Morceaux choisis de notre conversation : "avec moi, on n’apprend
plus rien sur ton blog, je veux toujours le même thé". Eh oui, ma
Puce, je t’ai connue beaucoup plus curieuse de nouvelles sensations gustatives…
C’est cela une addiction monomaniaque… Que vas-tu devenir quand il n’y aura
plus de Yamato Kabuse Sencha ?
Quelques autres joutes oratoires très
gaies
comme nous les aimons puis achèvement du travail au grenier.
Retour dans mon cocon après le montage des tringles, et avec son air
hilare que je connais très bien: "J’ai pas trouvé ton marteau, j’ai
employé ton Larousse gastronomique". Au moins il a servi, parce
que pour lui préparer un sandwich au roastbeef/ mayo, je n’en pas eu besoin … Après
quelques recommandations concernant ma santé que j’ai écoutées à ma façon, du
genre cause bien, ta voix m’enchante,
nous devons déjà nous quitter. Merci pour ta présence ô ma Puce, on se revoit
bientôt et je te promets une méga-guindaille !
Ce matin au réveil,
ma première action, après être allée un bref instant sur ma terrasse (non Puce,
je ne sors pas je m’aère seulement, il y a du vent mais il fait très doux), je
soigne ce merveilleux bouquet avec une pensée émue et reconnaissante pour ma
généreuse donatrice.
Et puis, direction mon salon bleu-thé pour un petit
déjeuner plein de nostalgie… Oranges pressées par mon mari, un délicieux Makaibari de la Magie du thé où j’ai dû
renoncer à me rendre, mais ce n’est que partie remise… Vous me manquez les
filles.
Et last but not least, cette délicieuse madeleine, un des cadeaux
de ma chère Fabienne, je l’ai congelée et honnêtement, elle est aussi bonne que
la fraîche. Il m’en reste une, ce sera pour le goûter... si je tiens jusque là!
Ce midi, j’avais envie
d’un thé fumé mais il est en bas, ce sera donc un Houjicha de chez Tamayura.
Je n’ai pas besoin
de plonger mon nez dans le sachet pour que mes sens soient en éveil, mon odorat
surtout, mais j’ai l’impression d’avoir déjà les saveurs en bouche...
Infusé
dans cette très élégante théière blanche que j’inaugure aujourd’hui, elle vient
de la Maison de la Chine, merci à mon généreux donateur, je bois à
toi, à ta générosité et à tout ce que tu es pour moi. J’aime cette saveur à la
fois douce et sucrée avec ces notes de pain grillé et de caramel.
Les
feuilles infusées me ramènent dans la cuisine de ma chère grand-mère, elle
préparait le café à l’ancienne dans une chaussette avec de la chicorée, c’est
exactement ce parfum qui envahit d’abord mes narines frétillantes et qui me
font penser à cette marraine exceptionnelle, qui reste à jamais dans mon cœur.
Chaque fois que je pense à elle, et cela m’arrive souvent, ne me viennent que
de très bons souvenirs. Même quand elle me grondait, elle avait le don de le
faire de telle manière que je recevais chacune de ses remarques comme des
enseignements et non comme des leçons de morale. Avec elle, je n’avais pas
besoin d’inventer mille et une excuses à mon comportement… Et Dieu sait
pourtant si j’avais une imagination fertile !
Retour dans mon
cocon. Fabienne ne s’est pas contentée des madeleines, elle m’a aussi offert
deux thés. Et me voilà maintenant Au Fond du Jardin… Avant de choisir
le thé, je me plonge avec envie dans le dépliant illustrant les créations de
Laurent, ce magicien des saveurs. Scarabée
rouge "cerise amarena et coque en chocolat noir, poudrée rubis" est
de toutes les madeleines que j’ai déjà goûtées ma préférée. Le thé maintenant.
Les deux m’inspirent.
C’est en lisant ce qu’en dit Frédéric, le magicien
des mots, que je choisis Strasbourg
Belle Epoque : "Ciel d’ambre
aux reflets de grès, brumes légères et calèches enneigées, saveurs de pains
d’épices et bois coupés, alors la Belle époque de Noël peut commencer. Strasbourg,
le plus beau des hivers".
