Résurrection...

Me revoilà ! Pour moi, la fin du monde a duré 5 jours, terrassée par une bronchopneumonie, pendant 2 jours, j’ai dépassé les 40°, je ne toussais pas, j’aboyais. Après ce traitement, j’ai eu l’impression d’avoir les côtes cassées et je ne vous parle même pas de ma tête qui m’a tenue à l’écart de la lecture ; mais cela, ce n’est encore quasi rien, le pire, c’est que je ne goûtais plus rien, donc pas de thé, même en forçant la dose, je ne percevais quasi rien… Et aujourd’hui, ô miracle, mes papilles gustatives se sont réveillées, elles sont encore en convalescence mais quel bonheur de retrouver des saveurs qui, même encore atténuées, m’ont mis du baume à l’âme, je n’aurais pas pu tenir beaucoup plus longtemps.

Je pense d’ailleurs que ce magnifique bouquet a participé à ma renaissance, mille mercis à ma généreuse donatrice qui ne perd rien pour attendre (= message codé…).

Mon premier thé est le Long Men Xiang 2012 de Thés de Chine. Je n’ai pas encore retrouvé mon odorat, je me contente donc d’admirer ces petites feuilles torsadées, d’un gris-vert avec par-ci par-là des feuilles plus pâles et moins roulées.

Comment mes papilles vont-elles accueillir cette belle liqueur jaune soleil ? Rien qu’à la vue, elle me réchauffe déjà. Mon cœur bat plus vite, je retrouve enfin ces saveurs à la fois végétales et sucrées.

Les belles ont aimé l’eau, elles se sont déjà bien déployées.

Deuxième passage, toujours autant de jouissance, après le manque c’est du pur bonheur. Et les souvenirs émergent, le dernier en date est le dernier jour de mon périple où, en compagnie de Fabienne, nous avons siroté ce nectar en papotant, ce qui nous a mis en retard, mais quels bons moments !  http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/11/cetait-hier-une-derniere-journee.html

Troisième passage, la couleur de l’infusion me fait penser à une prairie de boutons d’or, la saveur est légèrement astringente et me fait penser à de la noix tout en restant très végétale.

Merci les Belles de m’avoir ramenée à la vraie vie !

 L’infusion suivante est une nouveauté pour moi : 25 décembre de ThéÔdor, décliné sur un Rooibos. Dès l’ouverture de la boîte, des parfums de Noël – épices et orange - chatouillent mes narines, je ne suis pas très Rooibos, mais j’ai hâte de le découvrir.

 Je l’infuse en théière transparente pour voir ce que va donner le mariage entre le contenu de la boîte aux parfums envoûtants et l’eau.

Et je ne suis pas déçue ! Dans les saveurs, je retrouve les parfums de la boîte et aussi une incroyable douceur qui se marie si bien avec la Kundalini, un goûter simple mais gourmand et raffiné.

La Kundalini a réintégré le frigo, elle se vidait trop vite… Il est temps que d’autres saveurs viennent la rejoindre… Un peu de musique, dont j’ai également été privée, tout en savourant une deuxième théière de cet improbable nectar.

Et ce soir, comme grisée de ne plus être en déprivation sensorielle, j’enchaîne par ce Pu Er de la Maison de la Chine. Une première théière, entre méditation en pensant à cette belle journée et douce nostalgie en me remémorant avec beaucoup d’émotions cette fabuleuse journée: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/11/ce-14-novembre-jai-une-fois-encore.html

Si j’ai infusé ce Pu Er en théière, c’est qu’il accompagnera ma lecture. Christian Bobin est un de mes auteurs fétiches. Je m'y replonge régulièrement

D’abord, une pensée reconnaissante pour mes généreux donateurs…

Inutile de vous dire mon état en découvrant cette première page. Comme à chacun de ses livres, je ressens les mêmes émotions, je suis si admirative du talent de ce vrai poète qui avec des mots de tous les jours nous emmène vers son monde fait de tendresse, d’amour de la nature, d’amour tout court… "Je n’aime que les livres dont les pages sont imbibées de ciel bleu – de ce bleu qui a fait l’épreuve de la mort. Si mes phrases sourient c’est parce qu’elles sortent du noir. J’ai passé ma vie à lutter contre la persuasive mélancolie. Mon sourire me coûte une fortune. Le bleu du ciel, c’est comme si une pièce d’or tombait de votre poche et qu’en l’écrivant je vous la rendais. Ce bleu en majesté dirait la fin définitive du désespoir et ferait monter les larmes aux yeux. Vous comprenez ?". Si je comprends ? C’est peu de le dire…

 La plupart des pages sont dactylographiées, mais certaines citations sont manuscrites.

 Comme pour mieux pénétrer dans l’âme du poète ? Vers le milieu du livre, un "chapitre" s’intitule Un carnet bleu, rédigé sur des pages de cette couleur). Je continue à savourer le Pu Er en me délectant de tant de pureté.

 Je referme momentanément ce superbe livre de vie, merci à vous Fabienne et Alain pour ce vrai cadeau que j’ai ouvert avec bonheur, et ce ne sera pas la dernière fois. C’est de cette belle façon que je termine ce premier jour de retour à la vie. Il y en aura beaucoup d’autres. Merci la vie…