrière les nuages gris qui ne vont pas tarder à
se vider. Paris, jour II
Après
une nuit digne de celle d’un bébé repu, c’est sous une pluie
battante que je débute cette deuxième journée, mais qu’importe,
d’autres belles rencontre remplaceront le soleil
Tout d’abord,
je me rends au Musée Guimet où j’ai rendez-vous avec l’Empire
céleste des Han.
C’est dans une pénombre propice à évoquer un passé encore
mystérieux pour moi que débute ce voyage dans le temps, lointain et
très long : de 206 avant Jésus-Christ à 220 de notre ère,
quasi la même durée que l’Empire romain.
Deux animaux
fabuleux, majestueux gardiens de tombes nous accueillent.
Alternance de brèves explications, comme ici le rôle central du
Fils du ciel,
mais aussi le rôle prédominant de l’armée dans
ce système complexe et très hiérarchisé. Je suis passée très
vite sur les œuvres dont aucune ne m’a vraiment attirée, d’autant
plus que dès mon arrivée dans la pièce, j’ai été agacée par
une voix de crécelle qui hurlait dans son GSM. Je lui ai d’abord
gentiment demandé de parler moins fort ou d’aller dans le hall,
mais elle m’a regardée de haut en me disant de me mêler de mes
affaires, que je n’étais pas chez moi… Je ne me suis pas donné
la peine de répondre à cette malpolie et sourde qui avait
sensiblement mon âge, mais j’ai commencé à lire tout haut,
c’est-à-dire à très haute et intelligible voix le panneau
concernant l’armée. Elle m’a fusillée du regard en me traitant
de c…, en tournant les talons, la classe quoi! mais la c… a
malencontreusement caressé sa cheville avec son bâton de “pèlerine”
(du genre c'est sans le vouloir que je l'ai fait exprès...) ce qui
l’a fait à moitié trébucher. Elle est sortie en me fusillant du
regard , un monsieur s'est alors approché de moi en me remerciant de
mon geste, charmante remarque mais je restais assez furieuse, je ne
peux pas comprendre ce genre de comportement...
Ce faste est
impressionnant comme l'attestent les objets retrouvés dans les tombes
ici, un des plus modestes...
Et prend parfois des proportions
démentielle comme par exemple ce costume de jade: “une
cuirasse de jade pour affronter et réduire la mort à néant”,
tout est dit.
il faut le lire pour le croire ! J'avais déjà été estomaquée
le première fois que je l'ai découverte à Bruxelles lors d'une des
expositions consacrées à l'année de la Chine, il y a 5 ans déjà.
Et évidemment pas un mot sur l'artiste qui a réalisé cette oeuvre.
On découvre aussi la place et les croyances liées à la mort
et à l'après: “Vivre
aussi longtemps que le ciel et la terre. Durer aussi longtemps que le
métal et la pierre”.
une pièce m'a particulièrement attirée, ce “masque” qui
servait à boucher les orifices du défunt pour conserver sa
dépouille.
Evocation de l'ouverture de la Chine, la route de la
soie.
Les chevaux y ont joué un grand rôle pour les armées,
mais aussi pour la garde d'honneur.
J'aurais aimé que
cette partie soit plus développée...
Ravie d'avoir vu “en
vrai”
cet instrument, un de ceux utilisé dans ces poèmes
sous les Tang que j'écoute régulièrement.
Magnifiques
instruments de musique, dommage qu'il n'y ait pas pu en découvrir
les sonorités. Je sors de cette exposition un peu déçue, peut-être
parce que j'aurais voulu en savoir plus sur certains aspects de la
vie des Chinois pendant ces 4 siècles.
Je monte donc au 3e
étage consacré entre autres à la Chine,
et à ces objets qui
me touchent
tout particulièrement.
Ces
pièces sont d'une incroyable modernité, on les dirait vivantes; elles font penser à
Courèges, connaissait-il les oeuvres de cet artiste?
Elles sont
bien mises en valeur dans ce décor très ... grec.
plusieurs
vitrines abritent des marionnettes joliment habillées dont celle-ci, un petit rat, signe
astrologique chinois de ma Mimi...
