Cette fois, l'hiver est bien là...

Hier, ce fut l’offensive de celle que j’espérais ne pas voir. Et elle a fait très fort, bloquant le camion qui devait amener le reste du matériel pour la cuisine, provoquant par ailleurs un indescriptible chaos sur les routes. Cela dit ceux qui la voulait l’ont eue et les joyeusetés qui vont avec comme on dit par chez nous, et pourtant à l’école primaire on apprend qu’avec est un petit mot qui ne peut vivre seul… Je n’étais pas d’humeur à vider des caisses, je me suis calfeutrée dans mon cocon en fermant les tentures et en m’adonnant à mes passions. 

Ce samedi, la grisaille a fait place à un beau ciel bleu parsemé de nuages blancs que le soleil rend encore plus lumineux. 

Envie de voyage et d’océan… 

De chaleur également avec ce Thé des Princes griffé ThéÔdor. Un fou rire, en posant les billes odorantes dans la théière, je m’entends fredonner "un jour mon prince viendra…"  Quelques heures plus tard, j'ai compris pourquoi: Claude m'a appelée, la date de départ du petit Dragon et de ses parents est fixée: ils quitteront Taipei le 28 ou le 29 février!

La tasse choisie me fait voyager à Florence, dans ce sympathique (et à l’époque unique) salon de thé.  

Le contenu de la tasse me réchauffe le cœur, j’aime la saveur suave si particulière de ce Thé des Princes. Et la voix chaude de Neil Diamond fait vibrer mon âme et m’invite à la rêverie, ah si je pouvais me transformer en goéland. Ou même en albatros à condition de ne pas finir comme celui dont parle Baudelaire… Mais je m’égare, je dois quitter ce lieu 

non sans admirer un ciel devenu tout bleu. Je suis seule aujourd’hui 

et je veux continuer à bâtir des pyramides… en carton, la première est terminée, Et il y en aura bien d’autres d’autant que mon mari a eu la bonne idée d’aller au restaurant, je vais donc pouvoir m’en donner à cœur joie comme dit l’expression même si s’agissant de travail, elle n’est pas vraiment tout à fait correcte. Ce qui l’est par contre, c’est mon ras-le bol du style Louis Caisse ! Il est 17h30, je n’ai pas terminé ce que j’ai prévu pour aujourd’hui mais j’ai grand besoin d’une pause. 

Un thé au parfum de feu de bois, ce Kyo-Bancha griffé Azumaya dont je ne me lasse pas,

infusé dans ma dernière acquisition dont j’ai eu la confirmation qu’elle est bien en porcelaine, j’en reparlerai mais déjà dank je wel Michael.

Et un peu de lecture pour me détendre, j’aurais aimé reprendre Comme une feuille de thé à Shikoku mais je me connais, je ne pourrai pas m’arrêter et demain je reçois deux de mes petites-filles, il faut donc que je me limite. J’ouvre le livre au hasard, je tombe sur le chapitre intitulé De l’insuffisance comme quoi le hasard n’existe pas, en effet : "Le but premier du thé est au fond l’acceptation de l’insuffisant.  (…) Contrairement à la croyance selon laquelle l’insuffisance est source d’insatisfaction, le thé s’empare de cette insuffisance même et s’en sert pour construire. (…) Utilisez vos capacités créatives et votre intelligence, guidés par les principes de base de la Voix du thé, et mettez constamment votre maîtrise à l’épreuve. Au centre d’une vie fondée sur l’harmonie, le respect, la pureté et la sérénité, se trouve cette paix intérieure qui résulte de l’acceptation de ses limites, et de la satisfaction que l’on découvre dans l’incomplétude. Avec cette paix, l’insatisfaction et l’angoisse disparaissent, remplacés par la maîtrise de soi et la sérénité." J’espère un jour y arriver, c’est imprégnée de ces paroles ô combien sages que je vais continuer le déballage en pensant à ce que je vais bien pouvoir préparer demain midi, je n’ai plus que 2 ustensiles, mon nouveau wok et un poêlon, qui conviennent à mon nouvelle taque à induction… 22 heures, je n’ai pas terminé mais si je veux être en forme demain, il faut que j’arrête, une bonne nuit de repos et tout ira bien ! J'espère que mes deux chéries ne seront pas trop déçues par une cuisine très banale dans un lieu encore insuffisant à mon goût...