Après 2
jours consacrés à des tâches qui m'épuisent rien que d'y penser,
à des années lumière de ce que j'aime vraiment (mes amies savent
de quoi je parle...), aujourd'hui je me retire dans mon cocon pour
retrouver mon âme. Et des souvenirs encore très présents, qui le
resteront très longtemps encore : après avoir passé 3 jours
au Paradis, il est impossible d'oublier ces moments hors du temps qui
redonnent à la vie tant de bonheur et d'éclat...
Parmi les
trésors ramenés de là-bas, cette boîte Marienbad.
Dès que j'ai vu ce nom, c'est le visage de Delphine Seyrig qui m'est
apparu, l'héroïne d'un film qu'à l'époque j'avais adoré, L'année
dernière à Marienbad. Je ne me souviens absolument pas du
nom des acteurs par contre mais bien du lieu et de cette atmosphère
très particulière qui se dégageait du film, alors très
diversement apprécié, il y a des gens qui sortaient de la salle
avant même la fin de la projection...
L'ambiance créée, reste
à choisir le breuvage,
ce sera le deuxième Darjeeling ramené
de chez Picorette dont les belles feuilles, entre le
vert et un camaïeu de bruns, dégagent un parfum très frais.
Tandis que l'eau chauffe pour les magnifier, un petit passage sur ma
terrasse, sous un ciel tout gris qui commence à se vider, à part le
cri strident des corneilles, aucun autre bruit que les clochettes en
bas qui tintinnabulent, le vent s'est levé.
Bien au chaud dans
mon cocon qui embaume, je m'apprête à découvrir ce Castelton
first flush 2017. Je suis curieuse de savoir s'il va me plaire,
il y a quelques années, j'avais déjà bu du Castelton d'été conseillé par Le
Palais des thés comme étant "un des plus
prestigieux jardins de Darjeeling" mais il ne
m'avait pas emballée, loin de là, une astringence trop prononcée,
une saveur âcre, comme s'il avait vécu, et pas bien !
D'ailleurs, s'il n'y avait pas eu les grèves là-bas, je n'en aurais
pas acheté... Celui-ci avait une saveur fleurie, un goût agréable
et frais, même si, comparé au Balasun... Tandis que je
savoure ce breuvage dont je me méfiais pourtant, mon esprit se
balade à nouveau : Marienbad ne m'évoque pas
seulement le film, mais aussi une chanson de Barbara, j'ai ses
disques seulement en vinyle, et malheureusement, je ne me souviens
plus vraiment des paroles, seulement quelques bribes : "Un
cygne noir portant rubis au col (...) Un Apollon de porphyre et
d'ébène (...) Je me souviens de vos yeux de jade là-bas à
Marienbad (...) Un dieu de lune inca (...) Je me souviens de vous, à
Marienbad". Moi, je ne me souviens pas de l'air non
plus, mais dans mon souvenir, c'était plus une chanson récitée
comme une mélopée que vraiment chantée sauf le refrain... Il faut
vraiment que je me rachète une platine, j'ai des trésors qui
dorment au grenier ! Je prépare une deuxième théière de
Castelton et d'un souvenir à l'autre, c'est une chanson
d'Anne Vanderlove qui me trotte en tête : "Qu'on
me laisse à mes souvenirs, qu'on me laisse à mes amours mortes, il
est temps de fermer la porte, il se fait temps d'aller dormir (...)"
Mais pourquoi celle-là en particulier, Ballade en novembre ?
Le temps sans doute, il fait froid, gris, pluvieux et cafardeux.
Ah, l'esprit quand on le laisse vagabonder, c'est nostalgique
et très doux... Mais il est temps pour moi d'atterrir et de
descendre pour préparer le dîner. Et là LA bonne surprise, mon
mari me propose d'aller manger au restaurant, mais au Toucan de
mer à Bruxelles, j'aurais accepté si c'était par ici mais
je n'ai aucune envie d'aller dans cette ville polluée et bruyante.
J'avais un peu peur de le décevoir mais il m'a simplement demandé
si cela ne me dérangeait pas qu'il y aille seul, MERCI Doudou !
Retour dans mon cocon,
Dans la théière, le Baisen Karigamé,
au parfum et à la saveur en accord parfait avec le temps.
Il
accompagnera la finalisation du repas de dimanche. Un petit carnet
bleu pour noter les courses à faire.
S'il
m'a accompagnée chez Picorette,
j'avais oublié de quoi écrire, j'ai donc craqué pour ce beau
porte-mine en forme de crayon griffé Astier de
Villatte,
que j'avais initialement acheté pour annoter Ma
vie à Paris
François m'a offert la gomme parfumée, un cadeau de plus... Si ces
3 objets, indissociables d'une théière de thé, ont vraiment leur
place dans ce lieu d'excellence,
j'ai été estomaquée de
trouver ce liquide qui, certes, est utile pour laver les tasses et
les soucoupes, je ne m'attendais pas à le trouver dans ce salon de
thé si cosy.
Curieuse comme je suis, j'ai lu l'étiquette et ce
que j'y ai trouvé m'a convaincue : "Respectueux
de l'environnement, il prend soin des mains, de la belle vaisselle et
des objets précieux (...)".
Il restera ici, je ne serai plus obligée de descendre la vaisselle
pour la laver, il paraît que je suis folle à lier, dixit mon mari.
Folle, évidemment, mais à lier, il n'est pas né celui qui
essayerait ! La théière est vide, ma to do list rédigée,
j'ai envie d'une omelette avec de vrais œufs of course. A part mon
cocon, la cuisine est mon deuxième lieu préféré... sauf quand
elle est sous eau, tout le contenu du lave-vaisselle s'est vidé sur
le sol ! L'eau était poisseuse et ne sentait pas bon, j'ai mis
près de 2 heures pour tout nettoyer, cassée, je me suis étendue
sur mon lit, et me suis endormie, je sens que ce soir je ne la ferai
pas longue. Malgré cet accident, j'ai passé une merveilleuse
journée plein d'émotions et de douce nostalgie, MERCI la VIE
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