A la sortie du Musée, il tombait des cordes, un instant j’ai
failli renoncer à ma prochaine visite, si la bouche de métro est
ici juste à côté, il n’en est rien de l’autre côté, entre la
sortie du métro Glacière il y a une petite trotte jusque chez Tea
Thé Tcha,
jusque de quoi me faire rincer… d’autant que j’ai pris la rue
dans le mauvais sens.
C’est donc trempée que j’arrive dans
ce lieu que j’aime, accueillie par le grand sourire chaleureux de
Patrick.
Je m’installe et m’apprête à prendre mon
petit-déjeuner. Il est l’heure de dîner mais j’adore ces
décalages, pas d’horaire fixe. Ces scones sont délicieux, je les
accompagne d’un Temi,
ce
petit jardin du Sikkim qui donne un thé fruité et très rond. Nous
sommes enchantés de nous revoir, évoquant nos souvenirs, je
n’oublierai jamais l’Artisan de saveurs et ces plats raffinés et
subtils et un grand regret, qu’il n’existe plus… J’ai bien
acheté le livre de recettes de Patrick mais je suis loin d’avoir
son talent et surtout son tour de main en pâtisserie… D’habitude
chaque fois que je viens ici, je vais faire un petit tour au Parc
Montsouris mais vu le temps, je reste bien au chaud dans ce lieu si
cosy, propre à la lecture, ce à quoi je me consacre ainsi que la
plupart des autres clientes. Toutes les tables sont en effet occupées
mais il règne ici un calme et un respect qui convient bien à ce
lieu feutré.
Cette fois je ne prends pas LE blanc-manger mais
cette superbe gâterie à la crème de marron avec un Baozhong
Pouchong
de très faible oxydation.
Ce beau breuvage jaune soleil me plonge dans les
ces jardins de la Belle Île, encore des souvenirs forts.
Merci
cher Patrick pour ces moments hors du temps, ces instants d’éternité
en ta compagnie dans "ce
lieu solaire au milieu de la rue Glacière" dont
tu es l’âme… Il ne pleut plus à présent, je me rends cette
fois dans un lieu encore inconnu
Amalthée
mais
je constate avec tristesse que c’est fermé. Après information
auprès de la voisine, c’est temporaire, “problème de machines”.
Je reviendrai. La journée s’est terminée en apothéose dans un
lieu tout à fait surprenant, mon hôte m’a simplement dit qu’il
m’emmenait skier… au
Chalet,
un petit coin de Suisse dans ce quartier huppé. Encore des moments
chaleureux, intimes faits de rires, de sourires, de regards croisées
qui en disent parfois plus long que des paroles, qui ravissent le
cœur et font tant de bien à l’âme. Encore des instants
d’éternité gravés en lettres de feu dans mon coeur, que je
raviverai dans les jours sans, la Vie est pleine de GRANDS BONHEURS !
Suite au prochain numéro!
3 commentaires:
Ah! comme j'aime retrouver tes mots déambulant de salons de thé parisiens en salons de thés parisiens, allant s'abreuver entre deux théières aux sources muséales!
J'y serai la semaine prochaine! Comme toi j'ai été éblouie par les ors et cuivres si nuancés et raffinés de cette superbe exposition de feuilles de puerh photographiées avec tant de respect... Ce fut il y a un petit mois...
Bizzzzzz d'ici vers ton salon bleu-thé :-)
Marie-Aline
Merci pour la visite...grâce a toi, j'ai l'impression de voyager. merci pour le partage. Bizouille
@ Marie-Aline: et comme j'aime te revoir ici! Pour moi, c'est terminé mais pour toi cela va commencer. J'adore ton commentaire sur cette superbissime expo photos et j'ai craqué pour l'une d'elle en réduction, j'ai hâte mais ce sera pour mon prochain séjour à moins que... tu fasses un arrêt à Bruxelles après ton séjour parisien!!!
@ Mich: merci mais j'espère un jour t'emmener dans ces lieux que tu adorerais!
@ vous deux: Bonne fin de soirée, bons thés, biz. Pour moi, ce sera un Pu Er de circonstance par cette soirée pluvieuse
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