dimanche 4 octobre 2015

Un premier week-end d'octobre comme en été

Ce samedi il traîne comme un parfum d’été, les oiseaux nous offrent un concert très animé, les arbres n’ont pas encore vraiment pris leurs teintes automnales, le bleu du ciel parsemé de fumées blanches est plus profond. C’est fenêtre ouverte que je me livre à mes rituels : pendant que l’eau commence à chanter dans la bouilloire,
d’autres sonorités retentissent, très étranges, que mon oreille ne parvient pas à apprivoiser : voix criardes, suraiguës, qui les écorchent plutôt que de les séduire… 
Dans le chawan, LE Matcha, cuvée personnelle de l’Insolent (et généreux) parisien. 
J’ai besoin de me réveiller après une nuit trop courte à cause de mes dents, je m’en prépare deux autres bols tout en remettant le CD qui, comme certains thés, ne m’éblouit pas immédiatement mais me réveillent complètement par contre. Une après-midi sous le signe de l’Amitié chez mon amie Laurence. 
Elle m’offre de partager un thé contenu dans cette jolie boîte 
et très bien emballé dans de petits sachets dorés. 
En voyant les feuilles sèches, très fines, c’est à n’en pas douter (du moins j’espère) un Hong Cha, mais lequel ? Le parfum me rappelle vaguement quelque chose, mais quoi… 
Dès la première gorgée du premier bol, je reconnais la saveur de ce thé d’exception, celle du Jin Jun Mei, le Beau Sourcil doré et le lieu où Fabienne et moi nous avons eu la chance de le déguster : Li-Hua à Nancy, lors d’une fabuleuse expédition théinée dont elle a le secret :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/un-14-juin-memorable.html. Les passages se succèdent, le breuvage évolue vers des notes plus miellées. J’ai décrit ce thé en détails ici :

