mercredi 8 octobre 2008

Des théières pourpres aux théières françaises...

Voilà donc à quoi je me suis consacrée, la relecture de "Faïences et porcelaines : les théières françaises" paru chez Massin en 2003. A vrai dire, relecture n’est pas exact, à l’époque de l’achat, je ne l’avais que parcouru, seules les images ont été analysées dans les détails… Un mot sur l’auteure d’abord : B. Loison est une collectionneuse passionnée de théières, c’est ainsi qu’elle a eu l’idée de ce livre qui se présente sous forme d’un abécédaire. A chaque lettre correspond le plus souvent un nom de ville en rapport avec la faïence et / ou la porcelaine. Mais on trouve aussi K comme Kaolin, J comme Jouet et, ma rubrique préférée, nées sous X. L’auteure nous explique qu’il est parfois difficile de dater ces objets, les pièces n’étant pas marquées avant le 18e siècle. Ce livre est une mine pour ceux qui s’intéressent à l’historique de la faïence et / ou la porcelaine, je regrette seulement qu’on n’y voit pratiquement pas la "marque de fabrique" située en général sous les théières. J’aurais aimé trouver aussi les fabriques actuelles, mais cela pourrait faire l’objet d’un autre ouvrage. Par contre, ce livre est superbement illustré et le papier glacé, qui se laisse caresser avec délice, ajoute au plaisir de le feuilleter.
La lettre L est consacrée à Limoges. La première faïencerie date de 1736. "C’est Aubert de Fourny, Intendant de la Généralité, qui en avait accordé le privilège à André Massié" (p.53). Intendant de la Généralité, kezako?
Je possède plusieurs objets sortant de cette prestigieuse institution, entre autres un service à thé (et à café). C’est un Haviland, du nom de "David Haviland, un Américain, marchand de porcelaine à New York, qui, au 19e siècle, vient en France en quête d’une tasse rose pour réassortir un service, comme dans le roman de Kaempfen, La tasse à thé, édité par Hetzel" (p. 55) Je parlerai prochainement de ce superbe roman et vous le recommande déjà, c’est haletant ! Revenons à ce service, c’est un "Alt Meissen (saxe 18e siècle), exécuté pour la Maison Demeuldre à Bruxelles". Malheureusement, la fabrication a été abandonnée et il est actuellement impossible de retrouver des pièces de rechange, cela ne m’empêche pas de l’utiliser en espérant qu’il n’y aura pas de casse, j'y tiens beaucoup, c'est le cadeau de mon généreux mari pour le premier anniversaire de notre mariage.
J’ai acheté cette Bernardaud aussi chez Demeuldre, ce lieu de toutes les tentations, parce que sa forme m’a séduite mais aussi pour la légende inscrite sur le fond : "NIL, poésie picturale du fleuve éternel". Je ne voyais pas le Nil ainsi...
Ce service a une valeur particulière à mes yeux. Il m’a été offert par une amie très chère, Simone, ma mère de substitution quand j'étais adolescente, qui a rejoint les étoiles il y a longtemps déjà. A l’époque j’étais encore exclusivement café et je n’ai accepté que les tasses... Mais quand je me suis mise au thé, Simone était déjà loin, et je n’ai eu de cesse de retrouver une théière assortie. C’est aussi un service qu’on ne produit plus hélas.
A la lettre U correspond Utilitaires, c’est ainsi que l’auteure appelle ces théières, et même si je ne partage pas du tout ce qu’elle écrit, je vous le livre parce que cela m’a fait à la fois rire et sursauter : " … La dernière catégorie est celles des théières laborieuses, celles que nous utilisons plusieurs fois par jour, que nous cassons souvent, celles à qui nous demandons d’être pratiques, faciles à ranger, qui conservent la chaleur, qui nous permettent de servir le maximum de tasses avec une seule infusion, celles qui se tiennent bien en main, celles dont le couvercle ne tombe pas, enfin celles qui savent bien verser le thé, sans en laisser tomber une goutte. Ce sont les théières utilitaires que chacun choisit suivant ses goûts, heureux de les retrouver chaque jour comme des amies avec qui il est agréable de passer du bon temps. Il en existe des centaines (…), il serait prétentieux de vouloir distinguer la meilleure. J’en présenterai une seule, la Salam Thé, parce qu’elle permet de conserver un thé toujours chaud et de converser longtemps entre amis. Ce qui ajoute au plaisir" (p.108-109).
Je n’ai pas cette vision concernant la "Salam", je n’emploie plus la mienne parce, la théière n'ayant pas de couvercle, le feutre, à force d’être imbibé de vapeur, s’est imprégné d’une odeur désagréable. Et si j’utilise encore les 2 autres, c’est seulement quand nous sommes plusieurs parce que le thé s’oxyde en général quand on le laisse trop longtemps dans la théière et sa saveur alors en pâtit. Mais peut-être qu'avec les thés parfumés? C'est ce que j'y mettais à l'époque.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah tiens, je ne savais pas pour les feutres qui ne demeurent pas intacts avec le temps... Dommage.

J'aime bien l'élégance de ta Bernardaud. J'ai des photophores de cette marques raffinée.

Rose

Francine a dit…

Merci pour tes gentils petits mots; tu me rappelles que j'ai aussi un photophore Bernardaud, je le mettrai sur une prochaine photo

Anonyme a dit…

J'ai cassé il y a quelques jours une tasse que j'aimais beaucoup et mon mari a jeté les morceaux avant que je n'ai le temps de relevé les références.
Je m'aperçois qu'il s'agissait d'une tasse ayant un motif semblable à celle de votre service Haviland -Alt Meissen - pour la maison Demeuldre. Par contre ma tasse était plus grande que la votre, surement une tasse pour petit déjeuner.Vous pouvez la voir ici :
http://devely.canalblog.com/archives/2009/01/31/index.html
Mais à lire votre post je vois que je n'ai plus aucune chance de trouver la même. Dommage, je l'aimais beaucoup et je l'avais depuis plus de 20 ans...