Avant-hier j’avais commencé la lecture de ce magnifique catalogue de l’exposition sur la calligraphie chinoise organisée dans le cadre d’Europalia.
La théière qui accompagnera ma lecture s’est immédiatement imposée à moi.
J’aime sa forme mais aussi la peinture et surtout la calligraphie. Et que dire de la couleur...
Je n’ai pu reconnaître qu’un seul caractère, je ne précise pas lequel…
Hier j’ai donc amené la belle chez Cha Yuan où Shiaolin et Sanmao ont essayé de déchiffrer ce texte, elles s’y sont mises à deux mais la tâche fut difficile, écriture ancienne et sans doute aussi des traits pas toujours très purs. Mais on y parle d’orchidées (tiens, tiens) de lettrés et de la qualité de l’eau, de moines et de thé. Cela m’a suffi, elle est tout à fait appropriée pour cette passionnante lecture.
Passionnante mais ardue, en découvrant les graphies de "Poisson", je comprends mieux pourquoi mes 2 traductrices ont eu tant de difficulté.
Tout d’abord, la belle histoire qui donne son titre à l’ouvrage :
"L’histoire, les traditions et les œuvres d’art nous ont transmis tous les détails des festivités annuelles et des évènements tout à fait inattendus qui se sont produits le 3e jour du 3e mois de la 9e année de l’ère de Yong He dans le cadre pittoresque d’un bosquet appelé Lanting (Pavillon des Orchidées) non loin de la ville de Shaoxing, dans la province du Zhejiang. Un groupe d’érudits et de lettrés s’étaient rassemblés pour accomplir des rites de purification dans un paysage champêtre au milieu des bambous, comme c’était l’usage en cette saison depuis au moins la dynastie des Zhou – si l’on en croit les textes. Interprétant à leur manière des traditions qui étaient à l’origine plus concrètes et moins littéraires, quarante-deux hommes s’assirent donc sur les berges d’une rivière sinueuse pour participer à un jeu consistant à boire et à écrire des poèmes. Lorsqu’une des coupes de vin, poussée par le courant, arrivaient à leur portée, ils buvaient et écrivaient un poème. (…)" J’ai toujours été fascinée par la calligraphie, découverte d’abord à travers les enluminures commises par les moines copistes. Adolescente à l’époque, et peu incline alors à la contemplation, je pouvais rester longtemps devant ces textes dans lesquels je sentais une force impressionnante. Beaucoup plus tard, lors de l’année de la Chine en France, j’ai raté mon Thalys de retour, "à cause" des rouleaux de calligraphie magnifiquement présentés dans une immense salle de la bibliothèque F. Mitterrand. La pénombre ajoutait à ma fascination et je n’ai pas vu le temps passer.
Encore plus proche et plus émouvant, en visitant le temple consacré au dieu de la médecine à Taipei, j’ai atterri dans une salle de classe de calligraphie. J’y suis restée près d’une heure en admirant la patience et la persévérance de ces élèves qui, inlassablement, reproduisaient les mêmes caractères sous la houlette d’un vieux professeur aussi dynamique qu’exigeant. J’en avais la chair de poule et, je l’avoue, les larmes aux yeux. Il faudra que j'y retourne... Quelques bols de thé plus tard, bus en pensant à l’anniversaire d’une belle rencontre, je feuillette le grand livre.
Il me faudra un certain temps pour en venir à bout… mais cela me passionne. J’ai arrêté ici parce que nous avons passé une partie de l’après-midi avec Elisa qui s’envole demain pour Oslo où elle passera quelques jours avant de rejoindre pour un an sa famille d’accueil mille km plus au Nord. J’attends avec impatience de ses nouvelles.
5 commentaires:
Parler de calligraphie aujourd'hui...
La lecture de ton billet est un pur bonheur.
Orchidées, lettrés, qualité de l'eau, moines et thé. Laisser les mots reposer et savourer.
Merci à toi, pour tout.
Mille belles choses.
PS. La théière est très belle, vraiment.
Et moi, je savoure ton commentaire... Et j'attends avec impatience de partager un thé infuser dans cette théière!
... je ne devrais pas répondre si tard, tu dois lire thé infusé bien sûr!
Incroyable pour chaque occasion une théière appropriée :)
Celle que tu avez choisi pour nous présenter Elina était aussi tout en accord de couleur...
On commence à me dire que j'ai attrapé ton virus chaque fois que je vois une théière .....
Eh oui Cathy, mais en ce qui me concerne, j'ai dû arrêter faute de place...
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