http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/09/pour-prolonger-le-bonheur.html , quand j’ai savouré les cadeaux de mes généreux donateurs qui n’ont pas hésité à sacrifier leur temps de midi pour nous les faire découvrir… Les heures passées avec ma chère Laurence  passent comme si c’était des minutes, c’est une enseignante passionnée par son travail, elle a toujours cette même flamme que je lui ai connue il y a un certain temps quand, dans une autre vie, je me rendais dans sa classe pour superviser mes étudiants en stage. J’espère que mon petit Dragon en rencontrera beaucoup comme elle…  
Merci chère Laurence pour ces moments hors du temps remplis de vrais partages, j’en redemande, mais la prochaine fois dans mon salon bleu-thé pour la découverte des Pu Er !
Ici, les belles qui ont tout donné serviront d’engrais pour les plantes. Après le souper, retour dans mon cocon après un passage sur ma terrasse.
Mon thé du soir sera un Nuo Mi Cha griffé Terre de Chine. J’ai parlé de ce petit nid si particulier ici entre autres : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/retour-en-terre-de-chine.html   
parfum caractéristique d’eau de riz.
Pendant que les feuilles infusent, ces voix chaudes entonnant des chants grégoriens qui appellent à la méditation. 
En prenant le bol en mains, de beaux souvenirs émergent, et les émotions fortes qui y sont liées ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/une-rencontre-exceptionnelle.html et là : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/une-tres-longue-journee-surrealiste.html
C’est sous l’œil de Lu Yu et du crapaud porte-bonheur que je savoure ce Pu Er si particulier tout en me laissant quasiment  bercer par cette musique du silence tandis que je médite ce beau texte: "A mesure que les ombres s’allongent, nous sentons venir la fin du jour. Nous remarquons les limites, les frontières qui structurent nos vies. L’heure de None est là pour nous conduire à une juste appréciation des limites : comprendre qu’elles sont des prisons, mais les regarder en face et travailler à les repousser. Et si ce sont des limites arbitraires qui entravent notre développement, alors il nous faut les franchir sans hésiter. (…) Les gens se trompent quand ils s’imaginent que le bonheur, c’est l’abolition des limites. La leçon des ombres qui s’allongent, c’est de pardonner, et de vivre pleinement à l’intérieur des limites et des frontières inhérentes à nos existences." 
Un dernier bol 
et un dernier regard à ces belles qui ont tout donné. Je vais à présent rejoindre le pays des rêves pour prolonger le bonheur de cette belle journée. 
Une autre belle journée d’automne commence. 
Envie d’un thé qui la représente, 
ce Pu Er shu
Il sera mon thé de lecture, 
quoi de plus contrasté entre les saveurs puissantes des sous-bois après la pluie et l’infini de l’océan raconté de manière passionnée par ce gardien de phare qui a eu l’idée de génie de raconter son histoire dans un langage à la fois poétique et imagé, il nous fait vivre son quotidien de novembre à mai, chaque paragraphe comme un tableau, grelotant avec lui au plus fort de l’hiver, dansant sur les vagues soulevées par le vent, sentant l’extrême fatigue des veilles de nuit pendant lesquelles on doit avoir l’œil à tout…Bref une tranche de vie époustouflante. Nous devions manger avec notre Sarah mais elle a demandé de reporter sa fête à dimanche prochain, ce sera donc avec Laurence que nous partagerons le repas de midi dans ce restaurant chinois que nous avons découvert la semaine dernière. 
En attendant son arrivée, je regarde les décorations très couleur locale, et je tombe en arrêt devant cette structure assez kitch 
qui m’en rappelle une autre dans le village d’une partie de la famille de ma belle-fille, je ne sais plus exactement sa signification, il faudra me renseigner auprès d’elle. Trois heures magiques dans une ambiance très familiale avec un mari très en verve. Ma chère Laurence, tu rejoins mon amie Fabienne http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/la-semaine-commence-tres-fort.html, tu l’as conquis: elle, elle revient quand elle veut, comme je l’ai déjà dit beaucoup n’ont pas cette chance… 
En rentrant, j’installe le restaurant sur ma terrasse, 
celui d’en bas l’est depuis hier et il ne désemplit pas. 
Il fait divin, je continue ma lecture avec la deuxième infusion de ce Pu Er shu. 
Mais le va-et-vient incessant des mésanges venant se restaurer me distrait, je continuerai plus tard. 
Sheng ou Shu, les Belles berceront  bientôt mes rêves… J’aurais voulu achever la lecture de ce livre qui a enchanté ma matinée et une partie de l’après-midi mais mes dents se sont à nouveau manifestées et je n’ai rendez-vous que mardi, j’espère que ce mal lancinant se calmera avant…. Cela ne m’empêchera pas j'espère de rester sereine pensant à ce magnifique premier week-end d’octobre, une fois encore MERCI LA VIE !
 
 
 

5 commentaires:

Mab a dit…

Chère Francine, je vois que tu as du mal à en finir avec tes dents qui te font souffrir... Je compatis... Vivre avec ces douleurs est un réel supplice! Néanmoins je te souhaite un beau lundi et espère que tout s'estompe au plus vite! Bizzzzzz aux effluves de Perseus :-)

Laurence a dit…


Francine, c'est tout gentil ce que tu as écrit. J'ai beaucoup de chance de te connaitre : tu me fais découvrir le thé, j'adore.

A bientôt pour de nouvelles découvertes "théinées".

Vive nos -10 ...

Francine a dit…

@ Mab: le ciel t'a entendu chère Marie-Aline, je suis tranquille jusqu'au 20! Ah Perseus... je regrette vraiment de ne pas l'avoir acheté, on en parle partout et de quelle belle manière, entre autres sur le blog un bouquin dans la tasse, je te le conseille!

@ Laurence: tu sais que je dis toujours ce que je pense, et concernant la chance, c'est réciproque! Tu viens quand tu veux à la découverte des Pu Er vu le temps. "Vive nos -10": message reçu ... 10/10

A vous deux: bonne fin de soirée, bons thés, bisous

Mab a dit…

j'y cours!!!! : découvrir ce blog " un bouquin dans la tasse!
Bizzzzzzz frisquettes
M-A

Francine a dit…

Je suis certaine que tu apprécieras. Ici aussi il ne fait pas chaud, c'est le temps du Pu Er même à l'arrière-goût de clou de girofle...