Tout en savourant ces délices en
écoutant ces chants de Noël, je me rappelle la découverte de ce lieu magique,
et la rencontre avec Frédéric, il y a plus de 10 ans déjà. Je revenais d’une
boutique Esprit ethnique, dont j’aimais le concept : à la fois
vente de mobilier et d’objets asiatiques et aussi quelques thés évidemment.
Cette maison n’existe plus malheureusement, dommage, je me souviendrai toujours
de l’accueil chaleureux de Renaud qui m’a fait découvrir l’Amacha Buddha. Je ne
me souviens plus du n° mais du nom de la rue… rue des Veaux, je me demande
encore d’où vient ce nom saugrenu dans ce quartier… C’est en remontant vers la
place Cathédrale que je suis tombée en arrêt devant cette boutique so English.
Il faisait glacial mais dès la porte franchie, une douche chaleur m’envahit. Je
ne savais pas où poser les yeux tellement tout était beau, très raffiné. C’est
en achevant ma première madeleine que je me rappelle ce que j’ai mangé alors,
il me semble qu’il n’y avait pas encore de madeleines mais de délicieux cakes.
Et c’est là que j’ai vraiment fait connaissance avec Frédéric et son
incroyable talent à décrire et ses thés et les gâteries qui les accompagnent.
Je suis restée quasi jusqu’à la fermeture, je me sentais tellement bien. Après
avoir griffonné quelques mots dans mon carnet de voyage, j’ai écouté avec
délectation Frédéric décrire ce qu’il pouvait offrir à ces clients.
Décrire ? Non, plutôt conter tellement on savourait ses mots avant même de
goûter ce qu’ils recouvraient. Clients ? Non plus, hôtes tellement on se
sent réellement accueillis, magique je vous dis.
Cinq ans plus tard, j’y suis retournée en disant à
Frédéric que j’étais venue une première fois. Sa réponse m’a véritablement
étonnée et fort émue aussi, il m’a dit qu’il s’en souvenait très bien et m’a
montré la table où il m’avait installée ! Depuis c’est devenu un
incontournable chaque fois que je séjourne à Strasbourg. Merci chère Fabienne
pour toutes tes gâteries, j’ai bu à toi en espérant que tu ailles mieux pour
Noël, j’espère vraiment que ce n’est pas moi qui t’ai refilé mes
microbes !
C’est l’heure (officielle) du Five ‘o clock tea, il sera
ancien et chinois. C’est le Lao Cha
Wang, Wulong antique de chez Thés de Chine dont j’ai déjà parlé
entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/07/en-attendant-dy-etre.html
Je me souviens qu’il m’a fallu l’apprivoiser, va-t-il me parler
aujourd’hui ?
La réponse est : et comment ! Je retrouve ces
saveurs pâtissières, douces et sucrées.
Les infusions se poursuivent, les
saveurs évoluent, ici ce sont des notes boisées qui dominent mais la douceur
reste. Thé de méditation aussi, j’ai retrouvé cette sérénité que me procurent
les gestes lents et précis du Gong Fu.
Un regard à l’intérieur de la
théière, feuilles déjà bien épanouies.
La liqueur tire sur le brun orangé,
les feuilles offrent maintenant des saveurs plus corsées, fumées même.
Plaisir de l’attente.
Après la méditation, la musique : instruments
traditionnels pour interpréter ces poèmes de la dynastie Song.
Stop ou
encore ? Encore évidemment.
Si la couleur a encore foncé, la saveur
redevient sucrée…
Je ne sais pas si elles ont vraiment tout donné.
Mais je n’ai, très momentanément, plus soif. Je suis réconciliée avec moi-même,
j’ai aimé ces longues heures consacrées au thé et à ce qu’il a évoqué aujourd’hui,
cela m’a fait oublier que je suis cloîtrée jusqu’à mercredi au plus tôt (dixit
le toubib) mais pour moi, c’est au plus tard ! Quand je pense qu’il m’a
dit que dans mon cas, on hospitalise… Oui ma Puce, je sais (= message codé).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire