dimanche 7 août 2016

Le lendemain de la veille, deux jours magiques

Après la magnifique journée d'hier, ce dimanche c'est REPOS essentiellement dans un lieu qui s'y prête et j'en ai bien besoin.
Première action, regarder le ciel, un peu bleu, un peu blanc, rien d'exceptionnel. Mes rituels à présent : 
Un thé, ce matin ce sera le Millikthong griffé ThéÔdor heureusement trouvé chez Cha-Hu-Thé lors d'une mémorable journée:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2016/07/juillet-2002-juillet-2016-14-ans-de.html Encore merci Tim pour ces moments magiques. 
Mon bonheur ne serait pas complet sans musique. Je vais découvrir le fabuleux cadeau de mon généreux donateur dont je parlerai plus bas. 
Place maintenant à l'extase, le mot n'est pas trop fort quand il s'agit du plaisir des sens : l’ouïe quand ces voix y pénètrent pour aller directement toucher l'âme, le goût quand les saveurs subtiles de ce thé pénètrent dans un corps fatigué et le régénèrent, le toucher quand mes mains enveloppent cette grande tasse 
et les yeux quand ils se posent sur la couleur si douce de ce nectar. Émotions intenses, et pas que gustatives... Potentialisées par le souvenir très présent de la journée d'hier. En effet, j'ai décidé de me resocialiser quelles qu'en soient les conséquences... J'ai revu mon neurologue ce jeudi qui m'a confirmé que le zona en lui-même était guéri, par contre pour les complications neurologiques, impossible de fixer un délai, cela peut durer longtemps voire... je n'ose pas envisager cette deuxième possibilité ! Vendredi, je me suis donc remise à la cuisine et comme on annonçait ENFIN l'été pour ce week-end, je n'ai prévu que des plats froids mais en me levant samedi, j'ai déchanté en voyant le temps gris et froid. Vers 11h30, une belle éclaircie me donne envie d'installer la table dehors, ne fût-ce que pour l'apéritif. Et ce, malgré les réticences de mon mari : "tu prends tes rêves pour la réalité", c'est vrai cela m'arrive souvent, ils deviennent ainsi réalité. Et une fois encore, j'ai bien fait ! 
Apéritif classique : cocktail jus d'orange- Petite Ourse griffé ThéÔdor
accompagné de deux préparations maison basiques : guacamole et saumon fumé mariné dans du citron vert décoré d'une feuille de coriandre : j'espère que mon premier invité de marque ne sera pas déçu, je l'avais habitué à mieux :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/07/un-31-juillet-flamboyant-ma-bonne.html
Chaleureuses retrouvailles, mais pourquoi ne suis-je pas étonnée ? Et le soleil qui s'installe parmi nous nous permettra de manger dehors. 
Pour suivre, une soupe glacée aux concombres et sa fleur au poivron glacé, une vraie réussite, parce que pour le reste... D'abord, je ne suis pas prête, alors que jusqu'ici c'était plus que supportable, les chocs électriques à jets continus rendent ma main droite inutilisable, je ne peux donc pas décorer les plats comme je l'avais prévu et la mise en place dure longtemps, je ne suis pas gauchère ! Heureusement Jean-Claude et Xavier sont deux grands bavards, je n'ai donc pas de crainte que l'ambiance s’effondre. 
J'arrive enfin avec des plats qui ne ressemblent à rien et en plus je suis incapable de les porter, Jean-Claude a eu la gentillesse de faire la "fille de la maison". 
C'est vrai que les saveurs sont là, mais pour la présentation, on repassera, quelle déception ! Mon hôte pour me consoler me dit qu'ils n'ont pas mon projet en tête et ne peuvent donc pas être déçus par la réalisation très goûteuse par ailleurs, même s'il parait que ça me goûte est un belgicisme... Et alors, c'est cela la richesse d'un langue, que seraient le français suisse ou canadien sans leurs expressions si typiques ! Et à propos d'expression, bien française celle-là, Jean-Claude, l'érudit, a encore enrichi nos connaissances jusqu'ici parcellaires. En effet, un des premiers sujets de conversation fut le temps, un gros nuage gris se pointant à l'horizon au moment où on passait à table, on en est arrivé à citer cette expression, s'il pleut et qu'il y a du soleil en même temps, on dit que le diable bat sa femme. Jean-Claude la complète lui donnant ainsi tout son sens : " Le diable bat sa femme et marie sa fille", allusion évidemment à la pluie et au soleil, merci cher Jean-Claude, nous ne connaissions que la première partie, nous ne mourrons pas tout à fait ignares donc. Il doit y avoir de la mythologie grecque derrière cela que ça ne m'étonnerait pas, je ferai des recherches. Le thé par contre a fait l'unanimité, c'est un Hojicha griffé Azumaya. Un autre sujet de conversation fut la musique, une de nos passions communes mais 3 approches différentes : Xavier, toujours à l’affût des dernières trouvailles technologiques pour atteindre ce qu'il appelle la perfection, moi qui préfère les disques vinyles peut-être moins de perfection technique mais beaucoup plus d'âme et donc d'émotion, et Jean-Claude qui a la musique en tête, elle l'habite, alors la manière dont c'est rendu n'a pas beaucoup d'influence sur son ressenti. 
Comme dessert, une panna-cota à la noix de coco et sa garniture de fruits frais. 
Il fait divinement bon sur la terrasse, plus la chaleur de l'Amitié, que demander de plus ?...
La journée se terminera dans mon cocon sous ce ciel qui nous a gâtés aujourd'hui, je prépare donc la venue de mon (mes) hôte(s), ce sera un Alishan, un des cadeaux de ma chère belle-fille.
J'observe mon ami qui se plie volontiers à son "devoir" même s'il n'a pas de stylo (= message codé, ce sera pour le 14!)
J'ai infusé ce nectar en grande théière cette fois, je ne suis plus capable de manipuler les petits objets du thé, trop peur de les casser. 
C'est vrai qu'il a un tout autre goût avec cependant cette saveur particulière, celle de l'amitié.
Quelques mots encore sur notre passion commune, la lecture : sur ma petite table ronde se trouvaient quelques livres que j'ai relu dernièrement entre autres ceux ce Christian Bobin, cet être solaire que nous aimons tous les deux. Lumineux et modeste comme le montre la quatrième de couverture de
La part manquante, il écrit : "Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour" Certains écrivains autoproclamés  parce que sans talent feraient bien de méditer cette phrase, s'ils peuvent la comprendre évidemment ! Passons sur ce petit coup de G... Il est déjà malheureusement temps de nous quitter après cette journée où j'ai encore tutoyé les étoiles grâce à cet érudit modeste qu'est JCLM, il nous a comblés Xavier et moi, c'est précieux l'amitié ! 
Je découvre à présent ses paroles si lui, MERCI cher Ami ! 
Mais aussi son fabuleux cadeau, à l'image de sa grande générosité. 
En regardant le contenu de ce coffret précieux, je me demande s'il n'est pas aussi devin, comment sait-il que j'aime la musique baroque et un de ses représentants les plus fameux ? Je vais en tout cas me régaler pendant les longues journées de pluie, 40 CD ! Mais pas ce soir, après avoir tutoyé les étoiles depuis la terre où fleurit l'amitié, je partirai pour l'espace grâce à ARTE et à lui qui m'a envoyé ce commentaire :
Voici ce qu’en dit ma « gazette » (Le Soir) en guise d’introduction : "La Voie lactée est le nom de la galaxie dans laquelle se situe le système solaire. Sa forme générale est un disque spiral. Elle s’est formée à partir d’un nuage de gaz il y a environ 12 milliards d’années. Son diamètre est de 100000 annéeslumière et elle contient entre 200 et 400 milliards d’étoiles. Ce documentaire retrace les moments clés de son histoire et fait le point sur l’état des connaissances. Les dernières innovations technologiques en terme d’images 3D et d’effets spéciaux permettent au spectateur de voguer à la recherche des trous noirs super massifs, de découvrir comment naissent et meurent les étoiles et de voyager au cœur de la galaxie".  Quelques photos pour illustrer cet époustouflant documentaire  avec, dans le désordre, : 
la naissance d'une étoile,
la nébuleuse d'Orion, 
la pouponnière d'étoiles 
nébuleuse du crabe et la mort, flamboyante, d'une étoile. J'étais transportée par cet infiniment grand difficile même à visualiser véritablement, la Terre est déjà si belle, mais que dire de cet Univers que des scientifiques passionnés (et passionnants) nous permettent de découvrir?... Peut-être qu'un jour, ils pourront entrer en contact avec "nos parents lointains" comme ils les appellent en fin de ce documentaire merveilleux. C'est les yeux et les oreilles encore tout éblouis par ce que je viens de voir que je m'installe sur ma terrasse en espérant voir des étoiles filantes, mais rien qui file et très peu d'étoiles fixes, demain peut-être... Ma chère Mich, j'espère que le 12, on aura plus de chance! Mais en attendant, je m'apprête à passer une nuit reposante après avoir commencer ma resocialisation, et ce n'est que le début. 
Il est près de 17 heures, je reprends mes activités du jour sous un ciel très gris. 
Un thé de lecture, le Hojicha griffé Azumaya,
infusé dans cette théière japonaise si fine et son bol assorti. Mais là, le drame, la porcelaine très fine m'échappe de la main, heureusement sans catastrophe sauf le contenu renversé. 
Je transvase alors le précieux contenu de la théière dans un mug, l'anse reste froide et je ne risque donc pas la même mésaventure. Je veux alors voir ce que me réservent ces fortune cookies que j'avais prévu hier mais que j'ai oublié de partager avec Jean-Claude. Le résultat est surprenant et provoque un fou rire irrépressible : au lieu de "there is", j'ai lu théière! La suite convient très bien de toute façon à cet ustensile...
Jamais deux sans trois, je n'ai pas de mots pour décrire le maelstrom d'émotions qui m'envahit en le lisant... Et je retrouve mon calme en méditant sur ces paroles que je souhaite prophétiques. Puis, je commence la lecture de ce livre dont je ne sais rien, sauf que je l'ai choisi en voyant la couverture (quel critère, mais j'ai appris que je n'était pas la seule à le faire (= message pas codé du tout à ma chère Cathy!)! Mon choix saugrenu fut le bon, je suis rentrée immédiatement dans cette histoire, j'aime le style de cet auteur, très poétique, avec cette faculté de faire découvrir avec ses mots comme des tableaux. Si j'avais ce talent je pourrais reproduire ces peintures. J'en avais des frissons d'autant qu'il m'a fait penser à un autre livre lu il y a bien des années, que j'avais beaucoup aimé :
Balzac et la petite tailleuse chinoise, rien à voir avec le travail de forçats décrit dans ce dernier, en rééducation pendant la révolution "culturelle", ici les ouvriers sont volontaires et bien payés, mais j'y ai retrouvé des comparaisons, peut-être parce que ce livre a été porté au cinéma et que, chose rarissime, j'y avais retrouvé l'âme de l'écrivain, un peu normal puisque c'est lui qui en avait réalisé la mise en scène. Ma lecture et les émotions qu'elle procure sont interrompues par une bagarre de corneilles, des cris d'alarme pour défendre leur nid. Je vais voir sur ma terrasse ce qui ce passe mais plus rien, le calme des lieux est revenu. 
Par contre, en voyant le ciel, 
où que mes yeux se portent, 
je ne vois que du gris très gris, ce qui risque de mettre en péril mon projet de ce soir : avec un ciel si bas, cela m'étonnerait qu'il y ait quoi que ce soit à voir, cela me permettra de reprendre ma lecture. Avant de terminer ce billet, je voudrais ajouter que je me trouve très chanceuse de vivre des moments forts comme ceux d'hier et d'aujourd'hui, MERCI la VIE...

2 commentaires:

Lune a dit…

Que voici un billet plein de beautés et d'amour de la vie.
"Le diable bat sa femme et marie sa fille" est une expression que j'entendais petite et qui remonte à la mémoire chaque fois que ce ciel particulier de pluie et de soleil apparaît.
Rien de plus fascinant aussi qu'Orion et comparses.
Je suis contente de te lire dans cette sérénité qui vient de cette musique et de ces mots qui m'accompagnent quotidiennement.
Cordialement.Lune

Francine a dit…

@ Lune: MERCI chère Lune pour ces mots si toi qui me disent que sans doute j'ai fait passer des émotions alors que chaque fois qu'elles sont fortes, j'ai l'impression que mes mots sont bien en dessous de ce que j'ai vécu. Belle soirée à toi